L'Hebdo !

L'Hebdo du 12 février !

By Eric Olanowski

En revue, le tirage de la coupe du monde de lutte libre, le championnat du Kazakhstan, les résultats de l'Open de Zagreb et leur impact sur les classement de lutte gréco-romaine.

1. Coupe du monde de lutte libre 2019 : les groupes

United World Wrestling a publié les résultats du tirage de la Coupe du monde de lutte libre 2019, qui se tiendra en Yakoutie, au nord-est de la Russie. Cette compétition de rencontres par équipes est un des points culminants du calendrier international de lutte. Elle accueillera les huit meilleures équipes du championnats du monde 2018 de Budapest.

Le Bureau exécutif de l'UWW a convenu cette semaine que toutes les coupes du monde (lutte libre, lutte féminine, lutte gréco-romaine) suivront désormais le même système pour le placement des équipes dans leur groupe respectif. L'équipe No.1 sera associée avec les équipes No.4, 5 et 8, l'équipe No.2 avec les No.3, 6 et 7 selon le classement obtenu à l'issue du championnat du monde 2018.

Groupes/Coupe du monde de lutte libre 2019 :

Groupe A - RUS (1), CUB (4), JPN (5), TUR (8)
Groupe B - USA (2), GEO (3), IRI (6), MGL (7)


Kerem KAMAL, double champion du monde junior, médaille d'or des 60kg, a mené l'équipe turque au titre par équipe de l'Open de Zagreb. (Photo : Kadir Caliskan)

2. Fin de l'Open de Zagreb en Croatie

Le premier événement de série de classement de lutte gréco-romaine de l'année, l'Open de Zagreb, s'est terminé ce weekend en Croatie. La Turquie s'est emparé du titre par équipe grâce à leur champion solo Kerem KAMAL (TUR) et trois médailles d'argent. Malgré deux médailles d'or et une d'argent, l'Ouzbékistan termine deuxième avec une différence de 31 points. 

Le Croate Bozo STARCEVIC décroche pour rien moins que la cinquième fois consécutive et devant son public le titre de l'Open de Zagreb, cette fois par une victoire tactiquepar 2-1 sur le Turc Yunus BASAR en finale des 77kg.

Le Bulgare Daniel ALEKSANDROV et Ilia BORISOV pour la Russie ont effacé des tableaux, respectivement, le dauphin du championnat du monde Emrah KUS (TUR) et Kiril MILOV (BUL) pour leurs premières finales à Zagreb.

Aleksandrov a réalisé une remontée époustouflante en finale des 82kg. Mené 7 à rien en première période, il a aligné huit points lors de la seconde, prenant la tête à la cloche 8-7.

En finale des 97kg, Borisov, seul Russe à avoir atteint la dernière étape de la compétition, a facilement pris le dessus sur le champion du monde de Budapest Kiril MILOV (BUL) et marque une victoire par supériorité technique 9-0 en première période. 

Cliquez ICI pour un récapitulatif complet de l'Open de Zagreb.

Résultats par équipe
OR - Turquie (132 points) 
ARGENT - Ouzbékistan (101 points) 
BRONZE - Croatie (91 points) 
4me - Bulgarie (85 points) 
5me - Hongrie (83 points) 

55kg (tournoi nordique) 
OR -   Poya Soulat DAD MARZ (IRI) 
ARGENT - Ekrem OZTURK (TUR) 
BRONZE - Alexandru Vasile BOTEZ (ROU)

60kg - Kerem KAMAL (TUR) df. Milad Ali REZANEZHAD (IRI), 9-3
63kg - Islomjon BAKHRAMOV (UZB) df. Xavier JOHNSON (USA), 10-2 
67kg - Elmurat TASMURADOV (UZB) df. Mihai Radu MIHUT (ROU), 4-1 
72kg - Robert Attila FRITSCH (HUN)  df. Ramaz ZOIDZE (GEO), forfait pour blessure
77kg - Bozo STARCEVIC (CRO) df. Yunus BASAR (TUR), 2-1 
82kg - Daniel ALEKSANDROV (BUL) df. Emrah KUS (TUR), 8-7
87kg - Viktor LORINCZ (HUN) df. Kristoffer Zakarias BERG (SWE), 3-1 
97kg - Ilia BORISOV (RUS) df.  Kiril Milenov MILOV (BUL), 9-0 
130kg - Oskar MARVIK (NOR) df. Muminjon ABDULLAEV (UZB) , 1-0 

3. Championnat du Kazakhstan

Le Kazakhstan, qui accueillera cette année le championnat du monde d'Astana, a conclu son championnat national de lutte libre, de lutte gréco-romaine et de lutte féminine le weekend dernier. 

En lutte libre, six des représentants du Kazakhstan au championnat du monde 2018 sont repartis avec une médaille, Daulet NIYAZBEKOV et Adilet DAVLUMBAYEV avec la médaille d'or, les autres se contentant d'une médaille de bronze.

À noter également que deux des plus performants athlètes kazakhs de la saison dernière, Nurislam SANAYEV et Zhandos ISMAILOV - ce dernier médaillé de bronze des championnats d'Asie l'année passée en 57kg-, n'ont pas pris part à la compétition pour cause de blessure.  

Sanayev, qui l'année passée était dans l'équipe kazakhe du championnat du monde, avait chu face au Russe Zaur UGUEV en finale des 57kg. Sanayev avait aussi connu le succès lors du championnat d'Asie, obtenant la médaille d'or pour, cette fois, la catégorie des 61kg.

Tous deux étaient attendus en 61kg jusqu'au titre, mais c'est à Bauirzhan TOREBEK, de l'équipe kazakhe du championnat du monde des U23, que celui-ci est revenu. 

Bien qu'une victoire obtenue lors du weekend assure à la plupart des athlètes du championnat une place pour le championnat continental, leur place dans l'équipe du championnat du monde d'Astana 2019 n'en est pas plus certaine. Un passage par plusieurs tournois internationaux est nécessaire pour l'obtenir.

Résultats lutte libre (Championnat du Kazakhstan)

57kg
OR - Meirambek KARTBAY 
ARGENT - Akbar KURBANOV 
BRONZE - Rakhat KALZHAN 
BRONZE - Berdakh PIRIMBAYEV 

61kg
OR -  Bauirzhan TOREBEK 
ARGENT -  Rasul KALIYEV 
BRONZE - Kuat AMIRTAYEV* 
BRONZE - Vladidmir KUDRIN 

65kg
OR - Daulet NIYAZBEKOV 
ARGENT - Sayatbek OKASSOV 
BRONZE -Ilyas ZHUMAY 
BRONZE - Meirzhan ASHIROV 

70 kg
OR - Nurgozha KAIPANOV 
ARGENT - Azhikul NURDAULET 
BRONZE - Kanat MUSABEKOV 
BRONZE - Amandik BAKEYEV 

74 kg
OR - Daniyar KAISANOV 
ARGENT - Nurlan BEKZHANOV 
BRONZE - Bolat SAKAYEV 
BRONZE -  Azamat OMIRZHANOV 

79 kg
OR - Galymzhan USSERBAYEV 
ARGENT - Shamil MURTAZOV 

BRONZE - Zhaksibek KARABALAYEV 
BRONZE - Abilay NURSULTANOV 

86 kg
OR - Adilet DAVLUMBAYEV 
ARGENT - Azamat DAULETBEKOV 
BRONZE - Zhiger ZAKIROIV 
BRONZE - Elkhan ASADOV 

92 kg
OR - Yerali ABDRASHEV 
ARGENT - Abdumanap BAIKENZHEYEV 
BRONZE - Abubakr TORGAYEV 
BRONZE - Shamil MAGOMEDOV 

97 kg
OR - Alisher YERGALI
ARGENT - Bakdaulet ALMENTAY.
BRONZE - Mamed IBRAGIMOV 
BRONZE - Bakhitkhanov SERIK 

125kg
OR - Oleg BOLTIN 
ARGENT - Yusup BATYRMIRZAYEV 
BRONZE - Duman BOLTIRIKOV 
BRONZE - Daulet SHABANBAY 

*En gras, les membres de l'équipe du Kazakhstan 2018

Cliquez ICI pour les résultats de lutte féminine et de lutte gréco-romaine au championnat du Kazakhstan. 

4. Vlasov et Staebler s'entraînent ensemble à Sotchi

La Fédération russe a accueilli dans la ville olympique de Sotchi les équipes de l'Allemagne, du Kyrgyzstan, de la Suisse et de l'Ouzbékistan pour leur premier camp d'entraînement de la saison 2019. 

Le camp a réuni deux superstars gréco-romaine, le double champion olympique Roman VLASOV (RUS) et le triple champion du monde Frank STAEBLER (GER), l'un des dix lutteurs de l'équipe allemande venue s'entraîner avec l'équipe russe No.1 de lutte gréco-romaine.

Staebler a déclaré à United World Wrestling que s'entraîner avec Vlasov fur un des faits marquants du camp : “ça n'a pas été facile, mais nous avons eu beaucoup de plaisir en apprenant l'un de l'autre pour devenir plus fort." Staebler espère retourner s'entraîner en Russie un jour : “L'amitié et le respect sont grands entre l'Allemagne et la Russie, et je souhaite pouvoir y retourner dès que possible.” 

Staebler, qui s'est entraîné dans une étable pendant les trois mois précédant le championnat du monde de Budapest - après avoir été expulsé de sa salle de sport -, est revenu sur l'improbabilité qui précédait l'obtention de son troisième titre mondial. L'Allemand déclare qu'il réalise aujourd'hui combien “ il est dur à croire que j'ai réussi avec ma situation en Allemagne. Comparées à ce dont dispose la Russie, mes options sont ridicules. Je n'en suis que plus fier pour mon succès allemand.” 


Oskar MARVIK (NOR) remporte le titre des 25kg de l'Open de Zagreb et monte au 4me rang du classement. (Photo : Kadir Caliskan) 

5. Nouveaux classements établis en lutte gréco-romaine 

La première partie des classements de lutte gréco-romaine a été mise à jour après l'Open de Zagreb et est disponible sur la page d'accueil de United World Wrestling. 

Les changements les plus importants sont : 

55kg - Ekrem OZTURK (TUR) passe en troisième place grâce à une médaille d'argent à l'Open de Zagreb. Cinquième du championnat du monde, Ozturk a maintenant 37 points. 

67kg - Danijel JANECIC (CRO), cinquième à Zagreb, passe devant les médaillés de bronze des mondiaux de Budapest Meiirzhan SHERMAKHANBET (KAZ) (25 points) et Gevorg SAHAKYAN (POL) (25 points). Il a maintenant 30 points. 

72kg - Aik MNATSAKANIAN (BUL) fait la différence sur Rasul CHUNAYEV (AZE) et se retrouve seul en troisième place avec 39 points grâce à sa médaille de bronze de Zagreb. Tous deux avaient obtenu le bronze à Budapest et, jusque là, 25 points au classement.

77kg - KIM Hyeonwoo (KOR), troisième à Zagreb, passe en troisième place au classement avec 37 points. 

125kg - Yasmani ACOSTA FERNANDEZ (CHI) et Oskar MARVIK (NOR) passent des huitième et dixième positions en troisième et quatrième. Marvik obtient la médaille d'or à Zagreb, Acosta finit troisième. 

L'Hebdo dans les réseaux ! 

1. Big Move Monday -- RUBAEV G. (MDA) -- 2018 Dan Kolov
2. Nos meilleures images de @kadircaliskan à #Zagreb2019
3. Le double champion du monde Geno Petriashvili s'entraîne avec son équipe nationale dans les montagnes de Bakuriani @petro700
4. Images de l'historique salle de lztte de Gori en Géorgie.
5. Meilleures images de la Coupe Takhti - finale des 79kg : Bahman Teymouri (IRI) df. Jabrayil Hasanov (AZE), 6-4

#JapanWrestling

L'ancienne star japonaise de lycée veut mettre les Samoa sur la carte de la lutte

By Ikuo Higuchi

(Note de la rédaction : le texte suivant est apparu sur le site internet de la Japan Wrestling Federation le 2 novembre. Il a été traduit et publié avec son autorisation.)

TOKYO -- Sur le calendrier japonais de la lutte, l'Open National non étudiant se situe bien en dessous du niveau des tournois majeurs tels que la Coupe de l'Empereur ou la Coupe Meiji, qui servent de qualificatifs pour les équipes mondiales et olympiques.

Il est donc rare de voir un futur membre de l'équipe olympique participer au tournoi. Pourtant, lors de l'évènement de cette année, qui se déroulait pour la première fois en 3 ans en raison de la pandémie, il y en avait un, bien que ce ne soit pas l'équipe japonaise que Gaku AKAZAWA souhaite intégrer pour les Jeux Olympiques Paris 2024.

Ancienne star de lycée, Akazawa a remporté le titre de lutte libre en 70kg en tant que membre d'une équipe de l'île du Pacifique nation de Samoa, qu'il espère représenter à Paris. 

Akazawa, âgé de 32 ans, dont la quête pour la gloire olympique comprenait un congé sabbatique de 4 ans en Russie, luttait dans son pays natal pour la première fois en trois ans à l'Open non étudiant qui s'est tenu du 29 au 30 octobre à Fujimi, Préfecture de Saitama, au nord de Tokyo.

Akazawa, qui n'a pas réussi à obtenir la nationalité samoane à temps pour les Jeux Olympiques de Tokyo, espère obtenir ses papiers à temps pour Paris. "Je n'ai jamais cessé de rêver de participer aux Jeux Olympiques," a-t-il déclaré. "Je ferai tous les efforts possibles pour devenir un olympien de Samoa."

JPNGaku Akazawa célèbre sa victoire en lutte libre 70kg pour l'équipe Samoa. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

La dernière compétition d'Akazawa au Japon remonte aux Championnats All-Japan de la Coupe de l'Empereur 2016. La victoire à Fujimi était sa première où que ce soit depuis qu'il a remporté le titre national inter-lycées en 66kg en 2008, ce qui a fait de lui le tout premier champion national du Lycée Hanasaki Tokuharu dans la Préfecture de Saitama.

Son entraîneur à Hanasaki Tokuharu, Takuya TAKASAKA, était présent pour voir l'ancien prodige montrer son esprit combatif avec des victoires difficiles sur plusieurs adversaires avec des pedigrees. En demi-finale, Akazawa a battu le champion collégiale national 2018 Hayato OGATA 8-2, puis s'est emparé du titre avec une victoire 6-2 sur Kantaro YAMAZAKI, qui avait remporté les titres de printemps et d'automne de la ligue collégiale de l'est du Japon en 2018.

"Cela faisait longtemps que je n'avais pas lutté au Japon, aussi je n'avais aucune idée du niveau auquel j'étais," a déclaré Akazawa. "J'étais nerveux. En remportant le titre, j'ai pu me faire une idée de mon niveau et, honnêtement, je suis réellement très content."

Interrogé sur l'origine de sa ténacité et de son endurance qui lui ont permis de rallier les victoires, il a répondu, "Tous les matins et tous les soirs, parfois trois fois par jour, je m'entraîne intensément. Je pense que cela s'est vu aujourd'hui."

A Samoa, la lutte est encore loin d'être populaire et, avec la pandémie qui a limité les activités, il y a seulement 10 lutteurs âgés de plus de 14 ans dans tout le pays. La majorité des compétiteurs sont encore débutants et  il ne peut pas s'entraîner de manière à aiguiser ses compétences. "Au lieu de cela, je pense que j'ai pu gagner grâce à ma force physique," a-t-il déclaré.

JPN1Akazawa, à droite, pose avec les compétiteurs des championnats nationaux Samoans dans la capitale Apia en août 2021, où il officiait en tant qu'arbitre. (Photo avec l'aimable autorisation de Gaku Akazawa)

Depuis la Russie, avec détermination

L'Open non-étudiant, comme son nom l'indique, s'adresse à tous ceux qui ne sont pas à l'école et attire un large éventail de lutteurs aux parcours variés, des anciens champions du lycée à ceux qui ont commencé ce sport après avoir quitté l'université pour garder la forme et peut-être s'entraîner le week-end dans un club local.

Mais pour Akazawa, cela représente un défi directement lié au fait de se rendre à Paris. "Je n'avais pas lutté au Japon depuis longtemps, donc je pense qu'il y avait des gens qui pensaient que j'avais pris ma retraite," a-t-il déclaré avec un sourire.

Akazawa, qui a remporté le titre national junior de lycée et le titre JOC olympique junior, est venu à l'Université de Nihon University après son succès de Inter-High School, mais n'a pas été en mesure de le réitérer au niveau collègial. Plombé par des blessures, le dossier de Akazawa dans la base de données du site internet de la Fédération japonaise de lutte, qui répertorie tous les résultats, ne comporte aucune entrée pour ses années à Nihon.

Il ne fera sa première apparition à la Coupe de l'Empereur (organisée en décembre) qu'en 2013, l'année où il a obtenu son diplôme de Nihon. Il s'est classé cinquième en 60 kg.

N'abandonnant jamais son rêve olympique, il choisit une voie qui le mène vers l'une des principales puissances du sport, la Russie. Il s'est rendu à Krasnoyarsk, la ville sibérienne bien connue au Japon pour avoir accueilli le prestigieux Grand Prix Ivan Yarygin, pour poursuivre sa carrière.

Il n'avait pas de sponsor. À l'expiration de son visa, il retournait au Japon, faisait quelques petits boulots pour économiser de l'argent, puis retournait à Krasnoïarsk. Il a enduré cette vie instable pendant quatre ans, de 2013 à 2017, tout cela à cause de son amour pour ce sport et de son désir de devenir un champion olympique.

Mais peu importe son entraînement dans un pays de lutte de haut niveau, une telle instabilité dans sa vie quotidienne rendait certainement difficile la concentration sur le sport. Il est retourné au Japon pour participer à la Coupe de l'Empereur et à la Coupe Meiji (les championnats sur invitation du Japon, qui ont lieu au printemps), mais il n'a pas réussi à monter sur le podium.

Les Jeux olympiques semblaient plus éloignés que jamais. Mais son rêve ne s'est jamais évanoui. Ce qui a attiré son attention, c'est qu'un de ses copains lutteurs russes, au lieu de concourir pour l'équipe russe , avait changé de nationalité et s'était rendu aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si une telle démarche est excessivement rare au Japon, elle n'est pas sans précédent. Un comédien mineur nommé Neko HIROSHI (neko signifie chat ; son vrai nom est Kuniaki TAKIZAKI) est devenu citoyen cambodgien pour pouvoir courir le marathon masculin aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si son geste a attiré l'attention en tant que célébrité, il a également dû faire face à des critiques car son meilleur temps n'aurait même pas fait partie de l'équipe féminine japonaise. Il a terminé à la 138e place à Rio, à 37 minutes du vainqueur, avec un temps qui l'aurait placé à la 85e place chez les femmes.

Akazawa, dont le cas est différent dans la mesure où il est déjà au niveau mondial, a commencé à réfléchir à la manière dont il pourrait changer de nationalité. Il s'est mis à penser aux pays où il serait le plus facile de se qualifier et a été attiré par l'Océanie. Un professeur d'anglais de l'époque où il était au collège a été envoyé à Samoa dans le cadre d'un programme de l'Agence japonaise de coopération internationale en tant qu'instructeur de judo, et Akazawa a pris contact avec lui.

C'est à partir de ce moment-là qu'il s'est installé à Samoa en juin 2017.

JPN3Maulo Willie ALOFIPO, ancien joueur de rugby, a accompagné Akazawa au Japon et a terminé second dans les deux styles. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Faire passer le message à Samoa

Jerry WALLWORK, Président de la Fédération de lutte samoane, croit en l'enthousiasme et le dévouement d'Akazawa et lui apporte son soutien. L'année suivante, Akazawa épouse une infirmière locale nommée Sinevalley. Il a demandé un changement de nationalité en vue des Jeux olympiques de Tokyo, mais il n'est pas arrivé à temps. "C'est difficile d'obtenir la nationalité samoane", a déclaré Akazawa.

Akazawa gagne actuellement sa vie en tant que propriétaire d'un salon de massage, et peut poursuivre sa carrière de lutteur grâce au soutien de la fédération. Pour l'Open non-étudiant, Samoa était sorti du confinement et Akazawa a dû rentrer au Japon pour une affaire de famille, il a donc décidé de profiter de l'occasion pour participer au tournoi et voir où il en était.

Il devait être accompagné de deux lutteurs samoans, qui ont participé aux tournois individuels dans les deux styles. Le trio devait également participer à l'épreuve par équipe. Cependant, le père d'un des lutteurs est tombé malade et n'a pas pu faire le voyage, et l'équipe Samoa a dû se retirer.

Le lutteur restant, Maulo Willie ALOFIPO, a tiré le meilleur parti de son voyage, remportant des médailles d'argent dans les deux styles en 97 kg et acquérant une précieuse expérience internationale. Ce jeune homme de 25 ans était à l'origine un joueur de rugby et ne pratique la lutte que depuis deux ans.

"Il y a des points communs entre le rugby et la lutte", a dit Akazawa à Alofipo en le recrutant pour cette dernière. "Tu peux le faire juste une fois par semaine si tu veux, mais pourquoi ne pas essayer ?".

Alofipo a progressivement commencé à consacrer plus de temps à la lutte. Il s'entraîne le matin avant de se rendre à son travail la journée dans une plantation de cacao, puis retourne sur le tapis pour une séance du soir.  Il a fait ses débuts sur la scène internationale en août de cette année, terminant cinquième en lutte libre 97 kg aux Jeux du Commonwealth de Birmingham, en Angleterre.

Quant à sa deuxième place au tournoi du Japon, il a déclaré : "Je suis vraiment heureux. Le Japon est un pays de très haut niveau. C'est un plaisir de pouvoir se battre ici".

Interrogé sur son objectif à partir de maintenant, il a répondu : "Les Jeux olympiques".

Akazawa et Alofipo sont restés au Japon après le tournoi et prévoient d'y rester jusqu'à fin décembre. Akazawa a déclaré qu'ils s'entraîneront dans ses écoles d'origine, la Hanasaki Tokuharu High School et la Nihon University.

Bien que sa victoire lui ait valu une place à la Coupe de l'Empereur en décembre, Akazawa n'y a pas participé. Sa dernière incursion visait à tester son niveau actuel et, se considérant désormais comme un "Samoan", il a déclaré qu'il ne pouvait plus prétendre au titre de numéro un au Japon.

 JPN3Akazawa enregistre un tombé au deuxième tour des Championnats nationaux non-étudiants. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Construire une nouvelle puissance

Lorsqu'il a décidé dans quel lycée il irait, Akazawa a contourné les puissances de l'époque pour Hanasaki Tokuharu, qui était pratiquement inconnu dans le milieu de la lutte. "Plutôt que de me renforcer dans une équipe forte, je voulais aller dans une école sans nom et battre les puissances les unes après les autres", a-t-il déclaré à l'époque.

Et c'est à peu près ce qu'il a fait. Lors de sa troisième année en 2008, il a aidé Hanasaki Tokuharu à mettre fin au règne de 14 ans du lycée Kasumigaura de la préfecture d'Ibaraki lors du championnat des lycées du Kanto (le Kanto est la région du Japon qui comprend Tokyo et ses environs).

Kasumigaura prendra sa revanche plus tard lors de la finale par équipe des championnats inter-lycées, mais dans ce match, Akazawa a battu le champion national en titre (sur la photo du haut). Il s'est fait un nom et a aidé à lancer une nouvelle puissance sur la scène, quatre ans seulement après sa fondation.

L'énergie et l'enthousiasme qu'Akazawa ressent aujourd'hui à Samoa sont incroyablement similaires à "cette époque". Les Samoa bénéficient d'un climat chaud toute l'année, avec des températures moyennes de 23°C et de 31°C. La salle de lutte est une installation en plein air avec un toit, un peu comme dans le Japon d'une autre époque où chaque ville avait un ring de sumo extérieur situé à côté du sanctuaire local.

Alors que les salles de sport au Japon sont désormais climatisées, c'est un monde de différence à Samoa. "Chaque jour, je m'entraîne trempé de sueur", a déclaré Akazawa.

Le rugby est toujours roi à Samoa, et essayer d'augmenter la participation dans d'autres sports n'est pas une tâche facile. Mais des progrès ont été réalisés, puisque les Samoa ont été représentées aux Jeux olympiques en judo. Dans la lutte, la seule participation olympique de l'histoire du pays a eu lieu aux Jeux de Sydney en 2000, lorsque Faafatai IUTANA s'est qualifié dans la catégorie gréco-romaine des 76 kg. Les Samoa ont eu un bon nombre de médaillés d'or aux championnats d'Océanie, mais aucun depuis 2011. Le potentiel est donc là.

La réalisation de son propre rêve olympique sera un lien pour le développement de la lutte à Samoa. Pour l'instant, alors qu'il attend de savoir s'il obtiendra la citoyenneté, Akazawa continuera à concentrer tous ses efforts pour Paris. La plupart de ses coéquipiers du lycée ont depuis longtemps quitté le tapis et ont suivi la voie de l'entraînement. Mais au moins l'un des membres de la "promotion 2008" a toujours une passion brûlante pour les Jeux olympiques.

-- Traduction anglaise par Ken Marantz