Coupe Meiji

Épreuve de force à l'horizon de la Coupe Meij

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (le 13 juin) - Ni le niveau, ni les enjeux, ne peuvent être plus élevés lorsqu'une championne olympique, une championne du monde et la lutteuse qui leur a fait courber l'échine à toutes les deux s'affrontent pour la domination d'une même catégorie de poids : rendez-vous est pris à la Coupe Meiji, le championnat du Japon sur invitation.

La dernière fois qu’Eri TOSAKA, médaillée d’or de Rio 2016, et la championne du monde de Paris 2017 Yui SUSAKI était supposées s’affronter enfin en lutte féminine 50 kg, Yuki IRIE les avait toutes deux coiffées au poteau.

C’était au championnat du Japon – à la Coupe de l’Empereur – en décembre. Tosaka, remise d’une blessure au pied qui l’avait éloignée des tapis depuis Rio, avait déclaré forfait pour la demi-finale, alors qu’Irie se défaisait de Susaki dans la seconde demi-finale avant de mettre un frein aux ambitions de la championne du monde des U23 Miho IGARASHI, remportant la finale 6-5.

Laquelle des trois décrochera le titre reste l’une des grandes inconnues de ce tournoi de quatre jours, qui débute jeudi à la salle Komazawa, dans l’ouest de Tokyo.

La Coupe Meiji, avec ses athlètes choisis pour chaque catégorie, sert également d’épreuve qualificative finale pour l’équipe du Japon des championnats du monde de Budapest cette année. Des victoires à la Coupe de l’Empereur et à la Coupe Meiji se traduiront automatiquement par une place dans l’équipe ; pour les catégories de poids dont les champions sont différents, les éliminatoires auront lieu le 7 juillet.

Yuki IRIE (JPN) célèbre sa victoire 10-0 Yanan SUN (CHN), médaillée de bronze olympique. (Photo par Max Rose-Fyne) 

Irie a remporté le Grand Prix Ivan Yarygin en Russie en janvier dernier, terminé troisième du championnat d'Asie de Bishkek en mars, puis gagné ses trois matches à la Coupe du Monde de lutte féminine de Takasaki, dont une victoire sur la médaillée de bronze olympique SUN Yanan (CHN).

Susaki a décroché le titre de l'Open Lady Klippan en février grâce à une victoire en finale sur la médaillée d'argent de Rio 2016 Mariya STADNIK (AZE), alors que Tosaka n'a pas combattu depuis la Coupe de l'Empereur.

Le champion d'Asie 2018 Shinobu OTA (JPN). (Photo par Max Rose-Fyne)

Bien qu’une rivalité semble être en devenir dans la catégorie des 60kg, l’un des combats les plus féroces de ces dernières années au Japon n’aura pas lieu.

Le champion du monde de Paris 2017 Kenichiro FUMITA s’est retiré, blessé au genou, interrompant sa longue querelle gréco-romaine avec le médaillé d’argent de Rio 2016 Shinobu OTA.

Ota avait remporté leur dernière rencontre à la Coupe de l’Empereur par un mince 5-4, avant de remporter l’or d’Asie à Bishkek. Même si Fumita est hors course, Ota n’est pas encore sorti d’affaire face à Masuto KAWANA, champion du monde 2017 des U23 en 59kg et absent de la Coupe de l’Empereur pour cause de blessure.

A noter, cette fois dans une autre catégorie de poids, que le champion du monde de Paris 2017 Yuki TAKAHASHI aura pour objectif d’assurer son billet pour Budapest en enchaînant sur sa victoire en lutte libre des 57kg, obtenue lors de la Coupe de l’Empereur, grâce à peut-être son second titre consécutif à la Coupe Meiji et quatrième en tout.

Takahashi revient couronné de succès de la Coupe du Monde d’avril dernier, où il a remporté ses quatre combats, dont un remake de sa finale de Paris face à Thomas GILMAN (USA).

Daichi TAKATANI, les mains levées lors d'une victoire pendant la coupe du monde 2018. (Photo par Tony Rotundo) 

En 65kg, Daichi TAKATANI, médaillé d’argent de Bishkek 2018 et, pour la première fois, champion de la Coupe de l’Empereur en décembre, se lancera à l’assaut de son premier sacre à la Meiji depuis cinq ans pour obtenir une place à Budapest.

Rei HIGUCHI, médaillé d’argent à Rio 2016 en 57kg, a été depuis lors à la peine dans sa tentative pour monter de deux catégories de poids, et espère une place aux éliminatoires pour remonter sur la scène mondiale.

Dans la mêlée se retrouveront aussi Rinya NAKAMURA, champion du monde des U23 en 2017 et vainqueur l’année passée de la Coupe Meiji en 61kg ; Masakazu KAMOI, médaillé de bronze d’Asie en 2017 et vainqueur l’année passée en 65kg ; et l’universitaire Kei YONEZAWA, deuxième face à Takatani à la Coupe de l’Empereur.

La catégorie des 92g verra le retour à la lutte libre d’Atsushi MATSUMOTO, passé en lutte gréco-romaine en 2017 après son échec dans les sélections des Jeux Olympiques de Rio. Selon le site de la Fédération Japonaise de Lutte, Matsumoto a peiné à s’adapter aux nouvelles règles de lutte gréco-romaine.

Matsumoto, dont le frère aîné Ryutaro avait décroché une médaille de bronze aux Jeux de Londres en 2012, avait pour sa part emporté quatre titres d’affilée à la Meiji en lutte libre des 84-86kg, de 2013 à 2016. Nul doute que le champion de la Coupe de l’Empereur Takashi ISHIGURO l’attend de pied ferme.


Rio WATARI fera un émouvant retour, après avoir été diagnostiquée avec un lymphome malin. (Photo by Martin Gabor)

La compétition verra le retour émouvant de Rio WATARI dans la catégories des 68kg, de laquelle est absente pour blessure la championne olympique Sara DOSHO.

Watari a fait les gros titres au Japon lorsque, dans son ardente volonté d'apparaître aux Jeux Olympiques, elle est montée de deux catégories de poids jusqu'en 75kg, parvenant à vaincre des adversaires plus imposantes et atteindre l'équipe du Japon.

Mais la joie fut de courte durée. Juste après les Jeux, diagnostiquée avec un lymphome malin, elle a dû cesser le sport pour soigner sa maladie. Lorsqu'elle remontera sur le tapis samedi. au troisième jour de la compétition, ce sera son premier combat depuis Rio.

La championne olympique 2016 Risako KAQAI (JPN). (Photo par Max Rose-Fyne) 

Dans un piquant revirement, les sœurs Risako et Yukako KAWAI ont toutes deux changé de catégories de poids depuis la Coupe de l'Empereur.

Risako, championne Olympique à Rio en 63kg et vainqueur des 60kg à Paris en 2017, est aujourd’hui en 59kg, tandis que Yukako est montée en 62kg. Leurs victoires en décembre, chacune dans la catégorie de l’autre, ont fait d’elles les premières sœurs à remporter ensemble des titres nationaux depuis Chiharu et Kaori ICHO en 2007.

Toujours dans la rubrique des changements de catégories, Haruna OKUNO, championne à Paris en 2017 des 55kg, continuera sur son élan pour retourner au championnat du monde en 53kg, catégorie dans laquelle elle avait remporté la Coupe de l’Empereur.

Inversemment, Mayu MUKAIDA, défaite dans la dernière seconde de la finale des 53kg à Paris en 2017, a rejoint les 55kg – la catégorie dans laquelle elle avait remporté l’or des mondiaux en 2016.

Elle peut s’attendre à une rude concurrence de la part de Saki IGARASHI, finaliste malchanceuse face à Mukaida lors de la Coupe de l’Empereur et médaillée d’or à Bishkek cette année.

#WrestleElJadida

L'Egypte remporte le titre en lutte gréco-romaine malgré la résistance de l'Algérie

By Vinay Siwach

EL JADIDA, Maroc (21 mai) -- Le retour en force de l'Algérie s'est soldé par un échec, l'Égypte remportant le titre gréco-romain par équipe avec deux points d'avance.

L'Egypte avait 205 points tandis que l'Algérie terminait avec 203 points. Le Maroc, pays hôte, a terminé troisième avec 134 points, même s'il n'a pas remporté d'or.

Sur les 10 catégories de poids, l'Egypte et l'Algérie se sont affrontées dans cinq finales. Les deux nations étaient à égalité en points par équipe dans 8 catégories de poids ayant remporté quatre médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze pour 170 points..

L'Algerie a remporté une médaille d'or supplémentaire par rapport à l'Égypte pour mener de cinq points, mais a perdu à cause d'un résultat de huit points contre 15 pour l'Égypte en 77kg. Emad ABOUELATTA (EGY) a battu Tarek BENAISSA (ALG) 3-1 en quarts de finale des 77kg et le lutteur égyptien ayant perdu sa demi-finale, Benaissa n'a remporté que huit points tandis que Abouelatta a réussi à gagner le bronze pour 15 points.

L'émotion était à son comble entre les deux camps aux championnats d'Afrique à El Jadida et les cinq finales entre l'Egypte et l'Algérie ont donné lieu à des combats de haut vol. L'un de ces combats, la finale des 60 kg, a tenu les fans en haleine.

Le champion africain en 63kg de l'année dernière Abdeldjebar DJEBBARI (ALG) a surpris Ahmed BAGHDOUDA (EGY) avec une mise à terre tardive en finale des 60kg. Mené 8-8 sur critères, il a mis sur le dos Baghdouda pour obtenir deux points.

Le combat a démarré avec le lutteur égyptien qui a obtenu l'avantage d'un par terre. Il a marqué quatre points de cette position avant que Djebbari ajoute un point en fin de combat, la première période se terminant 5-1 pour Baghdouda.

Quand Djebbari a obtenu la position par terre en seconde période, il a cédé un renversement et deux autres points. Il a réussi a marqué deux points pour lui aussi mais il était mené 8-4. Il a ensuite ajouté six points contre un Baghdouda fatigué pour décrocher la médaille d'or.

Les autres médailles d'or de l'Algérie ont été remportées dans les catégories 63kg, 82kg, 87kg et 97kg.

L'olympien de Tokyo en 60kg Abdelkarim FERGAT (ALG) n'a pas eu beaucoup de mal à remporter son quatrième titre africain, tandis que Moustafa ALAMELDIN (EGY) a dû se contenter d'une deuxième médaille d'argent en trois jours. Il a perdu la finale des 63kg 7-3. Fergat avait terminé treizième aux Jeux Olympiques et compte trois titres continentaux en 55kg.

Dans deux finales Algérie-Tunisie, le champion en titre des 77kg Abd OUAKALI (ALG) est passé en 82 kg cette année et a remporté son deuxième titre d'Afrique en battant Hakim TRABELSI (TUN) 4-0 en finale.

Ouakali était autrefois un lutteur prometteur pour l'Algérie avant une infraction de dopage se voyant interdit de compétition de 2014 à 2018. Il est revenu en 2019 et a remporté la médaille d'argent des championnats d'Afrique avant de gagner le titre en 2020.

Bachir SID AZARA (ALG) a remporté son troisième tire des championnats d'Afrique après une victoire serrée 2-1 sur Mohamed MISSAOUI (TUN) en finale des 87kg.

Sid Azara, qui a terminé 7ème aux Jeux olympiques de Tokyo, a pris une avance de 2-0 pendant la période. Il a cédé un point de passivité en seconde période mais Missaoui n'a pas pu prendre avantage du par terre.

La dernière médaille d'or de l'Algérie a été remporté en 97kg, une autre catégorie de poids où la finale a vu des lutteurs d'Algérie et d'Egypte. Le double champion olympique Adem BOUDJEMLINE (ALG) a battu Mohamed GABR (EGY), 5-1, dans la répétition de la finale d'Afrique de 2019. La victoire a propulsé l'Algérie vers le titre par équipe. L'or en 97kg était le cinquième titre africain de Boudjemline.

L'Egypte a eu sa part de succès dans ces finales en commençant par les 55kg.

Abdalla SHAABAN (EGY) a remporté deux médailles d'or en trois jours. Il a gagné jeudi le titre U20 et a ajouté le titre senior samedi après être resté invaincu dans l'appariement à 5. Son concurrent le plus coriace était le champion d'Afrique U20 et une autre jeune star, Mohamed DRIDI (ALG), mais il a remporté le troisième round 1-1.

Abdelrahman OMAR (EGY), 19 ans, a marqué cinq points en première période et a réussi à battre confortablement Ishak GHAIOU (ALG) pour le titre des 67kg. Ghaiou a terminé avec une médaille d'argent pour une seconde année consécutive en 67kg. En 2020, Mohammed EL SAYED (EGY) a mis fin à ses espoirs de devenir champion d'Afrique et c'est maintenant une jeune star du pays qui s'en charge.

Mohamed KHALIL (EGY) est passé de 77kg à 72kg et a remporté son premier titre africain après avoir battu Radhwen TARHOUNI (TUN) dans une finale frénétique. Les deux hommes se sont lancés dès le début et ont marqué six points chacun en première période. Tarhouni a attaqué le premier et la séquence s'est soldée par deux points pour chaque lutteur. Mais à la pause, Tarhouni menait 6-6 sur critères car il a réussi un quatre points. Khalil a obtenu un point pour renversement et plus tard a ajouté une mise à terre avant la pause. La seconde période a vu une seule action dans laquelle Khalil a misé sur un déplacement à quatre points et l'a marqué, ce qui lui a donné la victoire.

EN 130kg, Abdellatif MOHAMED (EGY) a une fois encore battu Amine GUENNICHI (TUN) pour gagner le titre des 130kg. Durant les trois dernières années, les olympiens de Tokyo ont développé une rivalité mais Guennichi n'a pas encore remporté le combat contre Mohamed.

Il s'en est approché samedi après avoir obtenu un rouleau du par terre pour mener 3-1 à la pause dans le combat du premier round. Mais Mohamed a marqué trois points en seconde période, dont un pour passivité de Guennichi, pour gagner 4-3.

Les deux lutteurs n'ont eu aucun mal à remporter leurs matchs restants, Mohamed, ancien médaillé mondial U23, remportant l'or tandis que le tunisien terminait avec l'argent.

La seule médaille d'or qui n'est revenue ni à l'Algérie ni à l'Egypte est celle des 77kg. Le représentant olympique de la Tunisie à Tokyo Lamjed MAAFI (TUN) a remporté la médaille d'or des 77kg après avoir battu Aziz BOUALEM (MAR) 10-0 en finale. Il avait auparavant battu Emad ABOUELATTA (EGY) en demi-finale.

Abouelatta, cinquième au classement mondial des moins de 20 ans, n'a pas pu rivaliser avec la force de Maafi. Maafi a marqué une mise à terre dans les 10 premières secondes du combat et a ajouté trois points sur des stepouts pour s'imposer 5-1 en demi-finale.

Les Championnats d'Afrique verront des actions de lutte libre dans les 10 catégories de poids dimanche.

Résultats de la lutte gréco-romaine

55kg 
OR : Abdalla SHAABAN (EGY)
ARGENT : Mohamed DRIDI (ALG)
BRONZE : Rabby KILANDI (COD)

Match clé : Abdalla SHAABAN (EGY) df. Mohamed DRIDI (ALG), 1-1 (Round 3) 

60kg
OR : Abdeldjebar DJEBBARI (ALG) df. Ahmed BAGHDOUDA (EGY), 10-8

BRONZE : Salim HAMDI (TUN) df. Aymane LAKHFIF (MAR), 8-0 

63kg
OR : Abdelkarim FERGAT (ALG) df. Moustafa ALAMELDIN (EGY), 7-3

BRONZE : Fouad FAJARI (MAR) df. Hamed TCHOUFON (RSA), 9-0 

67kg
OR : Abdelrahman OMAR (EGY) df. Ishak GHAIOU (ALG), 6-1

BRONZE : Bilal EL BAHJA (MAR) df. Jason AFRIKANER(NAM), 10-1

72kg
OR : Mohamed KHALIL (EGY) df. Radhwen TARHOUNI (TUN), 10-6

BRONZE : Khalid AMAGHDOUR (MAR) df. Reangan NDOMBASI (COD), 4-0 
BRONZE : Walid GHAIOU (ALG) df. Shafaihuuna BENHARD (NAM), 5-1

77kg
OR :  Lamjed MAAFI (TUN) df. Aziz BOUALEM (MAR), 10-0

BRONZE :  Jean ATONGUI (CGO) df. Brian OLOO (KEN), 8-0
BRONZE : Emad ABOUELATTA (EGY) df. Redy MUPOMPA (COD), 8-0

82kg
OR : Abd OUAKALI (ALG) df. Hakim TRABELSI (TUN), 4-0

BRONZE : Fares GHALY (EGY) df. Mohamed FAIQ (MAR), 8-0 

87kg
OR : Bachir SID AZARA (ALG) df. Mohamed MISSAOUI (TUN), 2-1

BRONZE : Barthelemy TSHOSHA (COD) df. Edward LESSING (RSA), 10-7 
BRONZE : Noureldin HASSAN (EGY) df. Guma BASHIR (SUD), 10-0

97kg
OR : Adem BOUDJEMLINE (ALG) df Mohamed GABR (EGY), 5-1

BRONZE : Oussama ASSAD (MAR) df. Aron MBO (COD), 16-12

130kg
OR : Abdellatif MOHAMED (EGY)
SILVER : Amine GUENNICHI (TUN)
BRONZE : Hichem KOUCHIT (ALG)

Match clé : Abdellatif MOHAMED (EGY) df. Amine GUENNICHI (TUN), 4-3 (Round 1)