#Trnava2018

L'Iran remporte le titre par équipe en GR, Komarov s'offre l'or pour la quatrième fois

By Eric Olanowski

TRNAVA, Slovaquie (le 19 septembre) – L' Iran, quatre médailles d'or et 136 points, emporte le titre par équipe en lutte gréco-romaine au championnat du monde junior 2018 de Trnava, avec quatre points d'avance sur la Russie.

Amin KAVIYANINEJAD (IRI), l'épaule gauche abondamment bandée, remporte son second titre mondial junior d'affilée et son troisième en tout. 

En finale des 72kg, Kaviyaninejad a rapidement inscrit un amené à terre, transformé en une ceinture en pont lui permettant de prendre la tête 4-0 sur le Géorgien Nikoloz TCHIKAIDZE. Le lutteur iranien s'est ensuite, sur glissade et pour la première fois du tournoi, fait mettre au sol : 4-2. 

Le triple champion du monde a dominé la suite du combat, marquant deux projections au sol de quatre points chacune, plongeant pour un contrôle au corps et tombé. 

Kaviyaninejad rejoint ses compatriotes champions du monde juniors Amin MIRZAZADEH (IRI) (130kg), Pouya NASERPOUR (IRI) (55kg) et Mohammadhadi SARAVI (IRI) (87kg).

Entretemps, la Russie, menée par Aleksandr KOMAROV (RUS) pour la quatrième fois champion du monde, termine à la seconde place avec 131 points. 

Komarov (RUS) a laminé Andrew BERREYESA (USA) 10-0 en finale des 77kg, montant pour la seconde année d'affilée sur le podium des juniors.

“Ce championnat a été le plus dur de tous. Mais j'ai beaucoup appris, et cela fait du bien de gagner de nouveau,” a commenté Komarov. “Maintenant, mon attention va se tourner vers les seniors et les Jeux Olympiques de Tokyo 2020.” 

Kerem KAMAL (TUR) était le troisième champion du monde venu pour défendre son titre de Tampere mercredi soir. 

Le médaillé d'or des 55kg a empêché l'Inde de décrocher sa première médaille d'or junior aux mondiaux depuis 1992, vainquant Vijay VIJAY (IND) 10-0 en finale des 60kg. 

Kamal, pour sa quatrième finale de championnats du monde, s'est approché de l'or grâce à deux projections au sol explosives et un amené à terre. 

Après le combat, le double champion de Turquie s'est rapproché de la caméra de tapis pour embrasser ses fans qui n'étaient pas sur place pour célébrer sa performance de la Salle des Sports de Trnava. 

Venus d'Arménie, Malkhas AMOYAN (ARM) et Arvi SAVOLAINEN (FIN) ont remporté les deux médailles d'or restantes en lutte gréco-romaine. 

Amoyan a conclu la finale des 67kg par supériorité technique 10-0 sur l'Ouzbek Makhmud BAKHSHILLOEV, tandis qu'Arvi Savolainen dominait Markus RAGGINGER (AUT) 5-0 chez les 97kg.

RÉSULTATS 

Par Équipes
OR - Iran - (136 points)
ARGENT - Russie (131 points)
BRONZE - Arménie (83 points)
Quatrième - Turquie (79 points) 
Cinquième - Inde  (73 points)

60kg
OR - Kerem KAMAL (TUR) df. Vijay VIJAY (IND), 10-0 

BRONZE - Kazuki YABE (JPN) df. Razvan ARNAUT (ROU), 2-1 
BRONZE - Ali Reza Ayat Ollah NEJATI (IRI) df. Ihor KUROCHKIN (UKR), 9-0 

67kg
OR - Malkhas AMOYAN (ARM) df. Makhmud BAKHSHILLOEV (UZB), 10-0 

BRONZE - Yousef HOSSEINVAND FATHI (IRI) df. Mohamed Ibrahi ELSAYED (EGY), 11-5 
BRONZE - Parviz NASIBOV (UKR) df. Ismail GUN (TUR), 3-3 

72kg
OR – Amin KAVIYANINEJAD (IRI) df. Nikoloz TCHIKAIDZE (GEO), par tombé 

BRONZE - Erkan ERGEN (TUR) df. Minto MAEDA (JPN), 6-3 
BRONZE - Magomed YARBILOV (RUS) df. Alijon KHUSEYNOV (UZB), 5-0  

82kg
OR -  Aleksandr KOMAROV (RUS) df. Andrew BERREYESA (USA), 10-0 

BRONZE - Istvan TAKACS (HUN) df. Aivengo RIKADZE (GEO), 6-5 
BRONZE -  Muhutdin SARICICEK (TUR) df. Simone FIDELBO (ITA), 11-2 

97kg
OR- Arvi Martin SAVOLAINEN (FIN) df. Markus RAGGINGER (AUT), 5-0 

BRONZE - Artur SARGSIAN (RUS) df. Illia LAURYNOVICH (BLR)
BRONZE - Balint VATZI (HUN) df. Islam UMAYEV (KAZ), 4-0 

Mariage, enfant et diplôme de médecine sur la route des JO de Jane Valencias (MEX)

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Switzerland (April 7) – Il aura fallu dix ans, trois pays, un mariage, un enfant et un diplôme de médecine à Jane VALENCIAS pour que le Mexique obtienne sa première qualification olympique en lutte féminine. 

“Ma mère m'a appris que si je travaillais dur, j'arriverai là où je le voudrais," raconte Jane.  “En regardant maintenant mes réussites, je crois qu'elle avait raison.”

Ce qu'elle voulait fut toujours clair : mère, médecin et lutteuse olympique. Mais l'obtenir exigea patience et sacrifice. 

"J'ai commencé mes études en 2009 et les ai terminées en 2019. Il faut normalement six ans du début à la fin, mais il m'a fallu 10 ans parce que je les ai arrêtées deux fois pour lutter."

Jane Valencia a obtenu son diplôme de l'université Guadalajara Lamar au printemps 2019.

Aujourd'hui la combative “Drsse Valencia”, 57kg, cherche à obtenir sa licence pour lutter au Mexique et aux Etats-Unis. Son mari, le vice-champion olympique 2012 Jaime ESPINAL (PUR), est portoricain et obtenir pour Jane sa licence aux USA lui permettrait de lutter au Mexique, aux Etats-Unis et à Porto-Rico, un territoire américain. “Cela me prendra du temps. La procédure durera un an, un an et demi," dit-elle. "Mais après les Jeux, j'espère avoir assez d'argent pour payer la paperasserie et le test pour passer ma licence."  

Après son diplôme, Jane a déménagé du Mexique aux Etats-Unis pour rejoindre son mari et s'entraîner au club de lutte de Nittany Lion sous la tutelle des champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA). Un tout petit peu plus d'un an après être remontée sur les tapis, elle est devenue la première lutteuse mexicaine de l'histoire à atteindre les Jeux Olympiques, grâce à une victoire en 57kg au tournoi panaméricain de qualification olympique d'Ottawa.

Jane VALENCIA'S (MEX) avec sa fille Joy au sommet du podium du tournoi panaméricain de qualification olympique. (Photo : Tony Rotundo)

Après avoir échoué d'un combat pour se qualifier aux Jeux de Rio en 2016, Valencia a fait une pause de trois ans avant de réaliser qu'elle avait quelque chose à se prouver. Au milieu de cette retraite, jalonnée d'expériences marquantes telles que se marier, donner naissance à un enfant et passer son diplôme de médecin, Valencia a pu observer les réussites de Natalia VOROBEVA (RUS) et Sofia Mattsson (SWE) après leurs accouchements.

"J'ai pris Vorobeva et Mattsson comme exemple. Elles ont fait leur retour après avoir eu un enfant et étaient très bonnes. Cela m'a montré que je pouvais être maman et toujours bonne en lutte."

"Je sais que c'est fou, mais quelque chose à l'intérieur de moi me disait que j'avais besoin de revenir. Je révais toutes les nuits de remonter sur le tapis. Vous savez, quand vous luttez, vous n'arrêter jamais vraiment. C'est une part de votre vie."

Valencia, qui a donné naissance à sa fille Joy le 31 mai 2017, est remontée sur le tapis pour la première fois en février 2019 à l'occasion du Cerro Pelado. Elle fut vaincue en finale par Amanda HERNANDEZ (CUB) et dut se contenter de la médaille d'argent. Sa deuxième apparition prit place une année plus tard à Ottawa, au Canada, pour le tournoi panaméricain de qualification olympique, où elle devait atteindre les finales pour composter son ticket pour les JO.

Quelques jours avant cette compétition, elle déclarait : "Tout le monde veut gagner le qualificatif. Je savais que [la championne olympique, ndlr] Helen [Maroulis, ndlr] serait là, alors je me suis entraînée en préparant mon mental pour lutter les meilleurs combat de ma carrière." 

A Ottawa, Valencia a ouvert les feux par deux victoires décisives sur Betzabeth SARCO COLMENAREZ (VEN) et Nes RODRIGUEZ TIRADO (PUR) -- pour atteindre un combat quitte ou double pour la qualification olympique face à la championne du monde en titre canadienne Linda MORIAS (CAN).

La scène était montée et l'enjeu simple : vaincre Morias et aller aux JO ou perdre et rentrer comme en 2016, sans place olympique.

Rejoignant les demi-finales, Jane se disait : "Aie foi en toi-même, ta préparation et lutte. Amuse-toi."  

Lors de ce combat, Jane barra une précoce tentative de double ramassement de jambe de la part de Morais, contre-attaquant en projection en prise de bras par la droite et amené au sol, prenant la tête 4-0. "Je l'avais vue lutter avant, alors je savais parfaitement ce qu'elle tenterait de faire."  

En fin de partie, c'est un ramassement de jambe intérieur que stoppa Jane avant de projeter Morais au sol à nouveau. Mais cette fois, ce fut pour un infliger un tombé à la championne du monde. "A ce moment, je ne pensais pas à ce qui allait advenir. J'ai seulement réagi : je me suis relaxée, et mon corps a réagit."

Grâce à cette victoire sur Morais, Jane Valencia est devenue la première Mexicaine de l'histoire qualifiée pour les Jeux Olympiques.

Elle espère ainsi montrer aux jeunes Mexicaines qu'elles ont un modèle à suivre. "Je n'avais pas de modèle, alors j'ai fabriqué mon propre exemple," dit-elle.

"Maintenant, c'est une chance énorme. Avant, les jeunes filles avaient au Mexique un rêve olympique, mais elles n'avaient pas d'exemple. Elles n'avaient personne à suivre. Maintenant qu'elles ont vu quelqu'un atteindre cet objectif, elle peuvent se dire 'Moi aussi je peux me qualifier'."

Jane continue sa préparation pour les Jeux tout en s'entraînant au Nittany Lion. Elle aspire à devenir médaillée olympique mais dit que remporter une médaille olympique ne la définirait pas en tant que lutteuse, femme ou mère. "Gagner une médaille olympique est mon objectif pour l'instant. Mais nous valons plus qu'une médaille et une médaille ne change pas votre vie. Une médaille n'est pas suffisante pour faire de vous une bonne personne."

Dans un message à destination de la communauté de la lutte, elle déclare :“Ces moments où nous sommes à la maison, ignorant de ce que le futur nous réserve, je vous demande d'être patients et d'avoir la foi. Ayez la foi que ceci arrivera, que nous remonterons sur les tapis pour faire ce qui nous passionne. Gardez votre esprit occupé avec les petites choses du quotidien et vivons un jour à la fois. Restez positifs, en bonne santé et, par-dessus tout, concentrez-vous sur l'objectif qui nous attend.”