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Coupe du Monde de Lutte Féminine : cinq rencontres à ne pas manquer

By Vinay Siwach

CORALVILLE, USA (le 23 novembre) -- La Coupe du Monde de lutte féminine aura lieu en même temps que celle de lutte libre masculine les 10 et 11 décembre prochain à Coralville en Iowa. Avec deux jours de lutte intense prévus à l'Xtreme Arena, il est certain que quelques rencontres sortiront du lot.

Les cinq meilleures équipes du championnat du monde de Belgrade et une équipe internationale se retrouveront sur les tapis. La meilleure équipe des mondiaux, le Japon, sera rejointe par la Chine, les USA, l'Ukraine et la Mongolie.

Les six équipes sont réparties en deux groupes, A et B, le premier réunissant le Japon, la Mongolie et l'Ukraine, le second les USA, la Chine et l'équipe internationale, et des duels spectaculaires sont prévus avant les finales.

Voici les cinq rencontres à ne pas manquer :

Jacarra WINCHESTER (USA)Jacarra WINCHESTER (USA) est championne du monde 2019 des 55kg (Photo : UWW / Kostadin Andonov)

55kg: Oleksandra KHOMENETS (UKR) vs Jacarra WINCHESTER (USA)

Les étoiles devront s'aligner pour que cette rencontre ait lieu mais ce duel potentiel en 55kg entre la jeune Khomenets et l'ancienne championne du monde Winchester est des plus prometteurs de la Coupe du Monde. Khomenets a atteint la finale des mondiaux de Belgrade avant d'échouer face à la championne olympique Mayu SHIDOCHI (JPN). Winchester, malgré une blessure, était en combat pour la médaille de bronze et menait jusqu'à subir un tombé.

Si les deux athlètes se rencontrent, le style en contre-attaque de Khomenets sera soumis à un test important car Winchester préfère prendre de l'avance dès le début. Le combat commencera peut-être lentement mais vous pouvez vous attendre à une défense serrée et un combat féroce car toutes deux attaqueront jusqu'au dernier moment.

 

62kg: Aisuluu TYNYBEKOVA (UWW) vs Tserenchimed SUKHEE (MGL)

Tynybekova n'a pas eu la saison qu'elle espérait, passant même à côté d'une médaille aux mondiaux. Mais la double championne du monde fera en sorte de conclure cette année le mieux possible. Si c'est le cas, un combat contre Sukhee fera office de test pour Tynybekova, qui part favorite. Sukhee a, elle, débuté la saison de manière impressionnante, remportant le Yasar Dogu en série de classement et était en lice pour une médaille au championnat du monde. Elle y a cependant échoué dès l'ouverture dans un 9-8 serré face à Xiaojuan LUO (CHN).

Ceci fait que les deux lutteuses sont un quête d'un résultat positif avant la fin de l'année. Si Tynybekova fait montre d'une solide défense, Sukhee a prouvé qu'elle pouvait obtenir le tombé de n'importe quelle position. Ce sera un défi à relever pour Tynybekova, mise en difficulté par les jeunes pousses cette année.

68kg: Irina RINGACI (MDA) vs Feng ZHOU (CHN)

Irina Ringaci est l'une des lutteuses les plus connues de l'équipe internationale réunie pour Coralville. Ancienne championne du monde et médaillée de bronze à Belgrade, elle aura, de plus, la responsabilité d'amener son équipe en finale. Mais avec la Chine dans le même groupe, elle devra se défaire de Zhou. Les deux s'étaient rencontrées à Belgrade pour la médaille de bronze et Ringaci avait remporté leur duel par tombé. Zhou sera là pour prendre la revanche de cette cuisante défaite, concédée en 51 secondes. Elle cherchait à projeter Ringaci d'une position de contrôle au corps mais Ringaci, qui avait son bras autour de la tête de Zhou, avait renversé la position par une clé de tête simple.

Après cette récente rencontre, elles sauront donc à quoi s'attendre à Coralville. 

 

72kg: Amit ELOR (USA) vs Zhamila BAKBERGENOVA (UWW)

Un remake d'une finale des championnats du monde ne peut être que passionnante. La lutteuse star des USA Amit Elor sera face à Bakbergenova lorsque les USA et l'équipe internationale s'affronteront. Elor a vaincu Bakbergenova en finale des 72kg à Belgrade, pour s'emparer de son premier titre mondial. Elle avait surpris son adversaire par un croisillon de jambes, terminant le combat en 1 minute et 13 secondes. Elor compte sur le même résultat, à domicile cette fois, même si Bakbergenova compte bien trouver de nouvelles manières de contrer la domination d'Elor sur le tapis.

Bakbergenova ne devra pas seulement attaquer, il lui faudra d'abord briser l'impénétrable défense d'Elor qui a démontré plus d'une fois qu'elle pouvait s'extirper de positions de mise en danger sans concéder un seul point. La seule rencontre qui a falli lui être fatale depuis deux ans fut sa demi-finale à Belgrade contre la tenante du titre de championne du monde Masako FUIRICHI (JPN), qu'Elor avait remportée 3-2.

Yasemin ADAR (TUR)Yasemin ADAR (TUR) a remporté la médaille d'or des 76kg à Belgrade (Photo : UWW / Kostadin Andonov)

76kg: Yasemin ADAR (UWW) vs Yelena MAKOYED (USA)

Un autre duel attendu est celui pouvant opposer la championne du monde Adar à Makoyed. Depuis qu'elle est devenue la première lutteuse turque médaillée aux Jeux Olympiques, Adar a remporté son second titre mondial à Belgrade. Comme meneuse de l'équipe internationale à Coralville, Adar pourra s'appuyer sur son expérience pour guider ses coéquipières. Elle affrontera vraisemblablement Makoyed, dans une forme époustouflante cette année et qui a remporté l'or du Pellicone après avoir vaincu les stars établies Martina KUENZ (AUT), Epp MAE (EST), Francy RAEDELT (GER) et l'ancienne championne du monde des U23 Anastasiya ALPYEYEVA (UKR) en finale. Elle a décroché un autre titre en série de classement en Tunisie en vainquant Dymond GUILFORD (USA) après s'être défaite de la médaillée mondiale d'argent Samar HAMZA (EGY) en demi-finale.

On s'attend à ce qu'Adar et Makoyed mettent tout ce qu'elles ont sur le tapis et, vu la qualité des équipes, cette rencontre pourait être déterminante pour la finale de la Coupe du Monde.

Japon

Shozo Sasahara, Champion Olympique en 1956 et ancien Président de la Fédération Japonaise, est décédé à l'âge de 93 ans

By Ken Marantz

TOKYO (6 Mars) --- Le membre du Hall of Fame Shozo SASAHARA, médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, devenu président de la Fédération japonaise de lutte et dirigeant de la FILA, ancien nom d'UWW, est décédé de causes naturelles, a annoncé lundi la Fédération japonaise. Il avait 93 ans.

Sasahara, qui avait subi un accident vasculaire cérébral en 2014, a remporté la médaille d'or dans la catégorie poids plume (62 kg) en style libre aux Jeux de Melbourne, où il a servi de porte-drapeau pour le Japon lors de la cérémonie d'ouverture. Deux ans plus tôt, il avait remporté l'or aux championnats du monde de Tokyo.

Sasahara est devenu célèbre pour son utilisation pionnière des jambes dans ce que l'on appelle aujourd'hui une vigne, mais que la presse anglophone appelait avec révérence à l'époque "Sasahara's Leg Scissors" (les ciseaux de jambes de Sasahara).

Ce seront ses seuls triomphes internationaux, car il a commencé la lutte tardivement, après être entré à l'université de Chuo à Tokyo, après avoir pratiqué le judo. Il a pris sa retraite après les Jeux olympiques de Melbourne et a mené une longue carrière dans le monde des affaires et de la gestion sportive.

"Il a toujours été un leader dans le monde du sport avec des idées et des actions en avance sur son temps", a déclaré Hideaki TOMIYAMA, l'actuel président de la JWF, dans un communiqué. "En tant que lutteur, il était adulé par de nombreuses personnes dans le monde entier en tant que pionnier des techniques. C'est triste non seulement pour la lutte, mais aussi pour le monde du sport. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances".

Sasahara était le directeur de l'amélioration des performances de l'équipe nationale lorsque le Japon a remporté cinq médailles d'or aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 et quatre aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Il a été président de la JWF de 1989 à 2003 et directeur de la FILA de 1972 à 1993, période durant laquelle il a également été vice-président.

Sasahara a également occupé le poste de vice-président du Comité olympique japonais et s'est vu décerner l'Ordre olympique d'argent par le Comité international olympique en 1995.

Sasahara est né le 28 juillet 1929 à Yamagata, capitale de la préfecture de Yamagata, dans la région froide de Tohoku, au nord du Japon.

Selon un récit qu'il a rédigé lui-même en 2005 pour une série de sites web du Comité olympique japonais intitulée "Japanese Olympian Spirits", il a déclaré qu'il était en sixième année d'école primaire lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, ce qui lui a donné envie de faire carrière dans le commerce international, et il s'est donc inscrit à l'école de commerce de Yamagata pour ses années de collège et de lycée.

Son domicile se trouvait dans la partie nord de la ville et l'école était située à quatre kilomètres au sud. Au cours de sa troisième année, il a commencé à travailler dans une usine d'avions, qui se trouvait également à quatre kilomètres de son domicile, de sorte que tous les jours, pendant cinq ans, jusqu'à l'obtention de son diplôme, il avait huit kilomètres de marche aller-retour. Comme il avait besoin d'apprendre l'anglais, il emportait des cartes flash et les étudiait en marchant.

À l'école, le judo, le kendo (escrime japonaise) et l'escrime faisaient partie intégrante du programme, et il y avait également des entraînements militaires, comme le lancer de grenades. Après la fin de la guerre, il se rendait sur une base militaire américaine voisine, où il a pu pratiquer son anglais avec un locuteur natif pour la première fois, et a fini par y trouver un emploi à temps partiel.

À l'école, Sasahara a rejoint le club de judo de la ville. Un ancien coéquipier lui a dit que l'université où il allait n'avait pas de club de judo et qu'il s'était donc tourné vers la lutte. L'ami a dit que Sasahara était parfait pour ce sport et l'a encouragé à l'essayer. Avec l'argent qu'il a économisé grâce à son travail sur la base américaine - et sans en parler à ses parents - il s'est rendu à Tokyo pour passer l'examen d'entrée à Chuo.

Au printemps 1950, il commence sa carrière de lutteur en première année. Sa première impression de la lutte à Chuo n'est pas bonne. Le sang éclabousse le tapis de toile et l'odeur de la sueur s'en dégage. Le tapis est dur et les lutteurs sont parfois mis KO. Ceux qui manquaient l'entraînement étaient retrouvés et battus. Comme il n'avait pas encore appris les techniques et qu'il n'était pas physiquement fort, il pensa plusieurs fois à abandonner.

Mais il n'a pas abandonné et s'est au contraire efforcé de devenir de plus en plus performant. Au cours de sa deuxième année, il a atteint la finale de plusieurs tournois universitaires, ce qui l'a encouragé à mettre toute son énergie dans ce sport. Il se faufile dans les autres grandes universités de l'époque, Waseda et Meiji, pour observer les entraînements et les techniques, et lit des livres écrits par des entraîneurs américains. La lutte devient une obsession 24 heures sur 24.

En 1953, il a remporté son premier titre aux Championnats du Japon, ainsi que le titre national universitaire. Après avoir obtenu son diplôme, il a remporté le titre mondial en mai 1954, en battant le champion olympique d'Helsinki de 1952, Bayram SIT (TUR), puis a défendu avec succès sa couronne aux championnats du Japon.

Sasahara se rendit à Melbourne avec la certitude de remporter la victoire. Le Japon n'avait été réintégré aux Jeux Olympiques que quatre ans plus tôt, à Helsinki, mais la FILA avait été l'une des premières organisations sportives à réadmettre le pays, en 1949.

Les échanges internationaux reprennent en 1951. La lutte japonaise était encore en phase de développement, mais le chef de la fédération, Ichiro HATTA, considérait les échanges comme le meilleur moyen de devenir plus fort.  Shohachi ISHII, qui devint le premier lutteur japonais médaillé d'or aux Jeux olympiques d'Helsinki, fut l'un des lutteurs à partir en tournée aux États-Unis. Son succès et les mouvements rapides qu'il a ramenés d'Amérique ont inspiré Sasahara et les autres. Sasahara se dit : "S'il a pu le faire, nous le pouvons aussi".

L'équipe a également visité les autres puissances de la lutte - Russie, Iran, Turquie, Bulgarie, Roumanie - et Sasahara a tout absorbé, ce qui s'est traduit par une médaille d'or à Melbourne.

Après son triomphe, Sasahara, alors âgé de 27 ans, décide de prendre sa retraite, estimant avoir atteint sa limite. Il a noté que c'était aussi une façon propre de partir : depuis son premier titre All-Japan jusqu'à ce moment-là, il avait gagné exactement 200 matches d'affilée. Il a poursuivi sa carrière dans le commerce international, en passant du temps aux États-Unis et plus tard en important des articles de sport. Il a été le premier à importer des boissons sportives au Japon.

Il s'est également impliqué dans l'organisation du sport. Il attribue l'échec de la lutte japonaise aux Jeux olympiques de Rome en 1960 à un mauvais entraînement et à une mauvaise alimentation, ce qui l'amènera à participer à la création d'une organisation gouvernementale en 1976 pour améliorer l'état de santé général et la condition physique des athlètes.

Lors de l'une de ses dernières apparitions publiques, Sasahara a fait don de sa médaille d'or olympique à son alma mater en octobre 2018.