L'Hebdo !

L'Hebdo du 15 octobre !

By Eric Olanowski

En revue : Snyder change de Centre d'entraînement, les champions du monde U23 en titre à Budapest, les lieux des Événements de Série de Classement en 2020, les résultats des World Beach Games de l'ANOC, le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale.

1. Champion du monde et champion olympique, Snyder déménage 
En fin de semaine passée, la scène d'entraînement américaine a subi un changement monumental de centre de gravité suite au plus gros transfert de l'histoire récente.

Kyle SNYDER (USA), double champion du monde et champion olympique, a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il déménagera vers un autre centre d'entraînement, ajoutant que “la simple vérité est que je dois m'améliorer. Pour remplir mes obligations en tant que membre de Team USA et en tant que champion olympique en titre, je dois m'investir complètement et assumer toute la responsabilité du processus.” 

La décision de Snyder intervient juste un mois après le 'pire' Championnat du Monde de l'histoire de "Captain America" : vaincu par un autre champion olympique - Sharif SHARIFOV (AZE) - par 5-2 en demi-finale, c'est la première fois que Snyder n'atteint pas les finales. Le lot de consolation, la médaille de bronze - une cinquième médaille mondiale ou olympique d'affilée tout de même - n'a pas l'air de l'avoir satisfait. Snyder détient désormais une médaille d'or olympique, deux titres mondiaux, une médaille mondiale d'argent et une de bronze.

Au Centre d'Entraînement de Nittany Lion, Snyder pourra s'entraîner avec le champion du monde 2018 David TAYLOR (USA), entre autres médaillés mondiaux, et sous les instructions des entraîneurs et champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA), titrés en 2004 et, respectivement, 2012. 

 L'Italie avait accueilli le Matteo Pellicone à Sassari en 2019. (Photo : Gabor Martin)

2. Lieux établis pour les ESC 2020
United World Wrestling a annoncé que Rome et Varsovie accueilleront les Événements de Série de Classement (ESC) en 2020. Les deux compétitions comprendront les trois styles de lutte : lutte libre, lutte gréco-romaine et lutte féminine, et leurs résultats seront décisifs pour l'établissement des têtes de série des Jeux Olympiques de Tokyo.

Rome est programmée du 15 au 18 janvier et Varsovie du 4 au 7 juin - un mois avant l'ultime tournoi qualificatif olympique de Sofia.

“Nous avons le plaisir d'annoncer les villes hôtes des Séries de Classement 2020,” a déclaré le Président de l'UWW M. Lalovic. “La participation fut exceptionnelle aux événements 2019, et a aidé à faire monter la tension autour de nos lutteurs et du championnat du monde de Noursoultan. Nous remercions les comités organisateurs de Rome et Varsovie d'accueillir ces événements.”

Cliquez ICI pour l'article complet.

Le tenant du titre mondial senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) mène un groupe de 10 champions du monde qui remettront leur titre U23 sur le tapis de Budapest(Photo : Tony Rotundo) 

3. Dix tenants du titre des U23 sur les tapis de Budapest
Le Championnat du Monde des U23 ouvre dans moins de deux semaines à Budapest ; le champion du monde en titre de la catégorie senior Nugzari TSURTSUMIA (GEO) y mènera un groupe comprenant pas moins du tiers des champions du monde U23 élus l'année dernière.

Selon les dernières inscriptions (encore non officielles), 631 athlètes venus de 64 pays monteront sur les tapis hongrois du 28 octobre au 3 novembre prochain, et 10 d'entre eux défendront leur titre de champions du monde.

Cinq brilleront en lutte gréco-romaine avec à leur tête le champion du monde senior Nugzari Tsurtsumia, récemment élu à Nousoultan dans la catégorie de poids des 55kg et accompagné par son compatriote géorgien Zviadi PATARIDZE (GEO), déjà six fois champion du monde em cadets/juniors. 

Les trois autres tenants du titre des U23 sont Mohamed ELSAYED (EGY), Katsuaki ENDO (JPN) et Semen NOVIKOV (UKR). 

El Sayed, qui a qualifié l'Égypte pour les Jeux Olympiques en 67kg, luttera dans cette catégorie, comme Katsuaki Endo, tandis que Novikov se battra avec 20kg de plus face à lui. 

Trois titres seront remis en jeu en lutte libre, par Taimuraz SALKAZANOV (SVK), Kamran GHASEMPOUR (IRI) et Shamil ZUBAIROV (AZE) en, respectivement, 74, 86 et 92kg. 

En lutte féminine, c'est la Japonaise Saki IGARASHI (55kg) et la Chinoise Paliha PALIHA (76kg) qui tenteront de conserver leur titre. 

Champions du Monde U23 2018 inscrits : 
Lutte libre 
74kg - Taimuraz SALKAZANOV (SVK) 
86kg - Kamran Ghorban GHASEMPOUR (IRI) 
92kg - Shamil ZUBAIROV (AZE) 

Lutte gréco-romaine 
55kg - Nugzari TSURTSUMIA (GEO) 
67kg - Mohamed ELSAYED (EGY) 
67kg - Katsuaki ENDO (JPN) 
87kg - Semen NOVIKOV (UKR) 
130kg - Zviadi PATARIDZE (GEO) 

Lutte féminine 
55kg - Saki IGARASHI (JPN)
76kg - Paliha PALIHA (CHN) 

4. Inam sort le médaillé de bronze olympique Marsagishvili des finales des World Beach Games de l'ANOC
Muhammad INAM (PAK) a pris la revanche de sa défaite aux World Series de Rio de Janeiro en inscrivant un formidable 5-2 sur le médaillé olympique de bronze (Londres 2012) Dato MARSAGISHVILI (GEO) en finale des 90kg à Doha. 

Favori des World Beach Games de l'ANOC (Association des Comités Olympiques Nationaux), le Géorgien restait invaincu en World Series après s'être emparé de l'or à Chaves, Rio de Janeiro et au championnat du monde de Beach wrestling de Zagreb en septembre dernier.

Inam, dauphin des World Series à Rio de Janeiro, récolte la première médaille d'or de Beach wrestling de sa carrière.

Cliquez ICI pour les résultats du premier jour des World Beach Games de Doha. 

Alexander BOGOMOEV (RUS) remporte le titre des 61kg au Dmitri Korkin (Photo : Sachiko Hotaka)

5. Le Dmitri Korkin et la Coupe Continentale s'achèvent en Russie
La 12me édition annuelle du Dmitri Korkin et la Coupe Continentale se sont achevés en Russie le weekend dernier ; la Russie raffle huit des 10 titres disponibles à chacune des compétitions.

Le Dmitri Korkin, organisé par la République de Sakha en Yakoutie, dans l'est de la Sibérie, a couronné huit athlètes russes.

Les deux seuls champions non russes sont Peter IANULOV (MDA) et Daniel LIGETI (HUN). Ianulov, 15me des mondiaux de Noursoultan, vainc le trois fois dauphin européen Alexander GOSTIEV (AZE) en finale des 86kg. Ligeti, également 15me à Noursoultan, se défait de Pavel KRIVTSOV (RUS), qui repart avec la médaille de bronze de leur catégorie poids lourd de 125kg. 

Second tournoi d'où la Russie repart également huit fois titrée, la Coupe Continentale de  Khasavyurt dans le Nord-Caucase, à l'ouest de la capitale du Daghestan. 

Deux lutteurs non russes se parent du titre : Azamat DAULETBEKOV (KAZ) et Georgy RUBAEV (MDA). Dauletbekov, dauphin des mondiaux U23 en 2017, décroche celui des 86kg face à Arsenali MUSALALIEV (RUS), tandis que Rubaev, cinquième des mondiaux de Noursoultan cette année en 92kg, a arrêté Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS) en finale de cette même catégorie. 

RÉSULTATS du Dmitri Korkin
57kg 
OR - Zhargal DAMDINOV (RUS)
ARGENT - Arıyan TYUTRIN (RUS)
BRONZE - Aldar BALZINIMAEV (RUS)
BRONZE - Parviz IBRAGIMOV (AZE) 

61kg
OR - Alexander BOGOMOEV (RUS)
ARGENT - Kazuya KOYANAGI (JPN)
BRONZE – Eduard GRIGORIEV (RUS)
BRONZE – Peter PAVLOV (RUS)

65kg 
OR - Victor RASSADIN (RUS) 
ARGENT - Nʹurgun SCRAIABIN (BLR) 
BRONZE - Genghis ERDOGAN (TUR) 
BRONZE - Bulat BATOEV (RUS)

70kg
OR - Evgeny ZHERBAEV (RUS)
ARGENT - Arbak SAT (RUS)
BRONZE - Revolii SAMSONOV (RUS)
BRONZE - Timur NINKOLAEV (RUS)

74kg
OR - Nadirbeg HIZRIEV (RUS)
ARGENT - Nikita KNOTS (RUS)
BRONZE - Caballero GARZON (CUB) 
BRONZE - Hadzhimurad HAJIYEV (AZE)

79kg
OR - Tazhidin AKAYEV (RUS)
ARGENT - Abubakr ABAKAROV (AZE)
BRONZE - Akhmad TASHUKHADZHIEV (RUS) 
BRONZE - Logan MASSA (USA)

86kg
OR - Peter IANULOV (MDA)
ARGENT - Alexander GOSTIEV (AZE)
BRONZE - Krzysztof SADOVIK (POL)

92kg
OR - Guram CHERTKOEV (RUS) 
ARGENT - Anzor URISHEV (RUS)
BRONZE - Marzapet GALSTYAN (ARM) 
BRONZE - Ivan YANKOSKY (BRL)

97kg
OR - Igor OVSANNIKOV (RUS)
ARGENT - Maksoud VEJSALOV (UZB) 
BRONZE - George DIMITROV (BUL)

125kg
OR - Daniel LIGETI (HUN) 
ARGENT - Pavel KRIVTSOV (RUS) 
BRONZE - Baldan TSYZHIPOV (RUS)
BRONZE - Zelimkhan KHIZRIEV (RUS)

Azamat DAULETBEKOV (KAZ), l'un des deux seuls lutteurs non russes médaillés d'or de la Coupe Continentale. (Photo : Gabor Martin)

Coupe Continentale RÉSULTATS
57kg
OR - Abubakar MUTALIEV (RUS)
ARGENT - Hasanhuseyn BADRUDINOV (RUS)
BRONZE - Thomas GILMAN (USA) 
BRONZE - Azamat TUSHKAEV (RUS) 

61kg 
OR - Ibrahim ABDURAKHMANOV (RUS)
ARGENT - Rustam KARAKHANOV (RUS)
BRONZE - Artem GEBEKOV (RUS)
BRONZE - Kilyab HANIPAEV (RUS)

65kg
OR  - Ramadan FERZALIEV (RUS)
ARGENT - Evan HENDERSON (USA) 
BRONZE - Alibek OSMONOV (KGZ) 
BRONZE - Vazgen TEYANYAN (ARM)

70kg
OR - Aznaur TAVAEV (RUS)
ARGENT - Frank MOLINARO (USA) 
BRONZE - Gitinomagomed HAJIYEV (AZE) 
BRONZE - Umar MUTALIEV (RUS)

74kg
OR - Magomed KHIZRIEV (RUS)
ARGENT - Magoma DIBIRGADZHIEV (RUS)
BRONZE - Gadzhimurad ALIKHMAEV (RUS)
BRONZE - Amanula RASULOV (RUS)

79kg 
OR - Atsamaz SANAKOEV (RUS)
ARGENT - Isaiah MARTINEZ (USA)
BRONZE - Adam KHASIEV (RUS)
BRONZE - Magomed MUTALIBOV (RUS)

86kg
OR - Azamat DAULETBEKOV (KAZ) 
ARGENT - Arsenali MUSALALIEV (RUS)
BRONZE - Zhavrail SHAPIEV (UZB) 
BRONZE - Khabib HAJIYEV (RUS)

92kg
OR - Georgy RUBAEV (MDA) 
ARGENT - Gadzhimagomed NAZMUDINOV (RUS)
BRONZE - Muslim MAGOMEDOV (RUS)
BRONZE - Ramadan SHABANOV (RUS)

97kg
OR - Rasul MAGOMEDOV (RUS)
ARGENT - Hayden ZILMER (USA) 
BRONZE - Magomed TAGIROV (RUS)
BRONZE - Tai WALTZ (USA)

125kg
OR - Batraz GAZZAYEV (RUS)
ARGENT - Magomedgadzhi NURASULOV (RUS)
BRONZE - Alan KHUGAEV (RUS)
BRONZE - Shamil SHARIPOV (RUS)

L'Hebdo dans les réseaux ! 

1. Big Move Monday -- Sharshenbekov T. (KGZ) -- Mondiaux Seniors 2019
2. C'est dimanche ! ?
3. Quelques moments exceptionnels, d'après nous, des Championnats du Monde. 
4. Les meilleurs actions des combats de médailles du sixième jour des Championnats du Monde des Vétérans 2019.
5. Magnifique enchaînement de Murat Ozkan (TUR). | #beachwrestling #wrestling

Japon

Attendance réduite et sécurité pour la reprise des camps d'entraînement de l'équipe nationale japonaise

By Ken Marantz

TOKYO―Il y avait quelque chose d'inhabituel lors du lancement du camp d'entraînement de l'équipe du Japon - entre autres choses, seuls huit athlètes étaient présents.

Mais nous sommes dans une époque troublée. Le fait que le Japon ait finalement pu, au milieu d'une pandémie mondiale, remonter sur les tapis pour la première fois en 3 mois et demi constitue une avancée majeure pour le pays hôte des prochains Jeux Olympiques repoussés d'un an, qui peut ainsi commencer sa préparation à long terme.

Yukako et Risako KAWAI se désinfectent les mains à l'entrée de la salle de lutte du Centre national d'entraînement (CNE) de Tokyo. (photo : Sachiko Hotaka/JWF)

"Je suis vraiment heureuse de revoir les membres de l'équipe nationale après si longtemps," a déclaré Yukako KAWAI, l'une des quatre lutteuses de l'équipe olympique participant au camp féminin qui a commencé le jeudi 2 juillet. "Nous avions habituellement un camp par mois et même si nous ne sommes pas retournés à la normale, je suis contente de pouvoir à nouveau lutter ici."

Respectant les volumineuses directives soigneusement établies par le comité des sciences sportives de la Fédération japonaise de lutte, les camps du Centre national d'entraînement de Tokyo suivront de strictes protocoles afin de prévenir la diffusion du coronavirus, dont les effets sur le monde du sport sont dévastateurs.

En addition aux directives habituelles de port de masque, de lavage des mains et d'utilisation de désinfectant, ces directives appellent également à limiter le nombre de personnes présentes dans la salle de lutte à un moment donné. Ceci est obtenu par l'organisation différenciée des camps par style de lutte avec un minimum de période de chevauchement, en invitant principalement ceux et celles déjà en possession d'une place olympique ou qui seront parties prenantes des qualificatifs olympiques.

"Les camps d'entraînement - de lutte féminine, gréco-romaine et libre - n'ont pas pour but d'améliorer le niveau," a déclaré le directeur national du développement technique Shigeki NISHIGUCHI. "Ces camps visent spécifiquement les JO de Tokyo. Nous en avons donc limité le nombre, particulièrement pour juillet. Selon les circonstances, nous espérons être capables d'augmenter la fréquence en août et septembre. Mais le principal est de faire barrière au coronavirus."

Les athlètes conservent depuis le 16 juin le relevé quotidien de leur température corporelle, de leur santé générale et de tout contact externe qu'ils ont pu avoir. Tous ont fait un test d'anticorps avant le camp et, à l'exception d'une course rapide à un commerce de proximité, ils n'ont en principe pas le droit de quitter le centre.

Le camp de lutte féminine est le premier, du 2 au 8 juillet, suivi par la lutte gréco-romaine du 6 au 11 et par la lutte libre du 23 au 28. Un camp par mois sera organisé pour chaque style en août et septembre prochains, également presque séparément.

Yui SUSAKI par en ramassement lors d'un exercice d'amené au sol. (photo : Sachiko Hotaka/JWF)

Quatre des cinq membres de l'équipe olympique de lutte féminine - les championnes en titre Risako KAWAI (57kg), Sara DOSHO (68kg), la petite soeur de Risako Yukako (62kg) et Hiroe MINAGAWA (76kg) - ont rejoint les six tapis de la salle de lutte du CNE jeudi dernier, ainsi que la double championne du monde Yui SUSAKI (50kg) qui espère obtenir un billet olympique lors du qualificatif Asie prévu en mars prochain. Trois autres personnes étaient également présentes.

Absente du quintet olympique, la médaillée mondiale d'argent Mayu MUKAIDA (53kg), récemment diplômée de la fameuse université de Shigakkan. Elle a rejoint la firme de haute technologie JTEKT en tant qu'athlète sponsorisée et a des engagements envers cette entreprise. 

Hors les coaches, le personnel et les officiels de la Fédération, les seuls personnes permises dans la salle de lutte sont l'équipe du website de la Fédération japonaise et un correspondant UWW. Les médias japonais ont pu observer l'entraînement en streaming, et tenir une "conférence de presse" avec chaque lutteuse après la session.

Chaque personne pénétrant dans la salle devait se désinfecter les mains et avait sa température prise. Les lutteuses ont également désinfecté les semelles de leurs chaussures de lutte. Tous, coaches compris sauf les lutteuses en exercice, portaient constamment des masques.

À ce stade, la politique de la Fédération est de commencer doucement et d'augmenter la cadence en vue des Jeux Olympiques, faisant ce qui est possible pour éviter des blessures. La session ne comportait ainsi pas de lutte en direct. La première heure était faite d'étirements et de montée en pression des muscles principaux, suivis d'exercices tels que des ramassements de jambe par l'extérieur, des amenés au sol et des ceintures en pont. L'ambiance était relaxée mais concentrée sur les exercices à réaliser.

"Il y a encore un an et un mois avant les JO, alors nous voulons solidement consolider les fondamentaux et éviter les blessures," dit Nishiguchi. "Nous commençons par les choses fondamentales. Les lutteuses ont peut-être l'impression que ce n'est pas assez. Mais il n'y a aucune raison d'aller plus vite que la musique."

Sara DOSHO travaille un exercice de renforcement. (photo : Sachiko Hotaka/JWF)

Les éclopées
Ironiquement, alors qu'éviter les blessures est la priorité, trois des lutteuses olympiques souffrent actuellement de divers handicaps. En fait, Minagawa a profité du repos forcé pour subir une opération du genou tandis que  Dosho, qui délare s'être complètement remise de son opération à l'épaule de début 2019, continue à soigner un genou mal en point ; et Risako Kawai s'est faite un tour de reins.

"C'est une situation chronique depuis à peu près un an," dit Minagawa, médaillée mondiale d'argent en 2019, au sujet de son genou droit dont elle a subi l'ablation du ménisque. "C'était particulièrement dur en mars. Avec les JO [originellement] en août, il était impossible d'avoir une opération. Je pensais continuer et juste ignorer le problème, puis le report a été décidé."

Nishiguchi remarque que pour quelques personnes comme Minagawa, il y a un côté positif au report des JO pour cause de pandémie, puisque cela leur donne une année pour récupérer de leurs blessures.

Lors du pic de la pandémie au Japon, de début avril à début mai, le gouvernement avait déclaré l'état d'urgence, ce qui ne lui avait cependant pas permis d'imposer la fermeture des magasins, l'utilisation des masques ou la distanciation sociale. Mais les gouverneurs des préfectures du pays ont pu demander que de telles mesures soient respectées volontairement, un auto-confinement largement suivi par le public.

Comme les autres, Minagawa était alors obligée de se contenter de s'entraîner à la maison et de courir à l'extérieur car aucune salle de lutte ou de gym n'était restée ouverte.

"Pendant cette période d'auto-confinement, je devais rester à la maison et mentalement, ce fut difficile," dit-elle. "Récemment, l'état d'urgence a été levé, j'ai donc pu sortir plus et les camps nationaux ont rouvert, ce qui m'a aidé à remonter la pente. Je suis plus à même de regarder devant positivement."

Dosho dit qu'elle ressent encore quelques douleurs dans son genou, et que le soutien qu'elle reçoit allège le désagrément. Après avoir échoué à obtenir une médaille au championnat du monde, elle reste déterminée à faire amende honorable en devenant championne olympique encore une fois.

"Mon objectif de remporter une médaille d'or n'a pas changé d'un iota," dit-elle. "Je crois que tout ira bien si je reste patiente et y vais doucement à l'entraînement."

Risako KAWAI soulève la jambe de sa partenaire lors d'un exercice d'amené au sol. (photo : Sachiko Hotaka/JWF)

Et maintenant elle cuisine
Pour Risako Kawai, qui a remporté son quatrième titre mondial en septembre dernier à Noursoultan, rester à la maison lui a donné la possibilité d'apprendre quelque chose du monde réel, extérieur à celui du sport - comme comment cuisiner.

"Depuis le lycée, j'ai toujours pris mes repas au dortoir, et même après avoir terminé l'université, je pouvais manger là-bas," dit-elle. "Mais pendant la période d'auto-confinement, nous ne pouvions pas bouger. C'est la première fois que je devais préparer mes propres repas pour une si longue durée, même à mon âge."

Déclarant qu'elle a aussi fait du Pilate pour la première fois, Kawai a trouvé des recettes sur internet.

"Je n'avais jamais préparé de repas frits, mais j'ai pu faire un essai," dit-elle. "Plutôt que me concentrer sur une spécialité, j'ai tenté différentes choses."

Sa petite soeur Yukako, comme Risako un produit de Shigakkan, a eu du mal a s'éloigner de la vie couvée de l'université. "J'ai vraiment apprécié ma mère, qui nous préparait nos repas," dit-elle. 

Shigakkan a récemment réouvert ses installations et les Kawai ont pu remonter sur les tapis avant les camps nationaux, mais sans lutte active. 

"Naturellement, ma force a diminué par rapport à d'habitude," dit Risako. "Mais je ne ressens aucun changement dans mon rapport à la lutte."

Quant à remonter sur les tapis, ajoute-t-elle, "C'est la première fois depuis longtemps que les coaches m'observent travailler avec une partenaire. C'est un sentiment rafraîchissant." 

Elle dit qu'elle a récupéré à 80% son problème de dos et prend soin de ne pas rechuter. Lors des exercices de son premier entraînement, elle n'a pas fait de lutte au sol.

Yukako KAWAI takes down her practice partner. (photo by Sachiko Hotaka/JWF)

Les cheveux aujourd'hui et demain, loin
Parmi les principaux sujets de conversation du camp ne concernant pas la lutte, le nouveau look de Yukako Kawai était en première ligne : elle a surpris tout le monde pour avoir fait une coupe au bol de sa longue chevelure.

"C'est la première fois depuis l'école primaire que j'ai cette longueur," dit-elle. "C'est nouveau pour moi."

Kawai déclare qu'elle a coupé ses boucles juste avant le début de la période d'auto-confinement en mars, avant que les salons de coiffure ne ferment.

"J'ai toujours voulu les couper mais je n'en ai jamais eu le courage," ajoutant qu'elle avait pris cette résolution suite à un incident à New Delhi en février. "Au championnat d'Asie, on m'a tiré les cheveux. C'est là que j'ai décidé que j'en avais assez."

"A l'époque, les JO n'avaient pas encore été reportés. J'ai pensé que ce serait radical pour me mettre dans l'esprit du sprint vers les Jeux."

Ses courtes tresses ne sont pas le seul nouvel aspect de la vie de Kawa. Comme Mukaida, elle a obtenue son diplôme de Shigakkan pour rejoindre une compagnie avec un contrat qui lui permet de continuer à se dédier complètement à la lutte. Elle rejoint Risako comme employée de Japan Beverage, qui emploie également la lutteuse maintenant retraitée plusieurs fois championne du monde et médaillée olympique Kyoko HAMAGUCHI. 

"Jusqu'à maintenant, j'étais dans l'équipe de lutte en tant qu'étudiante," commente Kawai.. "Aujourd'hui la lutte est mon métier. C'est mon métier d'obtenir des résultats et de rembourser l'entreprise. Je ressens plus de responsabilité qu'avant. Je dois faire preuve de plus de discernement sur mes performances. Je suis reconnaissante qu'ils m'offrent le même environnement de lutte qu'auparavant, et je veux réussir et que mon entreprise sois contente."

Tandis que le programme international de lutte reste dans les limbes, Kawai déclare qu'elle ne se sent pas concernée par l'absence de tournoi spécidique pour lequel elle se préparerait au camp national. 

"Je n'y ai pas vraiment pensé," dit-elle. "Je pose un objectif pour chaque jour d'entraînement et je pense à comment l'atteindre. Plutôt que sur les tournois, je travaille à dépasser les problèmes que je peux avoir."