L'Hebdo !

L'Hebdo du 15 octobre !

By Eric Olanowski

En revue : Snyder change de Centre d'entraînement, les champions du monde U23 en titre à Budapest, les lieux des Événements de Série de Classement en 2020, les résultats des World Beach Games de l'ANOC, le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale.

1. Champion du monde et champion olympique, Snyder déménage 
En fin de semaine passée, la scène d'entraînement américaine a subi un changement monumental de centre de gravité suite au plus gros transfert de l'histoire récente.

Kyle SNYDER (USA), double champion du monde et champion olympique, a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il déménagera vers un autre centre d'entraînement, ajoutant que “la simple vérité est que je dois m'améliorer. Pour remplir mes obligations en tant que membre de Team USA et en tant que champion olympique en titre, je dois m'investir complètement et assumer toute la responsabilité du processus.” 

La décision de Snyder intervient juste un mois après le 'pire' Championnat du Monde de l'histoire de "Captain America" : vaincu par un autre champion olympique - Sharif SHARIFOV (AZE) - par 5-2 en demi-finale, c'est la première fois que Snyder n'atteint pas les finales. Le lot de consolation, la médaille de bronze - une cinquième médaille mondiale ou olympique d'affilée tout de même - n'a pas l'air de l'avoir satisfait. Snyder détient désormais une médaille d'or olympique, deux titres mondiaux, une médaille mondiale d'argent et une de bronze.

Au Centre d'Entraînement de Nittany Lion, Snyder pourra s'entraîner avec le champion du monde 2018 David TAYLOR (USA), entre autres médaillés mondiaux, et sous les instructions des entraîneurs et champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA), titrés en 2004 et, respectivement, 2012. 

 L'Italie avait accueilli le Matteo Pellicone à Sassari en 2019. (Photo : Gabor Martin)

2. Lieux établis pour les ESC 2020
United World Wrestling a annoncé que Rome et Varsovie accueilleront les Événements de Série de Classement (ESC) en 2020. Les deux compétitions comprendront les trois styles de lutte : lutte libre, lutte gréco-romaine et lutte féminine, et leurs résultats seront décisifs pour l'établissement des têtes de série des Jeux Olympiques de Tokyo.

Rome est programmée du 15 au 18 janvier et Varsovie du 4 au 7 juin - un mois avant l'ultime tournoi qualificatif olympique de Sofia.

“Nous avons le plaisir d'annoncer les villes hôtes des Séries de Classement 2020,” a déclaré le Président de l'UWW M. Lalovic. “La participation fut exceptionnelle aux événements 2019, et a aidé à faire monter la tension autour de nos lutteurs et du championnat du monde de Noursoultan. Nous remercions les comités organisateurs de Rome et Varsovie d'accueillir ces événements.”

Cliquez ICI pour l'article complet.

Le tenant du titre mondial senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) mène un groupe de 10 champions du monde qui remettront leur titre U23 sur le tapis de Budapest(Photo : Tony Rotundo) 

3. Dix tenants du titre des U23 sur les tapis de Budapest
Le Championnat du Monde des U23 ouvre dans moins de deux semaines à Budapest ; le champion du monde en titre de la catégorie senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) y mènera un groupe comprenant pas moins du tiers des champions du monde U23 élus l'année dernière.

Selon les dernières inscriptions (encore non officielles), 631 athlètes venus de 64 pays monteront sur les tapis hongrois du 28 octobre au 3 novembre prochain, et 10 d'entre eux défendront leur titre de champions du monde.

Cinq brilleront en lutte gréco-romaine avec à leur tête le champion du monde senior Nugzari Tsurtsumia, récemment élu à Nousoultan dans la catégorie de poids des 55kg et accompagné par son compatriote géorgien Zviadi PATARIDZE (GEO), déjà six fois champion du monde em cadets/juniors. 

Les trois autres tenants du titre des U23 sont Mohamed ELSAYED (EGY), Katsuaki ENDO (JPN) et Semen NOVIKOV (UKR). 

El Sayed, qui a qualifié l'Égypte pour les Jeux Olympiques en 67kg, luttera dans cette catégorie, comme Katsuaki Endo, tandis que Novikov se battra avec 20kg de plus face à lui. 

Trois titres seront remis en jeu en lutte libre, par Taimuraz SALKAZANOV (SVK), Kamran GHASEMPOUR (IRI) et Shamil ZUBAIROV (AZE) en, respectivement, 74, 86 et 92kg. 

En lutte féminine, c'est la Japonaise Saki IGARASHI (55kg) et la Chinoise Paliha PALIHA (76kg) qui tenteront de conserver leur titre. 

Champions du Monde U23 2018 inscrits : 
Lutte libre 
74kg - Taimuraz SALKAZANOV (SVK) 
86kg - Kamran Ghorban GHASEMPOUR (IRI) 
92kg - Shamil ZUBAIROV (AZE) 

Lutte gréco-romaine 
55kg - Nugzari TSURTSUMIA (GEO) 
67kg - Mohamed ELSAYED (EGY) 
67kg - Katsuaki ENDO (JPN) 
87kg - Semen NOVIKOV (UKR) 
130kg - Zviadi PATARIDZE (GEO) 

Lutte féminine 
55kg - Saki IGARASHI (JPN)
76kg - Paliha PALIHA (CHN) 

4. Inam sort le médaillé de bronze olympique Marsagishvili des finales des World Beach Games de l'ANOC
Muhammad INAM (PAK) a pris la revanche de sa défaite aux World Series de Rio de Janeiro en inscrivant un formidable 5-2 sur le médaillé olympique de bronze (Londres 2012) Dato MARSAGISHVILI (GEO) en finale des 90kg à Doha. 

Favori des World Beach Games de l'ANOC (Association des Comités Olympiques Nationaux), le Géorgien restait invaincu en World Series après s'être emparé de l'or à Chaves, Rio de Janeiro et au championnat du monde de Beach wrestling de Zagreb en septembre dernier.

Inam, dauphin des World Series à Rio de Janeiro, récolte la première médaille d'or de Beach wrestling de sa carrière.

Cliquez ICI pour les résultats du premier jour des World Beach Games de Doha. 

Alexander BOGOMOEV (RUS) remporte le titre des 61kg au Dmitri Korkin (Photo : Sachiko Hotaka)

5. Le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale s'achèvent en Russie
La 12me édition annuelle du Dmitri Korkin et la Coupe Continentale se sont achevés en Russie le weekend dernier ; la Russie raffle huit des 10 titres disponibles à chacune des compétitions.

Le Dmitri Korkin, organisé par la République de Sakha en Yakoutie, dans l'est de la Sibérie, a couronné huit athlètes russes.

Les deux seuls champions non russes sont Peter IANULOV (MDA) et Daniel LIGETI (HUN). Ianulov, 15me des mondiaux de Noursoultan, vainc le trois fois dauphin européen Alexander GOSTIEV (AZE) en finale des 86kg. Ligeti, également 15me à Noursoultan, se défait de Pavel KRIVTSOV (RUS), qui repart avec la médaille de bronze de leur catégorie poids lourd de 125kg. 

Second tournoi d'où la Russie repart également huit fois titrée, la Coupe Continentale de  Khasavyurt dans le Nord-Caucase, à l'ouest de la capitale du Daghestan. 

Deux lutteurs non russes se parent du titre : Azamat DAULETBEKOV (KAZ) et Georgy RUBAEV (MDA). Dauletbekov, dauphin des mondiaux U23 en 2017, décroche celui des 86kg face à Arsenali MUSALALIEV (RUS), tandis que Rubaev, cinquième des mondiaux de Noursoultan cette année en 92kg, a arrêté Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS) en finale de cette même catégorie. 

RÉSULTATS du Dmitri Korkin
57kg 
OR - Zhargal DAMDINOV (RUS)
ARGENT - Arıyan TYUTRIN (RUS)
BRONZE - Aldar BALZINIMAEV (RUS)
BRONZE - Parviz IBRAGIMOV (AZE) 

61kg
OR - Alexander BOGOMOEV (RUS)
ARGENT - Kazuya KOYANAGI (JPN)
BRONZE – Eduard GRIGORIEV (RUS)
BRONZE – Peter PAVLOV (RUS)

65kg 
OR - Victor RASSADIN (RUS) 
ARGENT - Nʹurgun SCRAIABIN (BLR) 
BRONZE - Genghis ERDOGAN (TUR) 
BRONZE - Bulat BATOEV (RUS)

70kg
OR - Evgeny ZHERBAEV (RUS)
ARGENT - Arbak SAT (RUS)
BRONZE - Revolii SAMSONOV (RUS)
BRONZE - Timur NINKOLAEV (RUS)

74kg
OR - Nadirbeg HIZRIEV (RUS)
ARGENT - Nikita KNOTS (RUS)
BRONZE - Caballero GARZON (CUB) 
BRONZE - Hadzhimurad HAJIYEV (AZE)

79kg
OR - Tazhidin AKAYEV (RUS)
ARGENT - Abubakr ABAKAROV (AZE)
BRONZE - Akhmad TASHUKHADZHIEV (RUS) 
BRONZE - Logan MASSA (USA)

86kg
OR - Peter IANULOV (MDA)
ARGENT - Alexander GOSTIEV (AZE)
BRONZE - Krzysztof SADOVIK (POL)

92kg
OR - Guram CHERTKOEV (RUS) 
ARGENT - Anzor URISHEV (RUS)
BRONZE - Marzapet GALSTYAN (ARM) 
BRONZE - Ivan YANKOSKY (BRL)

97kg
OR - Igor OVSANNIKOV (RUS)
ARGENT - Maksoud VEJSALOV (UZB) 
BRONZE - George DIMITROV (BUL)

125kg
OR - Daniel LIGETI (HUN) 
ARGENT - Pavel KRIVTSOV (RUS) 
BRONZE - Baldan TSYZHIPOV (RUS)
BRONZE - Zelimkhan KHIZRIEV (RUS)

Azamat DAULETBEKOV (KAZ), l'un des deux seuls lutteurs non russes médaillés d'or de la Coupe Continentale. (Photo : Gabor Martin)

Coupe Continentale RÉSULTATS
57kg
OR - Abubakar MUTALIEV (RUS)
ARGENT - Hasanhuseyn BADRUDINOV (RUS)
BRONZE - Thomas GILMAN (USA) 
BRONZE - Azamat TUSHKAEV (RUS) 

61kg 
OR - Ibrahim ABDURAKHMANOV (RUS)
ARGENT - Rustam KARAKHANOV (RUS)
BRONZE - Artem GEBEKOV (RUS)
BRONZE - Kilyab HANIPAEV (RUS)

65kg
OR  - Ramadan FERZALIEV (RUS)
ARGENT - Evan HENDERSON (USA) 
BRONZE - Alibek OSMONOV (KGZ) 
BRONZE - Vazgen TEYANYAN (ARM)

70kg
OR - Aznaur TAVAEV (RUS)
ARGENT - Frank MOLINARO (USA) 
BRONZE - Gitinomagomed HAJIYEV (AZE) 
BRONZE - Umar MUTALIEV (RUS)

74kg
OR - Magomed KHIZRIEV (RUS)
ARGENT - Magoma DIBIRGADZHIEV (RUS)
BRONZE - Gadzhimurad ALIKHMAEV (RUS)
BRONZE - Amanula RASULOV (RUS)

79kg 
OR - Atsamaz SANAKOEV (RUS)
ARGENT - Isaiah MARTINEZ (USA)
BRONZE - Adam KHASIEV (RUS)
BRONZE - Magomed MUTALIBOV (RUS)

86kg
OR - Azamat DAULETBEKOV (KAZ) 
ARGENT - Arsenali MUSALALIEV (RUS)
BRONZE - Zhavrail SHAPIEV (UZB) 
BRONZE - Khabib HAJIYEV (RUS)

92kg
OR - Georgy RUBAEV (MDA) 
ARGENT - Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS)
BRONZE - Muslim MAGOMEDOV (RUS)
BRONZE - Ramadan SHABANOV (RUS)

97kg
OR - Rasul MAGOMEDOV (RUS)
ARGENT - Hayden ZILMER (USA) 
BRONZE - Magomed TAGIROV (RUS)
BRONZE - Tai WALTZ (USA)

125kg
OR - Batraz GAZZAYEV (RUS)
ARGENT - Magomedgadzhi NURASULOV (RUS)
BRONZE - Alan KHUGAEV (RUS)
BRONZE - Shamil SHARIPOV (RUS)

L'Hebdo dans les réseaux ! 

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2. C'est dimanche ! ?
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4. Les meilleurs actions des combats de médailles du sixième jour des Championnats du Monde des Vétérans 2019.
5. Magnifique enchaînement de Murat Ozkan (TUR). | #beachwrestling #wrestling

Japan Wrestling

L'équipe japonaise de lutte libre réunie pour son premier camp national depuis six mois

By Ken Marantz

TOKYO -- A l'exception d'une courte période pendant laquelle son université était complètement fermée, l'ancien champion du monde Takuto OTOGURO a pu conserver son habituelle routine d'entraînement durant la pandémie.

Cependant, pouvoir enfin s'entraîner avec ses coéquipiers de l'équipe nationale japonaise le ramène à son plus haut niveau, attise les braises et l'espoir que le jour n'est pas si loin où le monde de la lutte remontera sur les tapis.

"Etre réuni ici avec l'équipe nationale me rend heureux à nouveau," dit Otoguro. "Je me sens motivé pour les Jeux Olympiques."

L'équipe nationale japonaise de lutte libre a commencé son premier camp d'entraînement en six mois le 1er octobre, au Centre national d'entraînement Ajinomoto, où 17 des meilleurs athlètes du pays se sont retrouvés pour 8 jours et sous de stricts protocoles sanitaires.

Les deux meilleurs lutteurs de chaque catégorie du championnat national de l'année passée étaient en principe invités -- quelques-uns étaient excusés pour cause d'engagements universitaires ou professionnels  -- , car le Japon a commencé sa préparation pour le championnat du monde provisoirement prévu pour le mois de décembre, le championnat d'Asie pour février et le tournoi de qualification olympique d'Asie pour mars. Savoir si ces compétitions pourront se dérouler reste du domaine de la spéculation.

Il était prévu que les lutteurs, qui s'étaient réunis pour la dernière fois en mars dernier, aient un autre camp d'entraînement vers la mi-juillet, à la suite des équipes de lutte féminine et gréco-romaine. Bien que les camps de celles-ci se soient déroulés comme prévu, la lutte libre fut laissée à elle-même lorsqu'une soudaine augmentation des cas de coronavirus à Tokyo provoqua l'annulation du camp par la Fédération japonaise.

Takuto OTOGURO aux prises avec le médaillé olympique et entraîneur de l'équipe nationale Shinichi YUMOTO (Photo par Sachiko Hotaka/JWF).

"Tellement de fois nous avons établi un programme et dû l'annuler," commente le coach principal de lutte libre Kenji INOUE. "Dans ces conditions, il n'y avait rien à faire."

Etablir le programme d'un camp national d'entraînement n'est pas chose simple. Les lutteurs sont éparpillés dans tout le pays et doivent être libérés par leur université ou l'équipe de leur club. La Fédération doit également obtenir le feu vert de la commission médicale.

"Même si nous [la fédération] voulons maintenir le programme, nous ne pouvons pas le faire sans le soutien ni la coopération de nombreuses autres personnes," dit Inoue. "Puis quand il nous faut annuler après toute la préparation, tout ce que nous pouvons faire est nous excuser. Cette fois, tout en étant reconnaissant de leur coopération, nous pouvons les récompenser en tenant un camp sans incident."

Rei HIGUCHI se mesure au médaillé d'or olympique et entraîneur de l'équipe nationale Tatsuhiro YONEMITSU (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

Suivre des  protocoles stricts

Comme pour les camps du mois de juillet, les lutteurs doivent respecter des règles strictes quant à leurs mouvements dans la 'bulle' du Centre national d'entraînement. Leur nombre est limité dans la salle de pesée par exemple. Dans le réfectoire, ils doivent s'asseoir en diagonale et non pas l'un en face de l'autre. Les contacts avec le monde extérieur sont réduits à une rapide course occasionnelle à la supérette locale.

Lors de leur entrée dans la salle de lutte, leur température est prise et ils se désinfectent non seulement les mains mais aussi les semelles de leurs chaussures. Chaque athlète a passé un test PCR et tous sont négatifs au coronavirus.

"Les équipes ont fait ce qu'elles pouvaient et chaque personne également," dit Inoue. "J'ignore si les autres pays font la même chose, mais nous ne sommes pas du tout anxieux."

Otoguro aura été, en quelque sorte, chanceux que la préfecture de Yamanashi, où il suit les cours de l'université Yamanashi Gakuin, ait été relativement épargnée par le gros de l'épidémie. Jusqu'au 3 octobre, la préfecture, située à l'est de Tokyo, n'a enregistré que 194 cas et six décès, à comparer aux 26'376 cas et 411 décès de la capitale. En tout, le Japon décompte environ 1'600 décès.

Takiuto et son frère aîné Keisuke sont, à ce jour, les seuls Japonais qui se sont assurés une place en lutte libre aux JO de Tokyo, reportés à 2021. Takuto, champion du monde en 2018, a décroché une place en 65kg en terminant 5ème des mondiaux 2019, tandis que Keisuke s'est sélectionné en 74kg en remportant les éliminatoires nationaux après être passé de 70 à 74kg.

La situation de Keisuke était quelque peu plus favorable lors de son arrivée au camp, car il est membre de l'équipe de l'Ecole de force d'auto-défense et d'entraînement physique, qui offre un haut niveau de compétition et fonctionne d'ordinaire dans sa propre bulle.

Pour s'inspirer, il ne lui est pas nécessaire de chercher plus loin que les entraîneurs de l'équipe, dont trois d'entre eux ont gagné des médailles olympiques. Non seulement cela mais Inoue (bronze, Athènes 2004), Tatsuhiro YONEMITSU (or, Londres 2012) et Shinichi YUMOTO (bronze, Londres 2012) font partie du personnel de l'équipe nationale.

"J'apprends de lutteurs munis de la grande expérience d'avoir gagné des médailles olympiques," dit Otoguro. "Je crois que ce peut être un grand avantage pour moi."

Son frère et Rei HIGUCHI, médaillé d'argent à Rio en 2016 en 57kg qui tentera d'obtenir une place pour Tokyo dans la même catégorie lors du prochain qualificatif Asie, ont tous deux eu l'occasion de voir de première main que leurs entraîneurs n'ont rien perdu depuis leur grande époque.

Takuto Otoguro avait l'avantage du poids face à Yumoto, qui luttait en 55kg dans sa jeunesse. Mias Higuchi s'est retrouvé dans la situation inverse avec Yonemitsu, qui donne l'impression qu'il reviendrait très vite à son meilleur niveau s'il décidait de reprendre la compétition.

"Il y a tellement de choses que je peux apprendre," a commenté Hi face au très musculaire Yonemitsu, dont la corpulence a augmenté depuis son triomphe aux JO de Londres en 66kg. "Naturellement, il y a une certaine différence de taille. Il me faut la dépasser.. Je suis une personne qui déteste perdre, ça a été dur à avaler. Mais je ne crois pas que la situation est sans espoir."

Il reste heureux d'être de retour dans l'équipe nationale, ce qui lui donne la chance de telles rencontres.

"Si je ne suis pas là, je perds l'occasion [de lutter] avec Yonemitsu ou Yumoto. C'est un plaisir, mais c'est aussi frustrant. Cette semaine, je ferai ce que je peux pour les battre."

Keisuke OTOGURO travaille un amené au sol (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

De difficiles décisions à prendre

Higuchi avait tout d'abord choisi de rejoindre l'équipe nationale en 65kg, mais n'a pas pu passer Otoguro. Il est alors descendu de deux catégories, jusqu'en 57kg, pour défier l'ancien champion du monde Yuki TAKAHASHI, qu'il a vaincu en finale de la Coupe de l'Empereur en décembre dernier, ce qui lui a permis de décrocher un billet pour le qualificatif olympique d'Asie.

Un obstacle s'est dressé sur sa route lorsqu'un foyer d'infection a éclaté parmi les lutteurs de l'Université japonaise de sciences sportives, son alma mater où il continue à s'entraîner et officie en tant que professeur assistant. Alors qu'il n'a pas été révélé si Higuchi était parmi ceux touchés par l'infection, il a déclaré avoir fait du mieux possible en les circonstances.

"En raison du coronavirus, la pratique a été réduite" dit-il. "Je suis rentré à la maison et avais beaucoup de temps libre. Je me sentais revigoré avec un sens renouvelé de l'engagement. Donc, ça n'a pas été si mauvais."

Le vétéran Sosuke TAKATANI, deux fois athlète olympique et médaillé mondial d'argent en 2014 en 74kg, qui tentera d'aller aux JO de Tokyo en 86kg, a vu lui aussi son entraînement réduit. Mais il reste imperturbable au sujet de la longue durée entre chaque camp de l'équipe nationale et l'annulation de toutes les compétitions.

"Je ne me sens pas du tout concerné," dit-il. "Chacun dans le pays doit surmonter la crise. Ce n'est pas l'histoire de 'ils ont fait comme ça ou on ne pouvait pas faire comme ci'. Je ferai ce que je peux pour me préparer pour la prochaine compétition."

Quelle sera cette compétition est toujours en suspens, mais même dans le cas du meilleur scénario, les meilleurs lutteurs du Japon devront prendre une décision difficile.

Le championnat du monde, normalement tenu en septembre, a été reprogrammé du 12 au 20 décembre à Belgrade. Mais il chevauchera ainsi les championnats du Japon prévus du 17 au 20 septembre.

Normalement, l'équipe envoyée au championnat du monde est choisie en fonction des résultats de la Coupe de l'Empereur en décembre et des championnats du Japon sur invitation de la Coupe Meiji, habituellement tenus en mai ou juin. Mais ces derniers ont été annulés cette année et un officiel de la Fédération japonaise de lutte a déclaré que les vainqueurs de la Coupe de l'Empereur se verront donner la préférence des places pour l'équipe de Belgrade. Certains, cependant, pourront choisir de rester au Japon pour la Coupe de l'Empereur, qui sera leur prérogative.

Takatani n'a pas hésité à dire qu'il optera pour Belgrade. "Mon objectif est d'être 1er mondial, donc si on m'en donne la chance je veux définitivement la médaille d'or," déclare-t-il, même si manquer la Coupe de l'Empereur mettrait un terme à ses neuf titres nationaux consécutifs.

Takuto Otoguro et Higuchi restent tous deux indécis à ce stade.

"Je dois en parler avec mon entraîneur, pour l'instant je ne sais pas," dit Otoguro, dont la plus récente compétition fut une course vers l'or à New Dehli à l'occasion du championnat d'Asie de février dernier. "Tokyo est l'objectif, c'est le standard. Quel que soit le tournoi auquel je participerai avant cela, je compte remporter le titre."

Higuchi prévoit également de jouer à chaud, ne prenant pas de décision pour l'instant mais assurant qu'il sera sur les tapis de l'une ou l'autre compétition.

"Cela dépendra du moment où je me sens de retrouver mon sens du match" dit-il.

Les équipes nationales de lutte féminine et de lutte gréco-romaine tiendront leurs camps les 20 et 21 octobre respectivement.