L'Hebdo !

L'Hebdo du 15 octobre !

By Eric Olanowski

En revue : Snyder change de Centre d'entraînement, les champions du monde U23 en titre à Budapest, les lieux des Événements de Série de Classement en 2020, les résultats des World Beach Games de l'ANOC, le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale.

1. Champion du monde et champion olympique, Snyder déménage 
En fin de semaine passée, la scène d'entraînement américaine a subi un changement monumental de centre de gravité suite au plus gros transfert de l'histoire récente.

Kyle SNYDER (USA), double champion du monde et champion olympique, a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il déménagera vers un autre centre d'entraînement, ajoutant que “la simple vérité est que je dois m'améliorer. Pour remplir mes obligations en tant que membre de Team USA et en tant que champion olympique en titre, je dois m'investir complètement et assumer toute la responsabilité du processus.” 

La décision de Snyder intervient juste un mois après le 'pire' Championnat du Monde de l'histoire de "Captain America" : vaincu par un autre champion olympique - Sharif SHARIFOV (AZE) - par 5-2 en demi-finale, c'est la première fois que Snyder n'atteint pas les finales. Le lot de consolation, la médaille de bronze - une cinquième médaille mondiale ou olympique d'affilée tout de même - n'a pas l'air de l'avoir satisfait. Snyder détient désormais une médaille d'or olympique, deux titres mondiaux, une médaille mondiale d'argent et une de bronze.

Au Centre d'Entraînement de Nittany Lion, Snyder pourra s'entraîner avec le champion du monde 2018 David TAYLOR (USA), entre autres médaillés mondiaux, et sous les instructions des entraîneurs et champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA), titrés en 2004 et, respectivement, 2012. 

 L'Italie avait accueilli le Matteo Pellicone à Sassari en 2019. (Photo : Gabor Martin)

2. Lieux établis pour les ESC 2020
United World Wrestling a annoncé que Rome et Varsovie accueilleront les Événements de Série de Classement (ESC) en 2020. Les deux compétitions comprendront les trois styles de lutte : lutte libre, lutte gréco-romaine et lutte féminine, et leurs résultats seront décisifs pour l'établissement des têtes de série des Jeux Olympiques de Tokyo.

Rome est programmée du 15 au 18 janvier et Varsovie du 4 au 7 juin - un mois avant l'ultime tournoi qualificatif olympique de Sofia.

“Nous avons le plaisir d'annoncer les villes hôtes des Séries de Classement 2020,” a déclaré le Président de l'UWW M. Lalovic. “La participation fut exceptionnelle aux événements 2019, et a aidé à faire monter la tension autour de nos lutteurs et du championnat du monde de Noursoultan. Nous remercions les comités organisateurs de Rome et Varsovie d'accueillir ces événements.”

Cliquez ICI pour l'article complet.

Le tenant du titre mondial senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) mène un groupe de 10 champions du monde qui remettront leur titre U23 sur le tapis de Budapest(Photo : Tony Rotundo) 

3. Dix tenants du titre des U23 sur les tapis de Budapest
Le Championnat du Monde des U23 ouvre dans moins de deux semaines à Budapest ; le champion du monde en titre de la catégorie senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) y mènera un groupe comprenant pas moins du tiers des champions du monde U23 élus l'année dernière.

Selon les dernières inscriptions (encore non officielles), 631 athlètes venus de 64 pays monteront sur les tapis hongrois du 28 octobre au 3 novembre prochain, et 10 d'entre eux défendront leur titre de champions du monde.

Cinq brilleront en lutte gréco-romaine avec à leur tête le champion du monde senior Nugzari Tsurtsumia, récemment élu à Nousoultan dans la catégorie de poids des 55kg et accompagné par son compatriote géorgien Zviadi PATARIDZE (GEO), déjà six fois champion du monde em cadets/juniors. 

Les trois autres tenants du titre des U23 sont Mohamed ELSAYED (EGY), Katsuaki ENDO (JPN) et Semen NOVIKOV (UKR). 

El Sayed, qui a qualifié l'Égypte pour les Jeux Olympiques en 67kg, luttera dans cette catégorie, comme Katsuaki Endo, tandis que Novikov se battra avec 20kg de plus face à lui. 

Trois titres seront remis en jeu en lutte libre, par Taimuraz SALKAZANOV (SVK), Kamran GHASEMPOUR (IRI) et Shamil ZUBAIROV (AZE) en, respectivement, 74, 86 et 92kg. 

En lutte féminine, c'est la Japonaise Saki IGARASHI (55kg) et la Chinoise Paliha PALIHA (76kg) qui tenteront de conserver leur titre. 

Champions du Monde U23 2018 inscrits : 
Lutte libre 
74kg - Taimuraz SALKAZANOV (SVK) 
86kg - Kamran Ghorban GHASEMPOUR (IRI) 
92kg - Shamil ZUBAIROV (AZE) 

Lutte gréco-romaine 
55kg - Nugzari TSURTSUMIA (GEO) 
67kg - Mohamed ELSAYED (EGY) 
67kg - Katsuaki ENDO (JPN) 
87kg - Semen NOVIKOV (UKR) 
130kg - Zviadi PATARIDZE (GEO) 

Lutte féminine 
55kg - Saki IGARASHI (JPN)
76kg - Paliha PALIHA (CHN) 

4. Inam sort le médaillé de bronze olympique Marsagishvili des finales des World Beach Games de l'ANOC
Muhammad INAM (PAK) a pris la revanche de sa défaite aux World Series de Rio de Janeiro en inscrivant un formidable 5-2 sur le médaillé olympique de bronze (Londres 2012) Dato MARSAGISHVILI (GEO) en finale des 90kg à Doha. 

Favori des World Beach Games de l'ANOC (Association des Comités Olympiques Nationaux), le Géorgien restait invaincu en World Series après s'être emparé de l'or à Chaves, Rio de Janeiro et au championnat du monde de Beach wrestling de Zagreb en septembre dernier.

Inam, dauphin des World Series à Rio de Janeiro, récolte la première médaille d'or de Beach wrestling de sa carrière.

Cliquez ICI pour les résultats du premier jour des World Beach Games de Doha. 

Alexander BOGOMOEV (RUS) remporte le titre des 61kg au Dmitri Korkin (Photo : Sachiko Hotaka)

5. Le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale s'achèvent en Russie
La 12me édition annuelle du Dmitri Korkin et la Coupe Continentale se sont achevés en Russie le weekend dernier ; la Russie raffle huit des 10 titres disponibles à chacune des compétitions.

Le Dmitri Korkin, organisé par la République de Sakha en Yakoutie, dans l'est de la Sibérie, a couronné huit athlètes russes.

Les deux seuls champions non russes sont Peter IANULOV (MDA) et Daniel LIGETI (HUN). Ianulov, 15me des mondiaux de Noursoultan, vainc le trois fois dauphin européen Alexander GOSTIEV (AZE) en finale des 86kg. Ligeti, également 15me à Noursoultan, se défait de Pavel KRIVTSOV (RUS), qui repart avec la médaille de bronze de leur catégorie poids lourd de 125kg. 

Second tournoi d'où la Russie repart également huit fois titrée, la Coupe Continentale de  Khasavyurt dans le Nord-Caucase, à l'ouest de la capitale du Daghestan. 

Deux lutteurs non russes se parent du titre : Azamat DAULETBEKOV (KAZ) et Georgy RUBAEV (MDA). Dauletbekov, dauphin des mondiaux U23 en 2017, décroche celui des 86kg face à Arsenali MUSALALIEV (RUS), tandis que Rubaev, cinquième des mondiaux de Noursoultan cette année en 92kg, a arrêté Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS) en finale de cette même catégorie. 

RÉSULTATS du Dmitri Korkin
57kg 
OR - Zhargal DAMDINOV (RUS)
ARGENT - Arıyan TYUTRIN (RUS)
BRONZE - Aldar BALZINIMAEV (RUS)
BRONZE - Parviz IBRAGIMOV (AZE) 

61kg
OR - Alexander BOGOMOEV (RUS)
ARGENT - Kazuya KOYANAGI (JPN)
BRONZE – Eduard GRIGORIEV (RUS)
BRONZE – Peter PAVLOV (RUS)

65kg 
OR - Victor RASSADIN (RUS) 
ARGENT - Nʹurgun SCRAIABIN (BLR) 
BRONZE - Genghis ERDOGAN (TUR) 
BRONZE - Bulat BATOEV (RUS)

70kg
OR - Evgeny ZHERBAEV (RUS)
ARGENT - Arbak SAT (RUS)
BRONZE - Revolii SAMSONOV (RUS)
BRONZE - Timur NINKOLAEV (RUS)

74kg
OR - Nadirbeg HIZRIEV (RUS)
ARGENT - Nikita KNOTS (RUS)
BRONZE - Caballero GARZON (CUB) 
BRONZE - Hadzhimurad HAJIYEV (AZE)

79kg
OR - Tazhidin AKAYEV (RUS)
ARGENT - Abubakr ABAKAROV (AZE)
BRONZE - Akhmad TASHUKHADZHIEV (RUS) 
BRONZE - Logan MASSA (USA)

86kg
OR - Peter IANULOV (MDA)
ARGENT - Alexander GOSTIEV (AZE)
BRONZE - Krzysztof SADOVIK (POL)

92kg
OR - Guram CHERTKOEV (RUS) 
ARGENT - Anzor URISHEV (RUS)
BRONZE - Marzapet GALSTYAN (ARM) 
BRONZE - Ivan YANKOSKY (BRL)

97kg
OR - Igor OVSANNIKOV (RUS)
ARGENT - Maksoud VEJSALOV (UZB) 
BRONZE - George DIMITROV (BUL)

125kg
OR - Daniel LIGETI (HUN) 
ARGENT - Pavel KRIVTSOV (RUS) 
BRONZE - Baldan TSYZHIPOV (RUS)
BRONZE - Zelimkhan KHIZRIEV (RUS)

Azamat DAULETBEKOV (KAZ), l'un des deux seuls lutteurs non russes médaillés d'or de la Coupe Continentale. (Photo : Gabor Martin)

Coupe Continentale RÉSULTATS
57kg
OR - Abubakar MUTALIEV (RUS)
ARGENT - Hasanhuseyn BADRUDINOV (RUS)
BRONZE - Thomas GILMAN (USA) 
BRONZE - Azamat TUSHKAEV (RUS) 

61kg 
OR - Ibrahim ABDURAKHMANOV (RUS)
ARGENT - Rustam KARAKHANOV (RUS)
BRONZE - Artem GEBEKOV (RUS)
BRONZE - Kilyab HANIPAEV (RUS)

65kg
OR  - Ramadan FERZALIEV (RUS)
ARGENT - Evan HENDERSON (USA) 
BRONZE - Alibek OSMONOV (KGZ) 
BRONZE - Vazgen TEYANYAN (ARM)

70kg
OR - Aznaur TAVAEV (RUS)
ARGENT - Frank MOLINARO (USA) 
BRONZE - Gitinomagomed HAJIYEV (AZE) 
BRONZE - Umar MUTALIEV (RUS)

74kg
OR - Magomed KHIZRIEV (RUS)
ARGENT - Magoma DIBIRGADZHIEV (RUS)
BRONZE - Gadzhimurad ALIKHMAEV (RUS)
BRONZE - Amanula RASULOV (RUS)

79kg 
OR - Atsamaz SANAKOEV (RUS)
ARGENT - Isaiah MARTINEZ (USA)
BRONZE - Adam KHASIEV (RUS)
BRONZE - Magomed MUTALIBOV (RUS)

86kg
OR - Azamat DAULETBEKOV (KAZ) 
ARGENT - Arsenali MUSALALIEV (RUS)
BRONZE - Zhavrail SHAPIEV (UZB) 
BRONZE - Khabib HAJIYEV (RUS)

92kg
OR - Georgy RUBAEV (MDA) 
ARGENT - Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS)
BRONZE - Muslim MAGOMEDOV (RUS)
BRONZE - Ramadan SHABANOV (RUS)

97kg
OR - Rasul MAGOMEDOV (RUS)
ARGENT - Hayden ZILMER (USA) 
BRONZE - Magomed TAGIROV (RUS)
BRONZE - Tai WALTZ (USA)

125kg
OR - Batraz GAZZAYEV (RUS)
ARGENT - Magomedgadzhi NURASULOV (RUS)
BRONZE - Alan KHUGAEV (RUS)
BRONZE - Shamil SHARIPOV (RUS)

L'Hebdo dans les réseaux ! 

1. Big Move Monday -- Sharshenbekov T. (KGZ) -- Mondiaux Seniors 2019
2. C'est dimanche ! ?
3. Quelques moments exceptionnels, d'après nous, des Championnats du Monde. 
4. Les meilleurs actions des combats de médailles du sixième jour des Championnats du Monde des Vétérans 2019.
5. Magnifique enchaînement de Murat Ozkan (TUR). | #beachwrestling #wrestling

Formée au Japon et aux États-Unis, Yoneoka espère entraîner la Norvège vers le succès mondial

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (20 juillet) -- Yurie YONEOKA a pris sa part de coups tout au long de sa carrière de lutte, mais elle semble toujours retomber sur ses pieds. Cette fois, elle s'est retrouvée sur un deuxième continent différent.

Yurie Yoneoka, une Japonaise qui a participé à des compétitions universitaires aux États-Unis avant d'y devenir entraîneur, a été engagée comme entraîneur principal de l'équipe nationale féminine de Norvège, qui espère que le succès de son pays d'origine pourra déteindre sur elle après des décennies de maigres résultats.

La Norvège, qui figurait parmi les meilleures nations de lutte féminine au début des années 1990, n'a pas produit de championne du monde depuis que Gudren HOELE a remporté la dernière de ses cinq médailles d'or mondiales en 1998 dans la catégorie des 56 kg, et sa dernière médaille mondiale, quelle qu'elle soit, est une bronze obtenue en 2005 par Lene AANES dans la catégorie des 59 kg.

Yurie Yoneoka, 29 ans, a été engagée pour un contrat initial de deux ans, mais avec pour objectif de produire des résultats aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. C'est une tâche difficile en soi, car la Norvège n'a eu qu'une seule femme qualifiée en lutte pour les Jeux olympiques dans son histoire, lorsque Signe Marie STORE s'est qualifiée dans la catégorie des 69 kg aux Jeux de Rio en 2016, mais a terminé 18ème.

YoneokaYurie YONEOKA s'entretient avec la presse lors d'un récent voyage de retour au Japon. (Photo: Japan Wrestling Federation)

“Nous avons un objectif de six ans qui est Los Angeles [2028]", a déclaré Yurie Yoneoka lors d'une interview à Tokyo au début du mois, alors qu'elle était revenue pour assister à un mariage. "Mais nous devons faire des pas de bébé. La première chose à faire est donc de remporter une médaille aux Championnats d'Europe chez les seniors et chez les juniors [U20].

“Nous espérons obtenir une médaille aux championnats du monde. C'est la façon la plus proche d'aller aux Jeux olympiques", a-t-elle déclaré, en faisant référence aux places de qualification directe pour les Jeux olympiques disponibles lors des Championnats du monde.

Yurie Yoneoka, qui souhaite à terme obtenir un poste de direction à United World Wrestling afin de faire progresser le statut des femmes et du Japon, a découvert l'ouverture du poste en Norvège grâce à une annonce sur le site web d'UWW. Elle a immédiatement postulé et, après un long processus d'entretien, a été engagée en juin.

"À l'époque, j'étais entraîneur à l'université aux États-Unis et je cherchais à franchir une étape pour un poste d'entraîneur de plus haut niveau", dit-elle. "Mon objectif [ultime] dans la vie est de travailler pour United World Wrestling. Je me suis donc demandé quelles étaient les bonnes étapes pour atteindre mon objectif, et j'ai pensé qu'un poste d'entraîneur de haut niveau serait une très bonne opportunité.”

YoneokaYurie YONEOKA s'adresse aux membres de l'équipe nationale norvégienne pour la première fois lors d'une brève visite le mois dernier. (Photo courtesy of Yurie Yoneoka)

La Norvège a une star senior en la personne de Grace BULLEN, double championne d'Europe, mais elle n'a pas encore répondu aux attentes en termes de médailles mondiales et de qualification olympique. Yurie Yoneoka a déclaré qu'elle se concentrerait davantage sur le développement de la prochaine génération de lutteurs.

“La fédération m'a demandé de me concentrer sur les U20, a-t-elle déclaré. "Mais je vais faire beaucoup de camps pour rassembler les filles et créer des liens entre elles, quel que soit leur âge. Pour les U17 et U15, je continuerai probablement à entraîner et à me rendre à la compétition si je suis disponible, mais pas super-focalisée, plutôt un soutien.”

Yurie Yoneoka cherche à centraliser les opérations de l'équipe nationale à Oslo et a déjà organisé un camp d'entraînement pour septembre. Elle n'a rencontré que brièvement les membres de l'équipe et attend toujours un visa de travail et un logement.

Ayant été exposée à ce sport à la fois au Japon et aux États-Unis, Yurie Yoneoka pense qu'elle apporte une large perspective à la Norvège et peut permettre aux membres de l'équipe de trouver le style qui leur convient le mieux.

"Tout en tirant le meilleur parti du style propre à chaque individu, je crois qu'il est vital d'ajouter à ce qu'ils font bien, plutôt que de changer complètement leur lutte", a déclaré Yurie Yoneoka dans une interview antérieure sur le site de la JWF. "Six ans vont passer avant que vous ne le sachiez. S'il y a le moindre sentiment d'hésitation, le but s'éloignera."

En ce qui concerne les différences, "le style japonais est très axé sur les bases, et elles ont une technique élevée. Très bon conditionnement", déclare Yurie Yoneoka. “Le style américain est très puissant, avec de grands mouvements dynamiques. Ils aiment montrer des choses. Et ils ont un manque de conditionnement. Bien sûr, ils n'ont pas fait beaucoup de style libre, donc c'est probablement un point. Le style européen est très mélangé, et je dirais qu'il est très équilibré entre le style japonais et le style américain.”

YoneokaYurie YONEOKA, au centre à droite, pose avec ses coéquipières de l'Université de Providence après s'être classée sixième aux championnats nationaux collégiaux des États-Unis 2019. (Photo courtesy of Yurie Yoneoka)

Venir en Amérique

Bien que Yurie Yoneoka n'ait jamais participé à un championnat du monde ou d'Asie à quelque niveau que ce soit, elle était une lutteuse de lycée meilleure que la moyenne, se classant troisième aux championnats nationaux de lycée à une époque qui allait produire plusieurs futurs champions olympiques.

Mais une désillusion ultérieure concernant son programme universitaire au Japon a déclenché un voyage qui l'a amenée dans l'une des régions les plus rurales et les plus éloignées des sentiers battus d'Amérique.

Comme pour le poste en Norvège, l'intérêt de Yurie Yoneoka pour un saut de l'autre côté du Pacifique a été suscité par une annonce en ligne, celle-ci sur le site de la Japan Wrestling Federation en 2013. Il y avait un appel pour les lutteurs japonais intéressés par la compétition universitaire aux États-Unis.

À l'origine du projet se trouve Tadaaki HATTA, ancien champion NCAA et entraîneur de l'équipe nationale américaine, qui a longtemps servi de lien entre les deux pays.

Dans le passé, quelques Japonais comme Hatta sont allés dans des universités américaines, notamment Yojiro UETAKE, qui est resté invaincu à Oklahoma State dans les années 1960 et est devenu deux fois champion olympique, et Sanshiro ABE, qui a remporté un titre NCAA à Penn State en 1996 et a participé aux Jeux olympiques d'Atlanta cette année-là. Mais Yurie Yoneoka reste toujours la seule femme à avoir franchi le pas. Et le chemin n'a pas été facile. Yurie Yoneoka a d'abord dû passer le test d'anglais comme langue étrangère (TOEFL), un obstacle redoutable étant donné que "[l'anglais] était la matière pour laquelle j'ai toujours eu les plus mauvaises notes à l'école. J'étais toujours la dernière de la classe. J'ai donc littéralement commencé par le niveau 'Ceci est un stylo'."

Quelle persévérance! Yurie Yoneoka a échoué le test 14 fois - 14 fois ! -- sur une période de quatre ans, avant d'obtenir la note de passage. Pendant cette période, elle a travaillé à temps partiel comme réceptionniste dans un magasin de nettoyage à sec et comme membre du personnel chez Costco.

Yoneoka avait été recrutée pour intégrer l'université de Jamestown, dans le Dakota du Nord, et l'école a patiemment attendu qu'elle passe le test TOEFL. "Nous sommes restés en contact et [l'école] m'a toujours soutenue dans ce que je faisais", a-t-elle déclaré.

Malheureusement, après son arrivée à Jamestown, elle n'a pas pu participer aux compétitions dès sa première année pour des raisons qu'elle ne comprend toujours pas. L'année suivante, l'entraîneur Tony DEAND a pris un nouveau poste à l'Université de Providence à Great Falls, Montana, et a emmené Yurie Yoneoka avec lui. Et une fois de plus, elle a été déclarée inéligible à la compétition pour une saison. Lorsque Deand est parti après une seule saison, Yurie Yoneoka est restée à Providence.

Si le fait de partir étudier à l'étranger lui a offert plus de liberté qu'au Japon, Yurie Yoneoka était trop occupée en tant qu'étudiante-athlète pour s'impliquer dans la vie sociale. "Je ne faisais pas beaucoup la fête", dit-elle. "Je devais aussi gagner de l'argent, car je n'ai pas reçu de bourse complète. Je devais travailler sur le campus, au Starbucks, pour seulement deux ou trois services [par semaine]."

Elle décrit sa routine comme suit : "entraînement le matin, aller en cours, travailler et s'entraîner. C'était tout."

Finalement, son année junior a été la seule au cours de laquelle elle a réalisé une saison de compétition complète. Elle a remporté des titres à l'Open de Spokane et à la Battle of the Rockies, puis a terminé sixième au championnat 2019 de la Women's Collegiate Wrestling Association à 116 livres (52,6 kg). Elle était classée troisième de la nation en 109 livres (49,5 kg) lors de sa dernière année, mais les championnats de 2020 ont été annulés à cause de la pandémie.

Après avoir obtenu un diplôme en sociologie, elle a été engagée comme entraîneur adjoint à Providence, devenant ainsi la toute première Japonaise à entraîner au niveau universitaire aux États-Unis.

Elle dit qu'il a été difficile de quitter Providence et l'équipe pour prendre le poste avec l'équipe norvégienne, mais dit que la réponse a été positive. "C'était assez difficile, surtout pour les filles avec qui j'avais construit une très bonne relation", dit-elle. "Elles étaient très tristes, mais elles étaient heureuses pour moi que j'obtienne le poste."

YoneokaYurie YONEOKA, deuxième en partant de la droite, se tient sur le podium après s'être classée troisième à la Junior Queens Cup 2010. À sa droite, la championne Risako KAWAI, désormais double médaillée d'or olympique. (Photo courtesy of Yurie Yoneoka)

Un pot-de-vin sucré lance une carrière

L'entrée de Yurie Yoneoka dans le monde de la lutte a été essentiellement le résultat d'un pot-de-vin. Le coupable : son père. L'appât : le chocolat.

Née à Tokyo, la famille de Yurie Yoneoka a déménagé à Kashiwa, dans la préfecture de Chiba, alors qu'elle était encore enfant. Son père, qui était un joueur de handball amateur dévoué, cherchait un sport pour sa fille de quatre ans lorsqu'il a vu une affiche au centre sportif municipal local. Il s'agissait d'une affiche pour un club local de lutte pour enfants.

“Il m'a dit : "Ça y est", se souvient Yurie Yoneoka. "Mais j'étais une fille très, très timide et il m'a dit : 'Tu veux y aller parce que je vais t'acheter du chocolat'. Et j'adore le chocolat. Le chocolat est donc la seule raison pour laquelle je me suis lancée dans la lutte.”

Elle se souvient encore de son premier jour dans ce sport. "C'était un entraînement très dur. [Mon père] m'a lancée dans l'entraînement, et j'ai dû faire tout l'entraînement le premier jour. J'ai presque pleuré."

Mais avec un mélange de détermination et d'entêtement qui lui permettra de traverser des moments difficiles plus tard dans sa vie, Yurie Yoneoka s'est accrochée et a montré son potentiel. Elle a développé une passion pour ce sport et a continué jusqu'à ce qu'elle soit obligée d'arrêter brièvement à cause de l'un des principaux problèmes sociaux du Japon, l'intimidation, dont elle a été victime au collège.

"J'ai été très malmenée et je n'ai pas pu aller à l'école pendant un certain temps", dit-elle. "J'ai donc dû arrêter la lutte aussi parce que l'équipe de lutte s'entraînait dans ce collège. Quelques mois plus tard, j'ai simplement changé d'école."

Déterminée à reprendre le sport, elle a passé les examens d'entrée du lycée Saitama Sakae dans la préfecture voisine de Saitama. Il s'agit de l'une des meilleures écoles de lutte de la région du Kanto, qui comprend Tokyo et les préfectures environnantes, mais aussi d'une école à vocation académique.

"Je voulais être la meilleure lutteuse possible, et mon rêve était aussi d'aller aux Jeux olympiques", dit Yurie Yoneoka. "Je me suis demandée où je pourrais aller pour atteindre cet objectif. Il n'y avait que quelques écoles sélectives dans la région de Kanto, car la lutte [féminine] était encore en développement.

"Sakae était une très bonne école qui avait aussi un très bon programme académique. Mes parents voulaient seulement que je fasse de mon mieux pour les études et le sport. [Ils ont dit]  si tu suis le programme d'études avancées, tu pourra continuer à lutter. J'ai étudié et je suis entrée dans l'école."

Outre le programme d'études, aller à Sakae signifiait endurer une autre épreuve : un trajet en train de deux heures depuis son domicile à Kashiwa. "Ces trois années ont probablement été l'une des périodes les plus difficiles de ma vie", dit-elle. "Les entraînements commençaient à 7 heures le matin, je devais donc me réveiller avant 5 heures et sauter dans le train pendant deux heures."

YoneokaYurie YONEOKA pose avec les membres de l'équipe U15 de Norvège. (Photo courtesy of Yurie Yoneoka)

En 2010, Yurie Yoneoka s'est classée troisième dans la division U17 de la Junior Queens Cup en 49 kg, une catégorie de poids remportée par la future double championne olympique Risako KAWAI. L'année suivante, elle a remporté une médaille de bronze aux Championnats nationaux des lycées dans cette catégorie de poids, qui a été remportée par Nanami IRIE, une future médaillée d'argent aux championnats du monde.

Pour vous donner une idée de la compétitivité des championnats nationaux des lycées de 2011, les championnes de trois autres catégories de poids sont devenues championnes olympiques : Kawai, Eri TOSAKA et Sara DOSHO. Yurie Yoneoka a rencontré Tosaka lors d'un camp de lutte à l'école secondaire et elles sont restées amies jusqu'à ce jour.

"C'était vraiment difficile", a déclaré Yurie Yoneoka à propos de la compétition. "J'étais en fait très peu sûre de moi en ce qui concerne la lutte. Cela m'a donné la force de persévérer, de m'améliorer chaque jour. Mais je n'étais pas sûre de pouvoir y arriver."

Alors que les Trois Grandes ont fini par rejoindre l'université Shigakkan, Yurie Yoneoka a été poussée par son entraîneur à rester dans la région de Kanto et à rejoindre l'université Toyo. Elle ne s'est jamais vraiment intégrée au programme et, après trois années médiocres, elle a abandonné en dernière année lorsque l'opportunité d'aller aux États-Unis s'est présentée.

"La communauté de la lutte est assez soudée, et mon entraîneur au lycée m'a poussée à aller à l'université de Toyo", dit-elle. "J'ai aimé cette université en tant que telle, mais la situation de l'équipe n'était pas ce que j'avais imaginé ou ce que je souhaitais. Ce n'était pas la meilleure situation pour moi en tant qu'athlète.

"Je ne regrettais pas d'avoir quitté l'équipe, mais j'avais le sentiment que je ne devais pas quitter la lutte elle-même. Je me sentais dévasté à propos de la lutte. Je me demandais ce que je devais faire de ma vie. Tout ce que j'avais fait dans ma vie, c'était de la lutte. Au très, très bon moment, j'ai vu la publicité de Tadaaki Hatta."

Après avoir vu leur fille passer les six dernières années environ aux États-Unis, que pensent ses parents du fait que son parcours professionnel l'amène maintenant en Norvège?

"Mes parents ont tout d'abord été surpris", dit-elle. "Mais ils savent que même s'ils disent quelque chose, je ferai toujours ce que je veux. Pour mes parents, c'était comme : "d'accord, vas-y.'

"Mes amis m'ont dit : "La Norvège ? Je croyais que tu vivrais aux États-Unis pour toujours.'"

Yurie Yoneoka attend avec impatience la première fois où une de ses lutteuses norvégiennes affrontera une adversaire japonaise sur le tapis.

"J'ai l'impression que je serai fière de la Norvégienne de concourir contre une Japonaise, car évidemment, les lutteuses japonaises sont les meilleures", dit-elle. "Mais je pense que ce sera bon pour moi d'apprendre certaines choses aussi, et j'ai tellement de respect pour la fédération de lutte et les lutteuses japonaises. Ce sera un peu nostalgique, mais ce sera un bon sentiment."

Dans l'ensemble, il s'agit également de faire accepter les femmes dans ce sport.

"Aux États-Unis, il y a encore des problèmes de manque de respect de la lutte féminine par les lutteurs masculins ou même simplement par les hommes", dit-elle. C'est un gros problème et j'ai l'impression que les filles doivent encore se défendre, ce qui est assez triste.

"En Norvège, il y a un grand système d'égalité, comme les hommes et les femmes doivent être égaux. Je pense que c'est une bonne chose, mais dans le milieu de la lutte, c'est un combat difficile. Bien sûr, je me défendrai pour moi et pour mes filles, ainsi que pour mon avenir en tant que femme. C'est l'un de mes objectifs."