#YasarDogu

Un aperçu du Yasar Dogu

By Eric Olanowski

ISTANBUL, Turquie (le 10 juillet) --- Tous les regards convergent désormais sur la salle olympique des sports Bağcılar d'Istanbul, qui accueille le plus important événement de série de classement de l'année, le Yasar Dogu, du 11 au 14 juillet.

Ils étaient quatre et il n'en reste qu'un...  Le Yasar Dogu sera le dernier tournoi permettant de gagner des points cette saison ; les quatre têtes de série de chaque catégorie de poids de lutte libre et de lutte féminine du championnat du monde 2019 seront donc connues après ce weekend. 

Jusqu'ici cinq athlètes de lutte libre et lutte féminine ont acquis une tête de série No.1, mais 23 places de LL et 25 de LF restent à prendre .

La compétition de lutte libre affiche quatre champions olympiques et trois lutteurs classés No.1 mondiaux avec, en gros titre, la cinquème rencontre potentielle entre Jordan BURROUGHS (USA) et Frank CHAMIZO (ITA), stars de la discipline. 

Les deux champions du monde se sont rencontrés quatre fois depuis que le double champion du monde des 70kg Chamizo a rejoint la catégorie olympique des 74kg la saison dernière. L'Américain détient l'avantage de leurs rencontres par 3-1 depuis sa victoire lors du Beat the Street, le combat pour la médaille de bronze des mondiaux l'année passée et le dernier Dan Kolov.

La seule victoire de Chamizo date du dernier Yasar Dogu, décrochée à l'arrachée sur le quadruple champion olympique et champion du monde et 10-10 sur critères. Un second titre consécutif au Yasar Dogu donnerait à Chamizo la tête de série No.1 aux mondiaux puisque le médaillé de bronze de Rio n'a besoin que de quatre points pour détrôner l'actuel No.1 mondial, le champion du monde en titre russe Zaubek SIDAKOV. 

Si Chamizo accomplit cela, il se retrouvera en demi-finale dans le haut du tableau face au dauphin des mondiaux de Budapest et quatrième classé mondial Avtandil KENTCHADZE (GEO), Sidakov et Burroughs dans le bas. Ceci bien sûr si les têtes de série sont à la hauteur de leurs réputations. 

Cette catégorie des 74kg comprend également le champion olympique Togurl ASGAROV (AZE) et le médaillé de bronze de Rio 2016 Soener DEMIRTAS (TUR), mais tous deux se sont depuis retirés du tournoi -- rendant le double médaillé mondial de bronze Yakup GOR (TUR) le plus crédible pour renverser Burroughs ou Chamizo.

Taha AKGUL (TUR) est l'un des quatre champions olympiques inscrits au Yasar Dogu. (Photo : Gabor Martin) 

Trois autres champions olympiques sur la ligne
Trois autres champions olympiques accompagneront Burroughs sur les tapis : Sharif SHARIFOV (AZE), Kyle SNYDER (USA) et, à domicile, Taha AKGUL. 

Sharifov, titré à Londres et médaillé de bronze à Rio, est inscrit en 92kg, où il affrontera sans doute le champion du monde en titre et classé No.1 mondial J'Den COX (USA). 

Champion à Rio, Kyle Snyder est classé deuxième mondial en 97kg et peut, avec deux petits points, détrôner Abdulrashid SADULAEV (RUS). 

Taha Akgul, le quatrième du lot, vient à Istanbul muni de 50 points et n'a besoin que d'un seul point pour s'assurer dans le tableau des 125kg aux mondiaux une place à l'opposé de son grand rival Geno PETRIASHVILI (GEO). Selon les classements actuels, Taha et le troisième mondial russe Anzor KHIZRIEV sont à égalité, mais le Russe détient l'avantage sur critères grâce à sa cinquième place au dernier championnat du monde - devant Akgul. 

Un autre lutteur cherchera à améliorer son classement et obtenir une meilleur tête de série : le classé cinquième mondial Nicholas GWIAZDOWSKI (USA). Le deux fois médaillé mondial de bronze est à cinq points du top 4 et pourrait chiper à Khizriev sa tête de série No.4.

Bajrang PUNIA (IND) est l'un des trois lutteurs classés No.1 mondiaux présents au Yasar Dogu. (Photo : Sachiko Hotaka)

Les No.1 mondiaux Punia et Erdin sur les tapis
Punia, classé No.1 en 65kg, concourra avec les 70kg et défendra son titre du Yasar Dogu. Il lui faudra mettre un terme aux prétentions du dauphin des mondiaux de Budapest Adam BATIROV (BRN) et du médaillé d'argent des mondiaux de Paris James GREEN (USA). 

Batirov est classé deuxième de la catégorie des 70kg après avoir fait l'impasse sur la finale des mondiaux l'année dernière, tandis que Green est classé 37me.

Bien que Faith Erdin se soit assuré la tête de série No.1 des 86kg pour le championnat du monde prochain après que le champion du monde en titre David TAYLOR (USA) a subi une opération au genou droit, il sera présent sur les tapis du Yasar Dogu. Erdin devra se méfier de son compatriote Turk Selim YASAR et de Boris MAKOEV (SVK). Yasar a fini deuxième des JO 2016 et Makoev deuxième mondial en 2017. 

Yasemin ADAR (TUR) pourrait surprendre Adeline GRAY (USA) et sortir 1re du classement mondial des 76kg. (Photo : Gabor Martin) 

Catégorie la plus disputée en LF : les 76kg
Comme au dernier championnat du monde, la catégorie de poids des 76kg, pleine à craquer de médaillées mondiales et olympiques, monopolisera l'attention du public. 

La favorite est la deuxième mondiale Yasemin ADAR (TUR), championne du monde en 2017. Elle n'a que deux points de retard sur la quadruple championne du monde Adeline GRAY (USA) et il est probable qu'elle lui chipe la première place puisque Gray ne sera pas présente au Yasar Dogu.

Ce ne sera cependant pas une sinécure pour Adar, opposée à la troisième mondiale Aline FOCKEN (GER) et à la championne olympique de Rio Erica WIEBE (CAN), toutes deux déterminées à faire entendre leurs voix.

Focken pourrait bousculer les classements et passer devant Gray. Si ses résultats lors des trois événements de série précédents sont indicatifs de ce dont elle est capable, le risque est considérable pour Gray : elle est chaque fois repartie avec une médaille de bronze.

La championne olympique Erica Wiebe est également en passe d'obtenir l'une des quatre têtes de série des mondiaux. Elle est actuellement classée cinquième, à tout juste deux points de Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN). 

Vu comment Wiebe a lutté ces dernières semaines, il est à peu près certain qu'elle se retrouvera en quatrième tête de série à Noursoultan. Au Sassari de la fin mai dernier, Wiebe s'est défaite de la championne olympique Natalia VORBIEVA (RUS) en première période, avant de vaincre la championne du monde en titre Justina DI STASIO (CAN) et remporter la Coupe du Canada il y a 15 jours. 

Pooja DHANDA (IND) a pris la revanche de sa défaite aux Jeux du Commonwealth en vainquant Odunayo ADEKUOROYE (NGR) au championnat du monde pour une médaille de bronze. Le duo se retrouvera dans le tableau des 57kg cette semaine au Yasar Dogu. (Photo : Gabor Martin)

Trois médaillées mondiales en lice pour une tête de série en 57kg
Six lutteuses inscrites au Yasar Dogu dans la catégorie des 57kg font partie du top 20 mondial. Tous les regards seront tournés vers Pooja DHANDA (IND), Odunayo ADEKUOROYE (NGR) et Emese BARKA (HUN), classées respectivement 4, 5 et 6mes avec seulement six points d'écart entre chacune d'elles. Toute prévision est aléatoire, d'autant plus que leurs trajets sont plutôt irréguliers.

Il n'est pas sûr que la troisième classée mondial Bilyana DUDOVA (BUL) soit à Noursoultan en septembre, et avec Dhanda, Adekuoroye et Barka toutes capables de médailler au Yasar Dogu, il est fort à croire que les 3 et 4mes têtes de série seront redéfinies ce weekend.

En addition aux lutteuses classées inscrites en 57kg, la Canadienne Alexandria TOWN, championne du monde en titre des U23, bien qu'elle ne soit pas classée, est capable de créer la surprise.

Oksana LIVACH (UKR) a besoin de 5 points pour s'assurer la tête de série No.1 de la catégorie des 50kg. (Photo : Sachiko Hotaka)

Livach à 5 points de la tête de série No.1 
La double championne du monde Yui SUSAKI (JPN) a échoué le weekend dernier lors de son éliminatoire face à Yuki IRIE (JPN), et laisse sa première place du classement mondial à la médaillée mondiale de bronze Oksana LIVACH (UKR). Le départ bde Susaki permet également à Kseniya STANKEVICH (BLR) d'atteindre le top 4 des têtes de série du championnat du monde.

Les deux bénéficiaires du retrait de Susaki seront sur les tapis du Yasar Dogu.

Livach est, sans hésitation, la favorite du titre des 50kg de la compétition et n'a besoin que de 5 points pour s'assurer la tête de série No.1 aux mondiaux. Stankevich, elle, détient un avantage de quatre points sur la Turque Evin DEMIRHAN et garde son destin dans ses mains. Si elle lutte dignement, elle obtiendra la quatrième tête de série des mondiaux. Sinon, la porte sera ouverte pour Demirhan, Seema SEEMA (IND) et Fredrika Ida PETERSSON (SWE).

Seema et Petersson sont classées 8 et 9mes, à moins de huit points de Stankevich. 

Cinq points seulement séparent Diana WEICKER (CAN) et Luisa VALVERDE MELENDRES (ECU) au classement et elles pourraient s'échanger leurs places ce weekend. (Photo : Gabor Martin)

Weicker et Valverde Melendres se disputeront la tête de série No.4 des 53kg
Sept lutteuses classées sont inscrites dans la catégorie de poids des 53kg, et grande attention doit être donnée à Diana WEICKER (CAN) et Luisa VALVERDE MELENDRES (ECU).

Médaillée de bronze des derniers mondiaux, Weicker entre au Yasar Dogu munie de 53 points et est classée quatrième mondiale tandis que Valverde Melendrez occupe la cinquième place à tout juste cinq points d'écart de Weicker.

Les tableaux seront publiés aujourd'hui et la compétition débute jeudi à 11 heure, heure locale. 

PROGRAMME

Jeudi (le 11 juillet) 
08:30 - Examen médical et Pesée (57-61-70Kg hommes) (50-55-59-65Kg femmes)
11:00 - Eliminatoires
13:00 - Repas 
16:00 - Eliminatoires et 1⁄2 Finales - (57-61-70Kg hommes) (50-55-59-65Kg femmes)
16:00 - Tirage (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)

Vendredi (le 12 juillet) 
08:15 - Pesée (57-61-70Kg hommes) (50-55-59-65Kg femmes)
08:30 - Examen médical et Pesée - (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)
11:00 - Eliminatoires et 1⁄2 Finales (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)
11:00 - Repêchage (57-61-70Kg hommes) (50-55-59-65Kg femmes)
17:00 - Cérémonie d'ouverture
17:30 - Combats Bronze et Or - (57-61-70Kg hommes) (50-55-59-65Kg femmes)
16:00 - Tirage (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)

Samedi (le 13 juillet) 
08:15 - Pesée (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)
08:30 - Examen médical et Pesée (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)
11:00 - Eliminatoires et 1⁄2 Finals (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)
11:00 - Repêchage (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)
17:00 - Combats Bronze et Or (65-79-125Kg hommes) (53-57-62-68Kg femmes)

Dimanche (le 14 juillet)  
08:30-08:45 - Pesée (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)
11:00 - Repêchage (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)
12:30 - Combats Bronze et Or (74-86-92-97Kg hommes) (72-76Kg femmes)

Coupe Meiji

Retour émouvant - et victorieux - de Watari à la Coupe Meiji

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (le 16 juin) - L'émotion était palpable lorsque Rio Watari est remontée sur les tapis, deux ans après le début d'un éprouvant combat remporté sur le cancer. 

Des larmes de soulagement et de joie ont coulé à flots lorsqu’elle a décroché la victoire.

Watari parachève sa remarquable rémission du lymphome d’Hodgkin par une nomination au titre de lutte féminine en 68kg au tournoi du Japon sur invitation de Tokyo, et par une place dans l’équipe du Japon pour le championnat du monde de Budapest.

Watari a même donné dans le dramatique, marquant un point décisif par sortie de tapis à 6 secondes de la fin de sa finale contre Chiaki SEKI, pour une victoire 3-2 et son premier titre dans ce tournoi depuis 2014, connu sous le nom de coupe Meiji.

Le point gagnant de Watari est venu sur sa quatrième tentative de ceinture. Les trois premières avaient été interrompues et les seuls points marqués par les lutteuses l’avaient été pour passivité, Watari prenant la tête 2-1 à 32 secondes de la fin.

Mais Seki - qui luttait jusqu’à maintenant sous son nom de jeune fille IIJIMA - a forcé Watari à l’égalité 2-2 à 24 secondes de la fin par son unique tentative de ceinture du combat.

Watari, arrivée jusque là, n’allait pas se laisser faire, et sa réponse a comblé le bruyant contingent des supporters de son sponsor Aisin AW dans les tribunes de la salle Komazawa.

 “J’ai tout donné, persuadée que la victoire serait finalement mienne, et que je rejoindrai les autres championnes de Shigakkan aux championnats du monde,” a déclaré Watari en se référant à son université de la centrale de Shigakkan, d’où provient la majeure partie de l’équipe féminine pour Budapest, qu’il s’agisse de nouvelles ou d’anciennes étudiantes.

Watari n’a eu besoin que de deux combats pour remporter l’or. Dans son combat d’ouverture – son premier depuis les Jeux de Rio en 2016 -, c’est un solide 7-0 sur Mai HAYAKAWA, de Shigakkan, qui lui a permis de rejoindre les finales.

“Dans le premier combat, même en surmontant ma nervosité, mon corps tremblait tellement que je n’étais plus moi-même,” a révélé Watari, âgée aujourd’hui de 26 ans. “Je n’arrivais pas à me calmer et me sentais angoissée. Je sentais que si je continuais comme cela, je ne serais pas capable de remporter le titre.”

 “Pendant la finale, je croyais en ce que j’avais fait jusque là, et j’étais déterminée à gagner. J’ai pu relever le défi de manière relaxée.”

Rio WATARI, championne des 68kg. (Photo par Sachiko Hotaka)

Avant sa maladie, Watari avait déjà fait les titres de la presse nationale lors de sa qualification pour les Jeux de Rio. Ce qui rendait son cas si particulier à l’époque est que, dans son ardente volonté de remporter une médaille olympique, Watari était monté de deux catégories de poids, de 63kg à 75kg. L’histoire veut qu’elle ait pris 12 kg en mangeant cinq repas par jour.

Son lymphome fut diagnostiqué quelques jours avant les Jeux, auxquels elle prit part tout de même. Et ne fit de sa maladie aucun motif d’excuse pour sa décevante défaite d’un point face à Aline da Silva FERRIRA (BRA). A son retour au Japon, son état fut rendu public et, alors qu’il empirait, elle commença plusieurs traitements, dont une chimiothérapie.

“Pour les Jeux Olympiques, alors que je me battais pour savoir s’il fallait participer ou pas, j’ai continué à m’entraîner, ce qui a rendu ma participation possible,” a indiqué Watari. “Ensuite, ma vie contre la maladie a débuté. J’étais alitée la plupart du temps, avec des vertiges lorsque j’étais debout. Chaque jour qui passait, je me demandais si je serais capable de reprendre la lutte.”

En septembre dernier, elle recommence à marcher, faire du vélo et, petit à petit, acquérir “le corps d’une personne normale.” Après s’être limitée à des exercices élémentaires, elle a rejoint les salles de lutte en janvier.

“Si je considère ma condition d’avant les Jeux Olympiques comme à 100%, j’en suis toujours loin en termes de force physique”, dit Watari. “Je ne peux toujours pas tenir jusqu’à la fin de l’entraînement. Je dirais que j’en suis à 50%.”

Watari s’est retrouvée directement dans l’équipe pour Budapest car la médaillée mondiale et olympique Sara DOSHO, vainqueur en 68kg du championnat du Japon (appelé la coupe de l’Empereur), a souffert d’une blessure de l’épaule à la coupe du monde de lutte féminine en mars, qui l’a tenue éloignée de la coupe Meiji.

Si une lutteuse remporte dans sa catégorie de poids à la fois la coupe de l’Empereur et la coupe Meiji, elle sera automatiquement sélectionnée pour Budapest. Si les vainqueurs d’une même catégorie de poids sont différents, elles se retrouveront pour des éliminatoires le 7 juillet, et Dosho en sera également absente.

Pour Watari, son remarquable comeback n’efface en rien la piqûre de sa défaite à Rio. Après le combat, interrogée lors de sa conférence de presse sur le soutien reçu de ses parents pendant son combat contre le cancer, elle s’est effondrée.

“Je n’ai pas été capable de gagner aux Jeux Olympiques et leur rapporter une médaille,” a-t-elle déclaré, en larmes, sous-entendant que le meilleur moyen de leur montrer sa reconnaissance serait une médaille d’or aux Jeux de Tokyo en 2020.

 “Ceci n’est pas encore les Jeux Olympiques, et n’efface donc en rien ce qui est arrivé à Rio. Je dois penser jusqu’où il m’est possible d’aller en 68kg, et avec l’approche des qualifications pour les Jeux, quelle est pour moi la meilleure catégorie de poids. Cette victoire et cette qualification pour les mondiaux sont un précieux pas vers les Jeux.”

Quand même, avoir traversé une maladie mortelle lui fait beaucoup plus apprécier le temps passé sur les tapis, et lui permet de supporter les rigueurs nécessaires pour atteindre le succès.

“En ce moment, je m’éclate quand je lutte,” a conclu Watari.

Shota TANOKURA a acquis son billet pour les championnats du monde en remportant la compétition des 55kg. (Photo par Sachiko Hotaka)

Le champion d'Asie Tanokura lorgne sur l'or

Le champion d’Asie Shota TANOKURA a mené une attaque en règle sur l’or des 55kg en lutte gréco-romaine, déployant une démonstration de projections spectaculaires et assurant ainsi sa place pour le championnat du monde.

Tanokura poursuit sur la lancée de son triomphe à la coupe de l’Empereur, affichant deux victoires par supériorité technique avant de se défaire de Shota OGAWA 7-0 en finale, grâce à, notamment, un amené au sol en prise de demi-souplesse.

C’est la troisième médaille d’or de Tanokura à la Meiji, et sa première depuis 2015. Il s’était retiré après son échec aux sélections des Jeux Olympiques de Rio, en partie parce qu’il se sentait handicapé par le fait que la catégorie minumum de poids ait été montée à 59kg. Il avait été rapidement dominé par le médaillé d’argent olympique Shinobu OTA et le champion du monde Kenichiro FUMITA.

Mais le retour de la catégorie des 55kg a entraîné le retour de Tanukora à la discipline l’année passée, bien qu’il garde son emploi de professeur d’éducation physique au lycée de Tokyo.

Ses obligations professionnelles l’ont empêché de s’entraîner comme il l’aurait souhaité pour la coupe Meiji, au grand dam de son entraîneur.
“Honnêtement, pour ce tournoi, après le championnat d’Asie [de Bichkek en février] et le dernier camp national, je n’ai pas pu m’entraîner,” a déclaré Tanokura.

“L’entraîneur Shingo Matsumoto m’a dit une semaine avant le tournoi : ‘Mon pote, c’est pas comme ça que tu vas gagner.’ On m’a dit qu’il fallait que j’y aille avec l’état d’esprit d’un combattant, et ça a fait clic, même s’il était un peu tard.”

 Tanokura, triple médaillé des Jeux d’Asie, aura pour la première fois de sa carrière la possibilité d’une médaille de championnat du monde. Il a pu renforcer sa confiance par une deuxième place au tournoi Dan Kolov-Nikola Petrov de Sofia, en mars.

“J’ai participé à une compétition en Europe, et mon impression est que les lutteurs asiatiques sont plus puissants que les Européens dans les catégories les plus légères,” a-t-il indiqué. “Il ne reste plus qu’à me focaliser sur l’or des mondiaux.

Yukako KAWAI, médaillée d'or en 62kg. (Photo par Sachiko Hotaka)

Pendant ce temps chez les sœurs KAWAI, Yukako s’est emparée du titre de lutte féminine en 62kg et se rapproche un peu plus de Budapest.  
Yukako pleurait après sa victoire, mais ce n’était pas de joie, déçue par sa performance en finale 4-1 sur Yurika ITO, pendant laquelle elle n’a pas réussi à marquer en attaque.

"Je voulais le titre et suis satisfaite de l’avoir obtenu, mais je n’ai rien pu faire comme je m’étais entraînée pour, donc c’est très décevant,” a déclaré Yukako. “J’ai travaillé sur les amenés à terre, à répliquer et garder une position basse. Je n’ai même pas appliqué les fondamentaux.”

Yukako et sa soeur aînée Risako Kawai, championne olympique et championne du monde, avaient toutes deux changé de catégories de poids depuis leurs victoires à la coupe de l’Empereur. Risako était passée de 62kg à 59kg.

 Ceci a lancé les bases d’un scénario intéressant. Si, par surprise, Risako ne remporte pas la finale des 59kg dimanche, elle affrontera sa soeur en éliminatoire pour la place des 62kg. Mais Yukako pense qu’il n’en sera rien.

“Si elle gagne en 59kg, il n’y aura pas d’éliminatoire entre nous, donc Risako dit que nous devons absolument tout faire – gagner - pour aller ensemble au championnat du monde.”

Pour Yukako, Budapest sera l’occasion de se racheter pour le championnat du monde de Paris l’année passée, où elle n’a pas décroché l’or en 63kg ; pour y arriver, elle n’a pas le droit de reproduire ses errements de samedi.

“La façon dont j’ai lutté ne valait rien,” a-t-elle dit. “À ce niveau, je serai tout de suite battue, comme l’année passée. Je dois tout recommencer depuis le début.”

Yuhi FUJINAMI a dû se retirer du tournoi suite à une fracture de l’os de la pommette. (Photo par Sachiko Hotaka)

Fujinami se retire et compte sur les éliminatoires

Étonnamment, Yuhi FUJINAMI, médaillé de bronze à Paris 2017 en lutte libre et 70kg, s’est retiré de la compétition catégorie 74kg, préférant jouer son retour au championnat du monde aux éliminatoires.


Fujinami s’est fracturé le malaire droit après avoir reçu un coup de coude à l’entraînement début mai. Il est apparu dans deux rencontres en duel pour l’Université Yamanashi Gakuin, se protégeant tant bien que mal en évitant d’amener ses adversaires à terre. Il compte sur une rémission totale d’ici aux éliminatoires. 

Fujinami a déclaré à la presse qu’il avait pris sa décision dimanche, après consultation avec sa famille au championnat national juniors des lycées, où tous étaient réunis pour soutenir sa jeune soeur Akari – qui a décroché la médaille d’or.

En l’absence de Fujinami, c’est Ken HOSAKA qui a décroché le titre avec une victoire 11-3 sur Yuto MIWA, encore adolescent. En demi-finale, Hosaka a dû mettre un pied dans la zone de protection à 3 secondes de la fin pour obtenir les deux points qui lui ont donné la victoire 4-4 sur Ryuki YOSHIDA.

Fujinami et Hosaka se rencontreront en éliminatoire dans un remake de la finale de la coupe de l’Empereur, que Fujinami avait remportée par supériorité technique.

Dans les autres titres de lutte libre à saisir samedi passé, celui des 97kg est revenue à Naoya AKAGUMA, qui a déroulé une victoire 9-0 sur Taira SONODA.

En demi-finale, Akaguma avait marqué un amené à terre tardif pour une victoire 3-3 sur le vainqueur de la coupe de l’Empereur Takeshi YAMAGUCHI, les amenant tous deux à un combat éliminatoire pour Budapest.

Le médaillé d’argent d’Asie Tsuchika SHIMOYAMADA (67kg) et Shohei YABIKU (77kg) en lutte gréco-romaine, et Katsuki SAKAGAMI (57kg) en lutte féminine, ont tous décroché le double titre national et leur place pour Budapest.

Résultats du troisième jour

Lutte libre

74kg (12 inscrits)
Or – Ken HOSAKA df. Yuto MIWA, 11-3

Bronze – Hayato OGATA et Ryuki YOSHIDA

Demi-finale – Yuto MIWA df. Hayato OGATA, 5-0
Demi-finale – Ken HOSAKA df. Ryuki YOSHIDA, 4x-4

97kg (12 inscrits)
Or – Naoya AKAGUMA df. Taira SONODA, 9-0

Bronze – Takeshi YAMAGUCHI et Hiroto NINOMIYA

Demi-finale – Naoya AKAGUMA df. Takeshi YAMAGUCHI, 3x-3
Demi-finale – Taira SONODA df. Hiroto NINOMIYA par forfait.

Lutte gréco-romaine

55kg (10 inscrits)
Or – Shota TANOKURA df. Shota OGAWA, 7-0

Bronze – Tomoya MARUYAMA et Hiromu KATAGIRI

Demi-finale – Shota TANOKURA df. Tomoya MARUYAMA par tombé, 8-0, 1:50
Demi-finale – Shota OGAWA df. Hiromu KATAGIRI par tombé, 10-2, 2:20

67kg (10 inscrits)
Or – Tsuchika SHIMOYAMADA df. Shogo TAKAHASHI par tombé, 9-1, 4:17

Bronze – Daiki KOBAYASHI et Katsuyoshi KAWASE

Demi-finale – Tsuchika SHIMOYAMADA df. Daiki KOBAYASHI par tombé, 10-1, 2:07 
Demi-finale – Shogo TAKAHASHI df. Katsuyoshi KAWASE, 5-3

77kg (12 inscrits)
Or – Shohei YABIKU df. So SAKABE, 2x-2

Bronze – Kenryu KUZUYA et Takeshi IZUMI

Demi-finale – Shohei YABIKU df. Kenryu KUZUYA par tombé, 8-0, 1:27 
Demi-finale – So SAKABE df. Takeshi IZUMI par tombé, 3:30 (5-3)

Lutte féminine

57kg (6 inscrites)
Or – Katsuki SAKAGAMI df. Akie HANAI, 4-1

Bronze – Sae NANJO et Chiho HAMADA 

Demi-finale – Katsuki SAKAGAMI df. Sae NANJO, 8x-8
Demi-finale – Akie HANAI df. Chiho HAMADA, 2-0

62kg (7 inscrites)
Or – Yukako KAWAI df. Yurika ITO, 4-1

Bronze – Atena KODAMA et Honoka IMAGAWA

Demi-finale – Yurika ITO df. Atena KODAMA par ST, 11-0, 4:09
Demi-finale – Yukako KAWAI df. Honoka IMAGAWA, 4-0 

68kg (5 inscrites)
Or – Rio WATARI df. Chiaki SEKI, 3-2

Bronze – Miwa MORIKAWA et Mai HAYAKAWA

Demi-finale – Chiaki SEKI df. Miwa MORIKAWA, 7-2
Demi-finale – Rio WATARI df. Mai HAYAKAWA, 7-0