Séries de classement

Cinq lutteurs prennent la place de champions du monde en tête de série no.1

By Eric Olanowski

*Ces classements sont basés sur les inscriptions - encore non-officielles - reçues par United World Wrestling le 21 août, et sont donc sujets à modification.

VEVEY, Suisse (le 21 août) --- Après une année d'incertitudes, les quatre têtes de série de chaque catégorie de poids sont enfin vérouillées pour le championnat du monde de Noursoultan prévu du 14 au 22 septembre prochain. Cinq anciens champions du monde ont renversé des tenants du titre et seront à Noursoultan en tête de série no.1.

Les lutteurs suivants ont renversé un champion du monde en titre et passent tête de série no.1 :
57kg - Suleyman ATLI (TUR)
65kg - Bajrang PUNIA (IND)
74kg - Frank CHAMIZO (ITA)
86kg - Fatih ERDIN (TUR)
97kg - Kyle SNYDER (USA)

Suleyman ATLI (TUR), vainqueur de Zaur UGUEV (RUS) pour le titre européen, obtient la tête de série no.1 des 57kg. (Photo : Max Rose-Fyne)

Alti en tête des 57kg
L'ascension de Suleyman Atli a provoqué quelque surprise. Âgé de 25 ans et reparti de Paris en 15me place, Atli avait obtenu une médaille de bronze à Budapest. Sur la route de sa victoire sur le champion du monde en titre russe Zaur UGUEV pour la première place des 57kg, Atli est monté sur le podium européen en classe senior pour la première fois de sa carrière grâce à une victoire en finale sur Muslim SADULAEV (RUS), et a terminé deuxième et troisième du Dan Kolov et des Jeux Européens respectivement.

Uguev était revenu en mai après une absence de sept mois pour s'emparer à domicile de la médaille d'or du prestigieux Ali Aliev au Daghestan, puis d'une médaille de bronze aux Jeux Européens de Minsk, échouant face au futur champion Mahir AMIRASLANOV (AZE) par 3-2 en demi-finale. Sa victoire sur Aryian TYUTRIN (RUS) en éliminatoire lui a ouvert la porte de sa troisième sélection en équipe russe des mondiaux, une victoire obtenue après qu'Ugev ait été dispensé de championnat de Russie.

Classé troisième, Yuki TAKAHASHI, l'apprenti-sorcier défensif du Japon, sera en quête de sa troisième médaille d'or en 57kg. Takahashi avait été nommé Meilleure découverte de l'année par United World Wrestling en 2017 après avoir vaincu Thomas GILMAN (USA) en finale des mondiaux de Paris. Il avait cependant échoué l'année dernière à conserver son titre, chutant en demi-finale face à Uguev 7-2, pour obtenir la médaille de bronze dans un combat remporté 5-2 win sur Reineri ANDREU ORTEGA (CUB).

Nurislam SANAYEV (KAZ), tête de série no.4 des 57kg, est probablement la meilleur chance du Kazakhstan de remporter un titre à domicile. Sanayev avait échoué en finale l'année dernière mais revient à Noursoultan les yeux rivés sur une médaille d'or.

Têtes de série attendues en 57kg
1. Suleyman ATLI (TUR)
2. Zavur UGUEV (RUS)
3. Yuki TAKAHASHI (JPN)
4. Nurislam SANAYEV (KAZ)

Bajrang PUNIA est tête de série no.1 des 65kg et combattra pour l'Inde. (Photo : Sachiko Hotaka)

Punia passe Otoguro en 65kg
Il semble que Bajrang Punia, engagé sur trois continents en moins de quinze jours, soit le plus grand voyageur de l'histoire de la lutte indienne ! Dauphin du championnat du monde de Budapest, Punia aura décroché pendant cette période le titre de champion d'Asie à Xi'an en Chine et celui du tournoi Ali Aliyev de Kaspiysk en Russie, avant de s'aligner pour le Lutte au Parc de New York. 

Désormais premier au classement mondial, Punia a pu compter sur les points obtenus au championnat d'Asie et au Dan Kolov pour passer devant le champion du monde en titre Takuto OTOGURO (JPN) en 65kg. 

Si Punia réussit à faire mieux que sa deuxième place de l'année dernière, il rejoindra Sushil KUMAR dans le cercle très fermé des lutteurs indiens champions du monde de lutte libre en catégorie senior ; Kumar avait remporté son titre lors du championnat du monde de Moscou en 2010.

Takuto Otoguro a cependant failli ne pas pouvoir défendre son titre mondial, concédant à Rei HIGUCHI (JPN), médaillé d'argent olympique à Rio, en finale de la Meiji, sa première défaite face à un adversaire japonais depuis le lycée. Mais le jeune phénomène japonais a vite rebondi pour inscrire une solide victoire 5-0 sur Higuchi lors d'éliminatoires spéciaux en 65kg. Sur son entrée dans l'équipe des mondiaux, Otoguro a déclaré : "Je n'avais pas l'habitude de perdre, et ça m'a dévasté. Je ne savais pas quoi faire" ajoutant : "Tellement de gens m'ont aidé, je suis heureux d'avoir pu les récompenser pour leur soutien."

Le championnat du monde de Noursoultan constituera la première compétition internationale de la saison d'Otoguro. Le classé deuxième mondial avait en effet dû déclarer forfait pour la Coupe du Monde et le championnat d'Asie pour cause de blessure au genou.

Bien qu'Akhmed CHAKAEV (RUS) soit classé troisième mondial des 65kg, il a perdu sa tête de série no.1 au bénéfice du double dauphin des mondiaux Gadzhimurad Rashidov ; Selahattin KILICSALLAYAN (TUR) prend la troisième place. 

Rashidov représentant la Russie, Nachyn KUULAR (RUS) perd sa tête de série puisque Sayatbek OKASSOV (KAZ) passe en quatrième position. 

Têtes de séries attendues en 65kg
1. Bajrang PUNIA (IND) 
2. Takuto OTOGURO (JPN) 
3. Selahattin KILICSALLAYAN (TUR)
4. Sayatbek OKASSOV (KAZ)

Frank CHAMIZO (ITA) devance Zaurbek SIDAKOV (RUS) et passe tête de série no.1 des 74kg. (Photo : Kadir Caliskan) 

Chamizo passe tête de série no.1 en 74kg
Un an après sa cinquième place au championnat du monde de Budapest, Frank Chamizo a rejoint la première place du classement mondial des 74kg grâce à un titre de champion d'Europe et une médaille d'or au Sassari. L'Italien a aussi obtenu une médaille d'argent au Yasar Dogu et une de bronze au Dan Kolov, deux événements de série de classement (ESC).

Ce ne sont cependant pas ses titres et médailles qui ont fait la réputation de Chamizo cette saison, mais plutôt sa déclaration de forfait en finale du Yasar Dogu face à son grand rival Jordan BURROUGHS (USA). En entrant au Yasar Dogu, le dernier ECS de l'année, Chamizo était classé deuxième mondial derrière le seul champion du monde du classement Zaurbek SIDAKOV (RUS). Chamizo avait pourtant atteint les finales d'Istanbul ; ayant collecté assez de points pour s'assurer la première place du classement, il a fait l'impasse sur le dernier combat. Chamizo a défendu sa décision en expliquant qu'il s'agissait d'une décision réfléchie et non émotionnelle.

Réputé pour ses capacités offensives et champion olympique de Londres, Jordan Burroughs rejoint Noursoultan en quête d'une septième médaille mondiale après quatre d'or et deux de bronze - l'une des deux dernières est issue des mondiaux de Budapest. Burroughs a chuté face au futur champion du monde 2018 Zaurbek Sidakov lors des quarts de finale de Budapest, avant d'aligner deux victoires - dont une par 4-4 sur critères sur Chamizo en combat pour la médaille de bronze - et de monter sur le sixième podium mondial de sa carrière.

Burroughs a cette saison écrasé toute compétition en 74kg lors de ses participations : deux titres en ESC (victoires sur Chamizo au Dan Kolov 9-2 et au Yasar Dogu par forfait) et deux titres continentaux (championnat et Jeux panaméricains).

Burroughs est désormais classé deuxième mondial des 74kg.

Zaurbek Sidakov était arrivé plutôt discrètement à Budapest mais s'est rapidement fait un nom après s'être défait de Burroughs et Chamizo sur le chemin de la finale, où le Russe de 23 ans l'a emporté 2-2 sur critères sur le champion du monde des U23 Avtandil KENTCHADZE (GEO).

Sidakov et Kentchadze seront respectivement 2 et 3me tête de série à Noursoultan. 

Têtes de série attendues en 74kg
1. Frank CHAMIZO (ITA)
2. Jordan BURROUGHS (USA)
3. Zaurbek SIDAKOV (RUS)
4. Avtandil KENTCHADZE (GEO)

Fatih ERDIN (TUR), 1er mondial des 86kg, tentera le tout pour le tout pour obtenir l'or de Nousoultan après sa deuxième place à Budapest l'année passée. (Photo : Sachiko Hotaka)

Erdin sera tête de série no. 1 des mondiaux en 86kg
Fatih ERDIN (TUR) et le champion du monde en titre David TAYLOR (USA) se bousculaient depuis le début de l'année pour la première place au classement des 86kg. Mais l'Américain a subi une blessure malheureuse lors d'un événement de charité, ce qui avait douché sa participation aux compétitions suivantes.

Erdin, dauphin l'année passée à Budapest, sera tête de série no. 1 de la catégorie des 86kg. Il a fini deuxième du Yariguin et troisième du championnat d'Europe cette année.

Le départ de Taylor ouvre la porte de la seconde place à Boris MAKOEV (SVK). Makoev tentera de remonter une troisième fois sur le podium depuis sa seconde place de 2017.

Hassan YAZDANICHARATI (IRI) et Deepak PUNIA (IND) complètent les quatre premières places de la série.

Le champion du monde et champion olympique Hassan "le grand" Yazdani est tête de série no.3 et Punia, champion du monde junior des 86kg cette année, est en quatrième position.

Têtes de série attendues en 86kg
1. Fatih ERDIN (TUR)
2. Boris MAKOEV (SVK)
3. Hassan YAZDANICHARATI (IRI)
4. Deepak PUNIA (IND)

Kyle SNYDER (USA) renverse Abdulrashid SADUALEV (RUS) en tête de série des 97kg. (Photo : Tony Rotundo) 

Snyder renverse Sadulaev en 97kg
C'est peu dire qu'une rivalité tenace lie les multiples champions du monde et champions olympiques Abdulrashid SADULAEV (RUS) et Kyle Snyder. Les deux se sont disputé le titre mondial des 97kg. Snyder, double champion du monde et champion olympique à Rio, avait pris le dessus sur son adversaire lors des mondiaux de Paris en 2017, mais Sadulaev a pris sa revanche à Budapest par un retentissant tombé après 69 secondes pour obtenir son troisième titre mondial.

Sadulaev tenant du titre, c'est pourtant Snyder qui sera au Kazakhstan en tant que tête de série no.1, après avoir amassé 94 points de série lors de ses victoires au championnat panaméricain, au Dan Kolov et au Yasar Dogu.
 
Sadulaev, médaillé d'or au championnat d'Europe et aux Jeux Européens cette année, sera donc classé deuxième de la catégorie à Noursoultan. 
 
ULZIISAIKHAN Batzul (MGL) et Abraham de Jesus CONYEDO RUANO (ITA) closent les têtes de série des 97kg. 
 
Ulziisaikhan, troisième, a combattu lors de deux ESC ainsi qu'au championnat d'Asie, où il a échoué en finale face à l'Iranien Reza YAZDANI. 
 
Conyedo Ruano, médaillé mondial de bronze l'année dernière, a remporté deux médailles de bronze en ESC d'affilée cette année, au Sassari et au Yasar Dogu.

Têtes de série attendues en 97kg
1. Kyle SNYDER (USA)
2. Abdulrashid SADULAEV (RUS)
3. ULZIISAIKHAN Batzul (MGL) 
4. Abraham de Jesus CONYEDO RUANO (ITA) 

Yowlys BONNE RODRIGUEZ (CUB) défendra son titre de champion du monde de la catégorie des 61kg. Il part tête de série no.1. (Photo : Max Rose-Fyne)

Cinq autres champions du monde de leur catégorie ont conservé leur classement en première place cette année, et se retrouveront à Noursoultan comme ils s'étaient quittés à Budapest : Yowlys BONNE RODRIGUEZ (CUB), Magomedrasul GAZIMAGOMEDOV (RUS), Kyle DAKE (USA), J'Den COX (USA) et Geno PETRIASHVILI (GEO). 

Bonne passe en première position des 61kg
Le champion du monde en titre de la catégorie des 61kg est le seul médaillé de Budapest classé dans le top 4 des têtes de série des 61kg. TUMENBILEG Tuvshintulga, médaillé de bronze en 2018 pour la Mongolie, est bien dans la même catégorie mais est classé huitième pour Noursoultan.

Les deux autres médaillés, Gadzhimurad RASHIDOV (RUS) et Daniel COLON (USA), ont soit changé de catégorie, soit ne se sont pas qualifiés.

Gadzhimurad Rashidov, russe et deux fois dauphin des mondiaux, sera dans la catégorie olympique des 65kg tandis que Colon a échoué aux qualifications.

L'Indien Rahul AWARE (IND) avait la voie ouverte pour rejoindre le top 4 de Noursoultan, terminant sa saison avec une médaille d'or du Yasar Dogu après des médailles de bronze obtenues au Sassari et au championnat d'Asie. Colon et Rashidov partis, Aware passe en deuxième position, catégorie des 61kg.

Beka LOMTADZE (GEO), cinquième des mondiaux en 2018, détient la tête de série no.3.

Mohammadbagher YAKHKESHI (IRI) était attendu en tête de série no.4 mais l'Iran a préféré jouer Behnam EHSANPOOR (IRI) ; Nikolai OKHLOPKOV (ROU) passe donc en tête de série no.4 pour la Roumanie.

Têtes de série attendues en 61kg
1. Yowlys BONNE RODRIGUEZ (CUB)
2. Rahul AWARE (IND)
3. Beka LOMTADZE (GEO)
4. Behnam EHSANPOOR (IRI)

Adam BATIROV (BRN) passe en première position des 70kg après que Magomedrasul GAZIMAGOMEDOV (RUS) rejoint la catégorie olympique des 74kg. (Photo : Gabor Martin) 

Gazimagomedov parti, Batirov passe en tête de série no.1 des 70kg
Champion du monde en titre et 1er au classement mondial des 70kg, Magomedrasul Gazimagomedov a préféré rejoindre la catégorie olympique des 74kg et laisse sa place à Adam BATIROV (BRN), dauphin des mondiaux l'année dernière.

Nurkozha KAIPANOV (KAZ), champion d'Asie et au Sassari, tient la seconde tête de série. 

Si Andriy KVYATKOVSKYY (UKR) s'était qualifié pour l'équipe ukrainienne, il aurait détenu la tête de série no.3 de la catégorie. C'est Semen RADULOV (UKR) qui le remplace. En conséquence, Yones EMAMICHOGHAEI (IRI) et Devid SAFARYAN (ARM) seront respectivement en trois et quatrième positions. 

Têtes de série attendues en 70kg
1. Adam BATIROV (BRN)
2. Nurkozha KAIPANOV (KAZ)
3. Yones EMAMICHOGHAEI (IRI)
4. Devid SAFARYAN (ARM)

Kyle DAKE (USA), titré en 2018, tentera le doublé au championnat du monde de Noursoultan, et entre classé tête de série no.1 des 79kg. (Photo : Max Rose-Fyne)

Dake au sommet des 79kg
Les deux meilleurs lutteurs mondiaux de l'année passée de la catégorie des 79kg, Kyle Dake et Jabrayil HASANOV (AZE), partent dans les deux meilleures positions cette année également. Dake, titré en 2018, est tête de série no.1, Hasanov deuxième.

Akhmed GADZHIMAGOMEDOV (RUS) aurait dû tenir la troisième position, mais il souffre d'une blessure au genou subie en demi-finale du championnat d'Europe et ne remontera pas sur les tapis avant la mi-octobre.

Alexander DIERINGER (USA), classé quatrième mondial, a été vaincu par Dake lors des éliminatoires US et laisse sa troisième position au Turc Muhammet KOTANOGLU, qui fera à Noursoultan ses débuts en championnat du monde. 

Bahman TEYMOURI (IRI) sera la quatrième tête de série.

Têtes de série attendues en 79kg
1. Kyle DAKE (USA) 
2. Jabrayil HASANOV (AZE)
3. Muhammet KOTANOGLU (TUR) 
4. Bahman TEYMOURI (IRI)

J'den Cox reste invaincu cette saison et détient fermement la tête de série no.1 des 92kg. (Photo : Kadir Caliskan)

Cox vent arrière en 92kg
J’den Cox est le quatrième champion du monde en titre qui rejoindra Noursoultan classé tête de série no.1. Cox concourra dans la catégorie dans laquelle il avait obtenu son premier titre mondial.

Alireza KARIMIMACHIANI (IRI), médaille de bronze à Budapest, est en deuxième position. 

Magomed KURBANOV (RUS), Batyrbek TCAKULOV (RUS) et Atsushi MATSUMOTO (JPN), classés respectivement trois, quatre et cinquième, ont échoué dans leur sélection nationale et en leur absence Ivan YANKOUSKI (BLR) passe tête de série no.3. 

Enfin Viky VIKY, classé septième et qui a lui aussi échoué aux sélections nationales, cède la tête de série no.4 à Irakli MTSITURI (GEO). 

Têtes de série attendues en 92kg
1. J'Den COX (USA) 
2. Alireza KARIMIMACHIANI (IRI) 
3. Ivan YANKOUSKI (BLR) 
4. Irakli MTSITURI (GEO) 

Geno PETRIASHVILI (GEO) part en quête de son troisième titre mondial consécutif et tête de série no.1 des 125kg. (Photo : Gabor Martin)

Petriashvili en tête des 125kg 
Il faut remonter à 2013 pour trouver un champion du monde - ou champion olympique, pour ce qu'il en est - de la catégorie des 125kg qui ne soit ni Geno Petriashvili ni Taha AKGUL (TUR).
 
Petriashvili, détenteur actuel du titre, rejoindra Noursoultan classé en tête de série no.1. Il ne part pourtant pas favori car son grand rival turc Taha Akgul l'a vaincu 7-0 en finale du championnat d'Europe et prétend à la domination de la catégorie des poids lourds. 
 
Les deux ne se rencontreront potentiellement qu'en finale. Tout d'abord classés premier et quatrième, Akgul est passé tête de série no.3 grâce à sa victoire à domicile au dernier ESC de l'année, le Yasar Dogu. 

Petriashvili rencontrera Nicholas GWIAZDOWSKI (USA) pour une place en finale et Akgul DENG Zhiwei. Zhiwei, finaliste l'année passée, est classé deuxième tandis que Gwiazdowski, double médaillé mondial de bronze, est quatrième.

Têtes de série attendues en 125kg
1. Geno PETRIASHVILI (GEO) 
2. DENG Zhiwei (CHN) 
3. Taha AKGUL (TUR)
4. Nicholas Edward GWIAZDOWSKI (USA) 

#WrestleOslo

Geraei l'intrépide ajoute le titre mondial à son titre olympique

By Ken Marantz

OSLO, Norvège (le 10 octobre) -- Mohammadreza GERAEI (IRI) a terminé le championnat du monde comme les Jeux Olympiques de Tokyo il y a deux mois : au sommet du podium.

Geraei, vainqueur de la catégorie de poids des 67kg en lutte gréco-romaine par 5-2 sur Nazir ABDULLAEV (RWF) à la Jordal Amfi Arena d'Oslo, fut l'un des deux champions iraniens de cette dernière nuit de finales.

"Après le confinement, j'ai pu remporter des médailles d'or aux Jeux Olympiques et au championnat du monde, alors 2021 est la plus belle année de ma vie !", a déclaré Gereai.

Meysam DALKHANI (IRI), natif de Shiraz comme Geraei, a précédé son compatriote en obtenant le titre des 63kg, tandis que le médaillé olympique de bronze Zurabi DATUNASHVILI (SRB) a conclu le tournoi sur une majestueuse projection à 5 points pour une victoire en finale des 87kg et un titre depuis longtemps attendu.

La Fédération de lutte de Russie, qui avait remporté plus tôt le titre de lutte libre par équipe, avait déjà obtenu sa cinquième couronne de lutte gréco-romaine d'affilée avant cette dernière soirée. Le résultat final place l'équipe russe en première place avec 152 points, l'Iran deuxième avec 146 et l'Azerbaïdjan troisième avec 107 points.

Geraei, champion du monde 2019 des U23 en 72kg, s'il a eu des moments difficiles lors des combats d'ouverture, n'a jamais tremblé ou perdu ses moyens sur le chemin de sa première finale senior.

Contre le médaillé européen d'argent 2020 Abdullaev, Geraei n'avait pas pu inscrire de point d'une position parterre en première période et avait une petite avance d'un point à l'entrée de la seconde.

Mais il a alors su prendre les choses en main, passant d'un contrôle au corps à une clef de tête et projetant Abdullaev au tapis pour quatre points. Abdullaev, vainqueur de la coupe du monde individuelle 2020, obtint ensuite deux points lors d'un contre sur une tentative de projection en bordure de tapis, mais dut s'en contenter face à un Geraei sur ses gardes.

Mohammadreza GERAEIMohammadreza GERAEI (IRI) inscrit quatre points sur une clef de tête (Photo : UWW / Martin Gabor)

Le triomphe de Geraei survient deux jours après que son grand frère Mohammadali a décroché le bronze en 77kg. "Je souhaite remercier tout le monde dans ma ville natale de Shiraz pour ces médailles," a-t-il déclaré.

Si Mohammadali est surnommé "le faucon", Mohammadreza pourait être appelé "le phénix", car il semble chaque fois renaître des cendres d'une presque défaite.

En combat d'ouverture, il était mené 6-1 par le champion d'Asie Tsuchika SHIMOYAMADA (JPN), avant de réaliser un retour miracle grâce à un tombé - et une grande embrassade. En demi-finale, deux points pour fuite et un challenge perdu dans les dernières secondes lui attibuèrent la victoire par 7-6 sur Ramaz ZOIDZE (GEO).

"Je sais que la plupart de mes victoires se sont faites dans les dernières secondes, mais je croyais en moi et je remercie Dieu d'avoir pu m'en tirer si bien," a-t-il commenté.

Abdullaev, 30 ans, a atteint les finales alors qu'il était arrivé à Oslo sans grands honneurs à son actif. Il avait cependant triomphé lors de la coupe du monde individuelle - à noter que sa victoire en quart de finale sur Davor STEFANEK (SRB), champion olympique à Rio en 2016, fut l'ultime combat de la carrière de ce dernier.

Meysam DALKHANIMeysam DALKHANI (IRI), médaillé d'or des 63kg (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

Dans un combat en dents de scie entre deux jeunes étoiles montantes de la catégorie des 63kg, le champion du monde 2019 des U23 Dalkhani obtint une sortie de tapie décisive à 1'08 de la fin pour se défaire du médaillé de bronze européen Leri ABULADZE (GEO) par 5-4.

"Je suis très heureux et j'étais supposé obtenir cet or," a dit Dalkhani. "Les choses ont été difficiles depuis la pandémie et ça n'a pas été une sinécure d'obtenir ce titre et je suis content de répondre aux attentes de mes coaches et de mon pays. Je suis juste un soldat pour mon pays."

Dalkhani, médaillé d'argent d'Asie cette année, prit la tête 3-1 lors d'une clef en pont depuis une position parterre, en reprise de laquelle Abuladze obtint un renversement. Abduladze prit ensuite la tête 4-3 en seconde période, alignant également une clef en pont depuis une position parterre.

Meysam DALKHANIMeysam DALKHANI (IRI) est l'un des quatre champions iraniens (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

A l'approche de la cloche, Dalkhani maintint la pression et força Abduladze hors du tapis avant que le Géorgien ne le mette au sol ; il passa alors derrière lui, obtenant une avance sur critères.

L'équipe géorgienne demanda un challenge mais la demande fut rejetée, donnant à Dalkhani un cinquième point qu'il sut garder jusqu'à la fin. Abuladze tombait de déception sur le tapis tandis que Dalkhani et son coach célébraient leur victoire à ses côtés.

Aujourd'hui âgé de 24 ans, Dalkhani avait remporté une médaille de bronze lors des mondiaux 2016 et avait terminé cinquième lors de ses débuts en seniors aux mondiaux de Noursoultan en 2019. Abuladze, 22 ans, fut médaillé mondial d'or junior en 2017, de bronze en 2018, d'argent en 2019.

"J'étais à Noursoultan mais n'y ai rien obtenu, mais je remercie Dieu pour l'or d'Oslo," a déclaré Dalkhani.

Zaurabi DATUNASHVILIZaurabi DATUNASHVILI (SRB) remporte la médaille d'or des 87kg sur une projection à cinq points (Photo : UWW / Martin Gabor)

L'ultime combat de la compétition, la finale des 87kg, s'est terminé par un bruit sourd, celui de Kiryl MASKEVICH (BLR) heurtant le tapis après une majestueuse projection à cinq points du quatre fois champion d'Europe Datunashvili.

"Ce fut un combat difficile mais j'avais la stratégie," a commenté Datunashvili. "Moi et mon coach l'avions établie."

Datunashvili a inscrit tous ses points en seconde période, avec pour culmination cette interminable projection à 5 points qui mit le point final d'une supériorité technique 9-1 à 3'46 pour une première médaille d'or en quatre apparitions en championnats du monde.

Mené 1-0 en début de seconde période, le Serbe né Géorgien Datunashvili para une tentative d'amené latérale pour deux points, puis en obtint deux de plus lorsque Maskevich fut pénalisé pour être sorti des limites. Ceci amena Datunashvili en position parterre, et c'est alors qu'il souleva la foule par sa spectaculaire projection.

"Je le connais bien, je connais son style," a commenté Datunashvili. "Il a commis une faute et c'est à ce moment que j'ai gagné."

Zaurabi DATUNASHVILIZaurabi DATUNASHVILI (SRB) est le troisième Serbe champion du monde de lutte gréco-romaine (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

Les deux athlètes se sont rencontrés deux fois depuis 10 mois, avec pour résultat une victoire chacun. Maskevich s'était attribué la première victoire 11-3 en demi-finale de la coupe du monde individuelle, sur sa route pour le titre, et Datunashvili a pris sa revanche 5-1 lors de la finale du championnat d'Europe en avril dernier.

"Il est l'un des meilleurs lutteurs de notre catégorie de poids," a commenté Datunashvili. "Il a gagné, puis j'ai gagné, puis j'ai gagné aujourd'hui. C'était le combat final. Je suis le roi."

L'or européen a donc précédé le bronze olympique de Datunashvili, où il avait concédé la défaite au premier tour face au futur champion Zhan BELINIUK (UKR) mais était revenu grâce au repêchage.

"A Tokyo, j'ai remporté le bronze et mon état psychologique était très bon après," a dit Datunashvili. "Je me suis reposé pendant un mois et me suis préparé pour Oslo pendant le deuxième."

Datunashvili, qui a commencé à concourir pour la Serbie en 2020, s'était qualifié pour ses troisièmes Jeux Olympiques lors du qualificatif de la dernière chance en vainquant le champion olympique 2016 Davit CHAKVETADZE (RUS).

Maskevich s'était aussi qualifié pour Tokyo, mais il a été éliminé dès le premier tour. Le médaillé mondial de bronze U23 2019 espérait devenir le premier champion du monde biélorusse depuis 2011.

Lors des combats pour le bronze, Lasha GOBADZE (GEO), incapable de décrocher un second titre d'affilée, s'en est sorti avec le deuxième bronze de sa carrière en prenant le dessus sur Turpan BISULTANOV (DEN) 5-2 en 87kg.

Gobadze, champion du monde 2019 des 82kg, inscrivit 4 points sur une ingénieuse action depuis une position parterre - revanche d'une défaite concédée 4-3 face aux 20 ans de Bisultanov en finale du championnat d'Europe 2019.

Gobadze souleva Bisultanov dans les airs, mais comprenant qu'il n'aurait pas assez de marge pour une projection, il se contenta de tomber en avant et de le plaquer au sol. Bisultanov essaya de passer derrière lui pour le point d'un renversement, mais n'obtint lui-même aucun point depuis la position parterre.

Bisultanov, tout juste trois ans après avoir obtenu le bronze aux mondiaux cadets, s'était incliné lors des combats pour le bronze du championnat d'Europe cette année face à Milad ALIRZAEV (RWF) -- vaincu en repêchage par Gobadze plus tôt dans la soirée.

Dans l'autre combat des 87kg, Arkadiusz KULYNYCZ (POL) a pris la tête en seconde période avant d'obtenir un tombé à 4:54 lorsqu'il para une tentative latérale désespérée de Istvan TAKACS (HUN).

Kulynycz, jusqu'ici non titré et qui n'avait ontenu qu'une seule victoire lors des deux championnats du monde précédents, était mené 2-0 en seconde période avant de recevoir un point pour passivité. Depuis sa position parterre, il obtint les deux points d'une mise en danger par une ceinture à rebours, passant ainsi en tête à 3-2.

Le duo s'était affronté lors de l'Open de Pologne plus tôt cette année, et Takacs avait vaincu Kulynycz en quart de finale sur la route de sa médaille d'argent.

En 63kg, le champion du monde junior 2017 Kensuke SHIMIZU (JPN) a inscrit six points depuis une position parterre pour finalement obtenir la supériorité technique à 10-1 sur le médaillé européen de bronze 2020 Erik TORBA (HUN).

Après que Torba a marqué en début de combat une sortie de tapis, Shimizu reçut un point de passivité. L'athlète de 22 ans sut profiter de la position parterre, lançant une projection à 4 points, puis une roulade pour 2 points. Il conclut le combat sur un amené au sol à 2:47.

Shimizu vient de l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, où les sports d'hiver sont rois et où le nom de sa famille est associé au patinage de vitesse. Son oncle Hiroyasu SHIMIZU fut trois fois médaillé olympique, dont une médaille d'or obtenue aux 500 mètres des Jeux de Nagano en 1998, et est un ancien détenteur du record du monde.

Shimizu a eu un cheminement quelque peu hors du commun jusqu'à Oslo. Il a remporté le premier des deux championnats du Japon qui servent de qualificatifs nationaux pour le championnat du monde, et aurait été sélectionné de suite s'il avait remporté le second également. Mais il a manqué le tournoi car son inscription fut soumise trop tard ; il fut ensuite forcé de vaincre le champion lors d'un éliminatoire.

Lors du championnat d'Asie cette année, Shimizu était handicapé par une blessure au genou subie deux semaines avant la compétition et fut vaincu en quart de finale, ce qui en fit le seul Japonais des quatre catégories de poids les plus légères à n'avoir pas remporté de médaille.

Ironiquement, Sultan ASSUTULY (KAZ), que Shimizu avait vaincu 4-1 lors du repêchage de dimanche, a décroché l'or d'Asie par tombé sur Dalkhani.

Dans l'autre combat en 63kg, Lenur TEMIROV (UKR) remporte la deuxième médaille mondiale de bronze de sa carrière, se démarquant par un amené au sol sur passade arrière sur le médaillé européen d'argent Taleh MAMMADOV (AZE) 5-4.

Temirov, deux fois médaillé européen de bronze et qui a terminé cinquième des JO de Tokyo, était mené 4-2 en fin de première période, mais passa devant sur critères grâce à l'amené au sol de seconde période, avant de recevoir un point pour passivité qui lui permit de doubler le bronze déjà obtenu en 2018.

Mammodov n'a pas obtenu de médaille pour son quatrième championnat du monde ; sa meilleure place reste la septième, en 2018.

En 67kg, Zoidze a mis l'encore jeune Hasrat JAFAROV (AZE) à l'épreuve, s'imposant en rapides rafales par supériorité technique 8-0 et décrochant sa première médaille mondial en senior après sa cinquième place de Tokyo.

Zoidze usa d'un bras à la volée pour prendre la tête 4-0, puis obtint deux points lorsque Jafarov, champion du monde junior cette année, tenta de fuir au sol. Lors de la position parterre, Zoidze exécuta rapidement une clef en pont pour clore le combat en 1'24.

Zoidze a connu plusieurs succès avec les cadets et les juniors, remportant l'argent des mondiaux U23 et l'or des U23 Europe, deux médailles mondiales d'or en junior et une d'or et une d'argent en mondiaux cadets.

Le vétéran Almat KEBISPAYEV (KAZ) s'est emparé de sa quatrième médaille mondiale de bronze en onze ans en obtenant une victoire par 7-4 sur le médaillé européen de bronze Murat FIRAT (TUR) dans la seconde rencontre des 67kg.

Kebispayev, âgé de 33 ans et qui a décroché cette année sa troisième médaille d'argent d'Asie, était mené de trois points après que Firmat a inscrit une clef en pont en première période sur une position parterre.

Mais lorsque son tour vint en seconde période, Kebispayev, dans l'impossibilité de réaliser une roulade, changea intelligement de direction et opta pour une clef de tête simple et inscrivit une projection à quatre points suivie d'une mise en danger pour deux points.

Kebispayev - deux fois olympien mais absent de Tokyo - et Firat s'étaient affrontés lors des demi-finales de la Takhti Cup en 2018, où le Kazakh était sorti victorieux par 4-2.

Kebispayev affiche à son tableau les médailles mondiales de bronze 2010, 2015 et 2019, ainsi qu'une médaille d'argent obtenue en 2011. Il fut champion d'Asie en 2011 et 2018.

RWFL'équipe russe a remporté le titre de lutte gréco-romaine (Photo : UWW / Martin Gabor)

Résultats

Lutte gréco-romaine

63kg (21 inscriptions)
OR : Meysam DALKHANI (IRI) df. Leri ABULADZE (GEO), 5-4

BRONZE : Kensuke SHIMIZU (JPN) df. Erik TORBA (HUN) ST, 10-1, 2:47
BRONZE : Lenur TEMIROV (UKR) df. Taleh MAMMADOV (AZE), 5-4

67kg (27 inscriptions)
OR : Mohammadreza GERAEI (IRI) df. Nazir ABDULLAEV (RWF), 5-2

BRONZE : Ramaz ZOIDZE (GEO) df. Hasrat JAFAROV (AZE) ST, 8-0, 1:24
BRONZE : Almat KEBISPAYEV (KAZ) df. Murat FIRAT (TUR), 7-4

87kg (25 inscriptions)
OR : Zurabi DATUNASHVILI (SRB) df. Kiryl MASKEVICH (BLR) ST, 9-1, 3:46

BRONZE : Lasha GOBADZE (GEO) df. Turpan BISULTANOV (DEN), 5-2
BRONZE : Arkadiusz KULYNYCZ (POL) df. Istvan TAKACS (HUN) Tombé, 4:54 (5-2)