L'Hebdo !

L'Hebdo du 25 février !

By Eric Olanowski

En revue, le championnat d'Asie, le prochain championnat panaméricain, les débuts de J'den COX (USA) en 97kg...

1. Otoguro domine ses retrouvailles avec Punia pour l'or d'Asie
L'ancien champion du monde Takuto OTOGURO (JPN) est sorti vainqueur de manière plutôt convaincante de ses retrouvailles avec son rival Bajrang PUNIA (IND) dans le pays de celui-ci. S'il peut renouveler cet exploit à domicile - au moment crucial - est une autre histoire.

Otoguro a fait usage d'un ramassement de jambe simple par dessous pour décrocher une victoire par 10-2 sur Bajrang PUNIA (IND) en finale des 65kg du championnat d'Asie 2020, samedi soir à New Delhi.

Cette victoire, obtenue lors du remake très attendu de la finale des mondiaux 2018 dans laquelle Otoguro s'était échiné pour un étonnant 16-9, donne au jeune Japonais un regain de confiance à l'approche des Jeux Olympiques - qui tombe à point après sa décevante cinquième place aux mondiaux de Noursoultan.

"L'année dernière, j'avais l'impression de ne faire que perdre et j'ai traversé différentes étapes,” a déclaré Otoguro. “Mais c'est une année olympique, et je sens que j'ai pris un peu d'élan. Mais il y a toujours de la place pour faire mieux. Quelle force je peux atteindre depuis là où je me trouve, j'ai également hâte de le savoir.”

Punia, médaillé de bronze à Noursoultan l'année dernière, souhaitait défendre le titre qu'il avait remporté l'année dernière au championnat d'Asie de Xi'an, en Chine. Mais il est resté coi devant les attaques et contre-offensives d'Otoguro, et notamment lors des sept points alignés par le Japonais en seconde période du combat.

Interrogé au sujet de son attaque décisive, Otoguro a répondu : “Quand je me suis lancé, sa jambe était en sueur, alors j'ai visé sa chaussure pour ne pas glisser.”

Punia n'était pas immédiatement disponible pour des commentaires mais son entraîneur personnel Shako Bentinidis a déclaré qu'il ne fallait pas trop gloser sur cette défaite.

“Je suis heureux de la médaille d'argent d'aujourd'hui," a-t-il commenté. “Il lui arrive de perdre, mais pas aux Jeux Olympiques. Je ne crois pas que ce soit le problème. Mieux vaut perdre maintenant avant les Jeux.”

Bentinidis a lancé un avertissement aux médias indiens : “Nous devons rester serein, alors pas trop de 'Bajrang, Bajrang'."

C'était le premier championnat continental d'Otoguro, âgé de 21 ans, depuis sa victoire au championnat d'Asie cadet en 2018. Il dit qu'à l'approche des JO de Tokyo, il n'est pas sûr de prendre part à un tournoi à l'étranger, mais pense plutôt à faire un camp d'entraînement à l'extérieur.

Une chose dont il est sûr depuis sa couronne mondiale - il était devenu le plus jeune lutteur japonais de l'histoire champion du monde de lutte libre -, ses rivaux cherchent les failles de son jeux pour les exploiter.

“Bien sûr, j'ai l'impression d'être examiné par les autres,” a-t-il déclaré. “Je l'ai vraiment senti cette année. Depuis, j'ai fait quelques ajustements en vue des Jeux Olympiques.”

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Lutte libre 
57kg - Kumar RAVI (IND) df. Hikmatullo VOHIDOV (TJK), 10-0
61kg - Ulubek ZHOLDOSHBEKOV (KGZ) df. Muhammad IKROMOV (TJK), par tombé
65kg - Takuto OTOGURO (JPN) df. Bajrang PUNIA (IND), 10-2
70kg - Ilyas BEKBULATOV (UZB) df. Amirhossein HOSSEINI (IRI), 10-6
74kg - Daniyar KAISANOV (KAZ) df. Jitender JITENDER (IND), 3-1
79kg - Arsalan BUDAZHAPOV (KGZ) df. Baliyan GOURAV (IND), 7-5
86kg - Shutaro YAMADA (JPN) df. Ahmad BAZRIGHALEH (IRI), 10-10
92kg - Mohammadjavad EBRAHIMIZIVLAEI (IRI) df. Takuma OTSU (JPN), 11-0
97kg - Mojtaba GOLEIJ (IRI) df. Salywart KADIAN (IND), 10-0
125kg - Yusup BATIRMURZAEV (KAZ) df. Khuderbulga DORJKHAND (MGL),10-0


Elmurat TASMURADOV (UZB) arrache SONG Jinseub (KOR) en finale des 63kg au championnat d'Asie. (Photo : Kadir Caliskan)

2. Tasmuradov surmonte sa douleur et son adversaire coréen pour son cinquième titre d'Asie
Le médaillé olympique de bronze Elmurat TASMURADOV (UZB) est-il coriace ? Il vient juste de décrocher l'or d'Asie pour la cinquième fois - deux semaines à peine après s'être fracturé une côte.

“Il est toujours en convalescence,” a déclaré Tasmuradov après avoir démoli SONG Jinseub (KOR) en finale de lutte libre des 63kg mardi, le jour de l'ouverture du tournoi continental tenu cette année à New Delhi. “Je voulais obtenir un tombé pour éviter le par terre.”

Reprenant des mains la couronne qu'il avait remportée pour la dernière fois en 2018, Tasmuradov n'a pas pu obtenir un tombé, mais ce qu'il y avait de mieux dans ces circonstances : une victoire par supériorité technique 9-0 en 1'33, avec un grand arraché comptant pour quatre points - c'est la huitième médaille asiatique de sa carrière.

Tasmuradov était de retour dans sa catégorie de poids habituelle de 63kg, dans laquelle il a déclaré se sentir 'confortable'. Il s'était qualifié pour les JO en 60kg en obtenant la cinquième place des mondiaux de Noursoultan.

Pour le médaillé mondial d'argent 2018, avoir échoué à obtenir une médaille à Noursoultan est hors sujet, puisqu'il avait rempli l'objectif qu'il s'était fixé.

“Je voulais y aller et juste obtenir une place pour Tokyo. Je n'avais pas prévu de remporter une médaille, parce que je ne suis plus tout jeune. Alors j'y suis allé pour la qualification et c'est ce que j'ai fait.”

Au sujet de ses impressions sur sa cinquième médaille d'or d'Asie de New Delhi, lieu de son premier titre en 2013 grâce à une action de dernière seconde sur Abdol PAPI (IRI), il a déclaré, “Je ne ressens rien. Mon esprit est rivé sur les JO.”

Tasmuradov avait échoué l'année dernière, lors du championnat d'Asie de Xi'an, à obtenir ce cinquième titre. En cause, une sérieuse blessure au dos qui le força à déclarer forfait pour sa finale face à TUO Erbatu (CHN). Le fait qu'il continuât à lutter jusqu'à ce que la douleur devînt trop intense et qu'on l'aidât à quitter le tapis est une preuve de la ténacité qui l'a rendu si efficace - et qu'une fracture de côte n'est pas assez pour l'arrêter.

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Lutte gréco-romaine 
55kg - Pouya NASERPOUR (IRI) df. Jasurbek ORTIKBOEV (UZB), 8-0
60kg - Kenichiro FUMITA (JPN) df. Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ), 4-0
63kg - Elmurat TASMURADOV (UZB) df. SONG Jinseub (KOR), 9-0
67kg - RYU Hansu (KOR) df. Makhmud BAKHSHILLOEV (UZB), 4-1
72kg - Almin KAVIYANINEJAD (IRI) df. Ibragim MAGOMADOV (KAZ), 8-0
77kg - Tamerlan SHADUKAYEV (KAZ) df. Pejman POSHTAM (IRI), 10-1
82kg - Mahdi EBRAHIMI (IRI) df. CHOI Junhyeong (KOR), 3-1
87kg - Kumar SUNIL (IND) df. Azat SALIDINOV (KGZ), 5-0
97kg - Mohammadhadi SARAVI (IRI) df. LEE Seyeol (KOR), 5-2
130kg - Amin MIRZAZADEH (IRI) df. KIM Minseok (KOR), 9-0

3. Akhmetova Amanzhol pétrifie Mukaida et obtient le titre des 53kg de justesse
Tatyana AKHMETOVA AMANZHOL (KAZ) tourne sur le circuit depuis assez longtemps pour savoir que tout peut arriver en lutte. Mais la victoire miracle qu'elle a remportée l'a laissée aussi ébahie que n'importe qui.

Tatyana était près de perdre par supériorité technique la finale des 53kg de lutte féminine dans laquelle elle affrontait la médaillée mondiale d'argent Mayu MUKAIDA (JPN) vendredi soir lorsque, sur ce qui aurait dû être une ceinture en pont décisive de la part de Mukaida, elle l'enjamba pour obtenir la victoire par tombé, accompagnée de la médaille d'or du championnat d'Asie.

“Encore maintenant, je n'arrive pas à y croire parce que je perdais 8-0 et j'ai réussi à faire un tombé, donc je suis contente," a-t-elle déclaré pour le quatrième titre d'Asie de sa carrière et le premier depuis les deux qu'elle avait remporté d'affilée en 2013 et 2014.

“C'est la même chose qu'en 2013, la finale se déroulait ici à New Delhi,” a rajouté la lutteuse de 34 ans et mère de deux jeunes garçons. “Dans cette finale je perdais aussi et ai fait usage de la même technique, mais mon adversaire était Chinoise.” 

L'or de Tatyana Akhmetova Amanzhol est l'une des deux médailles dont le Kazakhstan s'est saisi dans les cinq derniers combats décisifs de la lutte féminine.

Pour Mukaida, cette défaite s'ajoute à une série d'opportunités gaspillées dans des événements majeurs. Elle avait concédé la défaite dans les derniers instants de sa finale des mondiaux de Paris en 2017, puis encore l'année dernière lors du championnat d'Asie de Xi'an.

Ce qui rend cette défaite encore plus décevante est que la championne du monde des 55kg 2018 a traversé la compétition de New Delhi comme branchée sur haut voltage. Tout est tombé en miette sur une soudaine défaillance - qu'elle peut regarder comme une leçon à prendre avant de rejoindre les Jeux Olympique de Tokyo cet été.

“Depuis mon premier combat, j'ai gardé mes pieds en mouvement, et j'ai senti que ma mobilité était très bonne dans ce tournoi,” a commenté Mukaida. “Même pendant [la finale], j'ai senti que je bougeais comme je le voulais. Mais finalement, j'ai été négligente en essayant de finir l'arraché et ça s'est terminé en tombé.” 

Jusqu'à ce moment, Tatyana Akhmetova Amanzhol n'avait rien pu dire face au ramassement de jambe simple par dessous de Mukaida, sa marque de fabrique, et l'amené à terre qui a suivi avec une roulade pour 4-0. Une procédure répétée par Mukaida, alors à deux points de la victoire par supériorité technique.

Mukaida touchait la victoire du bout des doigts lorsqu'elle lança une ceinture en pont. Mais à la moitié de l'arraché, Akhmetova Amanzhol réussit à faire relâcher sa prise à son adversaire et enjamber Mukaida, fermement stoppée sur son dos. La Kazakhe n'a eu qu'à appuyer pour mettre fin au combat en 1'48.

“Je ne savais pas quoi faire,” a commenté Akhmetova Amanzhol sur ce à quoi elle pensait à 8-0. “Mais c'est de la lutte. En lutte, tout peut arriver.”

Encore plus étonnant, Tatyana concourrait alors qu'elle est suit encore un traitement pour une blessure au genou. “Je luttais prudemment à cause de mon genou," a-t-elle dit. “C'est peut-être pour ça que le score était de 8-0.”

Le retour d'Akhmetova Amanzhol, qui s'était retirée depuis plusieurs année pour donner naissance à ses enfants et s'en occuper, a été motivé par son désir de retourner aux Jeux Olympiques. Elle était apparue lors des JO de Pékin en 2008, se plaçant cinquième des 48kg, et tentera d'ontenir une place aux JO lors du tournoi de qualification olympique du mois prochain au Kyrgyzstan. 

“Ma motivation est de lutter aux JO parce que j'y suis déjà allée une fois," dit-elle. “Les Jeux de Tokyo motivent mon retour à la lutte pour gagner une médaille d'or pour ma famille et la dédier à mes enfants et à mon pays.”

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Lutte féminine
50kg - Miho IGARASHI (JPN) df. Devi NIRMALA (IND), 3-2
53kg - Tatyana AKHMETOVA AMANZHOL (KAZ) df. Mayu MUKAIDA (JPN), par tombé
55kg - Pinki PINKI (IND) df. Dulguun BOLORMAA (MGL), 2-1
57kg - Risako KAWAI (JPN) df. Davaachimeg ERKHEMBAYAR (MGL), 10-0
59kg - Sarita SARITA (IND) df. Battsetseng ALTANTSETSEG (MGL), 3-2
62kg - Yukako KAWAI (JPN) df. Ayaulym KASSYMOVA (KAZ), 5-1
65kg - Naomi RUIKE (JPN) df. Sakshi MALIK (IND), 2-0
68kg - Divya KAKRAN (IND) df. Naruha MATSUYUKI (JPN), par tombé
72kg - Zhamila BAKBERGENOVA (KAZ) df. Mei SHINDO (JPN), 2-1
76kg - Hiroe MINAGAWA (JPN) df. Aiperi MEDET KYZY (KGZ), 4-1


Jordan BURROUGHS (USA) est l'un des trois tenants du titre inscrits de retour au championnat panaméricain. (Photo : Kadir Caliskan)

4. Le championnat panaméricain clôt la saison des championnats continentaux
Après une ardoise remplie de championnats continentaux en février, le championnat panaméricain ouvrira ses portes du 6 au 9 mars prochain à Ottawa au Canada et accueillera 192 athlètes - dont 16 tenants du titres - venus de 19 pays.

Le champion olympique Ismael BORRERO MOLINA (CUB) est en tête des huit champions de lutte gréco-romaine qui remettront leurs titres en jeu à Ottawa.

Le duo américain des championnes du monde Tamyra MENSAH (USA) et Adeline GRAY (USA) fera partie du quintette de médaillées d'or 2019 au sommet de l'affiche de la compétition de lutte féminine.

Enfin, en lutte libre, Anthony James ASHNAULT (USA), Jordan BURROUGHS (USA) et Kyle Frederick SNYDER (USA) seront en lice pour jouer leurs couronnes à quitte ou double.

PROGRAMME
Jeudi (5 mars) 
17:00 - Tirage GR – Toutes catégories

Vendredi (6 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée GR – 55-60-63-67-72-97-130kg
10:30 - Qualifications & Repêchage GR – 55-60-63-67-72-97-130kg
14:00 - Conférence technique – toutes les équipes UWW
16:00 - Cérémonie d'ouverture 
17:00 - Finales GR – 55-60-63-67-72-97-130kg Remise des prix

Samedi (7 mars) 
8:30 - Examen médical & Pesée GR – 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg 
10:30-13:30 Qualifications & Repêchage GR – 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg page6image407655344 page6image407655760
13:30 - Technical conference – all FS teams
17:00 - Finales - 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg Remise des prix

Dimanche (8 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg
10:30 - Qualifications & Repêchage WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg
17:00 - Finales WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg Remise des prix

Lundi (9 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg
10:30 - Qualifications & Repêchage FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg
17:00 - Finales FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg Remise des prix

5. Cox se saisit de l'or du Cerro Pelado pour ses débuts en 97kg 
Une semaine après son annonce très médiatisée qu'il passait en 97kg, J’den COX (USA) faisait ses débuts dans cette catégorie olympique à l'occasion du 
Cerro Pelado de la Havane à Cuba. Le double champion du monde a remporté le tournoi nordique de la catégorie par 3-0, se défaisant de deux opposants cubains et d'un compatriote.

La victoire de Cox survient quelques jours après l'annonce de son passage de 92 à 97kg, soit d'une catégorie de poids non olympique pour une olympique. Il tentera d'obtenir en 97kg un meilleur résultat que la médaille olympique de bronze de Rio (2016). “Je dois choisir entre 86 et 97kg. Là où j'en suis dans ma carrière maintenant, j'ai besoin d'en découdre ; il me faut un test," a commenté Cox. "Ce combat que je cherche, ce moteur, ce test dont j'ai besoin est aussi la raison pour laquelle j'ai décidé de passer en 97kg pour les JO de 2020.”

Cox aura donc passé ce premier test dans sa nouvelle catégorie de poids, vainquant Jacob KASPER (USA) et le médaillé mondial de bronze des U23 Yonger BASTIDA (CUB), mais sa plus belle victoire est celle obtenue sur le triple médaillé mondial Reineris SALAS PEREZ (CUB), son opposant lors du combat pour la médaille de bronze des Jeux de Rio, par 5-3.

Cox ne montera pas sur les tapis du championnat panaméricain mais sera présent pour les Essais olympiques des 4 et 5 avril, pour tenter de détrôner le tenant du titre olympique Kyle SNYDER (USA) pour la place des USA aux JO de Tokyo.

L'Hebdo dans les réseaux !
1. Big Move Monday -- Winchester J. @jacarra016(USA) -- Ch/at du Monde Seniors 2019
2. #WrestleNewDelhi Meilleure performance : Kumar RAVI (IND)
3. Jour Jordan Burroughs ! (2/22) 
4. Otoguro (JPN) prend l'OR ! 
5. Fumita (JPN) reçoit l'OR ! 

#WrestleCoralville

L'Ukraine arrive aux États-Unis avec l'histoire de la Coupe du monde en tête

By Vinay Siwach

CORALVILLE, Iowa (2 décembre) -- Au cours des dix derniers mois, l'équipe féminine d'Ukraine a terminé sur le podium aux Championnats d'Europe, aux Championnats du monde U23 et U17 et s'est qualifiée pour la Coupe du monde en terminant dans les cinq premiers aux Championnats du monde de Belgrade..

Les lutteurs y sont parvenus avec peu ou pas d'entraînement avant les Euros et sans base d'entraînement pour le reste de l'année. Quelques-uns se sont entraînés à Budapest tandis qu'un autre groupe était à Varsovie. Si quelqu'un était relativement chanceux, il pouvait s'entraîner dans l'ouest de l'Ukraine.

C'est donc un geste louable de la part d'USA Wrestling d'inviter l'équipe d'Ukraine au centre d'entraînement olympique de Colorado Springs deux semaines avant la Coupe du monde des 10 et 11 décembre, alors qu'il s'agit de deux des équipes les plus fortes.

Tout au long de l'année, United World Wrestling, en collaboration avec la Solidarité Olympique, le Comité National Olympique d'Ukraine et l'USOC, a fourni une assistance technique à la Fédération de Lutte d'Ukraine pour la participation de l'équipe féminine d'Ukraine aux principaux événements UWW.

La Coupe du monde faisait également partie du même plan : le département du développement d'UWW et les comités d'organisation locaux ont fourni un soutien technique à l'Ukraine.

“Nous restons engagés et dévoués à soutenir toutes nos fédérations nationales à travers le monde", a déclaré le président d'UWW, Nenad LALOVIC. "Malgré les problèmes politiques actuels, nous restons une même famille à travers la lutte.”

L'Ukraine s'est préparée pour la Coupe du monde avec une équipe complète et se rendra dans l'Iowa depuis le Colorado pour la compétition.  

"L'équipe américaine nous a accueillis très gentiment", a déclaré Oksana LIVACH (UKR). Nous sommes dans le centre olympique du Colorado, il y a de très bonnes conditions pour s'entraîner et nous aimons passer du temps ici."

Au milieu de toutes les difficultés rencontrées par l'équipe, les lutteurs ont tenu bon, passant de la lutte à l'entraînement lors de divers tournois. La Coupe du monde les verra relever le défi une fois de plus lorsque l'Ukraine affrontera le Japon et la Mongolie lors des phases de groupe du tournoi.

Après les championnats du monde, les lutteurs ont participé aux championnats du monde U23 en Espagne avant d'arriver aux États-Unis la semaine dernière. Les 26 membres de la délégation ont été accueillis à bras ouverts et bénéficient des meilleures installations et des meilleurs entraînements.

"Il y a beaucoup de séances de sparring, l'entraînement est très intéressant, on peut apprendre quelque chose de nouveau, échanger des expériences", a déclaré Oksana.

La Coupe du monde ne sera pas seulement un moyen de montrer la force de l'équipe ukrainienne, elle marquera aussi le retour des deux plus grandes stars du pays. L'ancienne championne du monde et triple championne olympique Yulia TKACH (UKR) est inscrite à ce tournoi, son premier depuis près de trois ans.

Une autre lutteuse qui reviendra après plus d'un an est la médaillée de bronze de Tokyo Iryna KOLIADENKO (UKR) chez les 62kg. Elle a sauté tous les tournois entre.

Tkach et Koliadenko seront les leaders de l'équipe qui comprend également Oksana LIVACH (UKR), Alina HRUSHYNA (UKR), Alla BELINSKA (UKR) et d'autres jeunes.

Lors de la Coupe du monde, l'Ukraine entamera sa campagne contre la Mongolie samedi après-midi et aura de grandes chances de remporter ce duel et de se retrouver en finale virtuelle contre le Japon. Comme le meilleur pays de lutte féminine envoie une équipe réduite, sans médaillée mondiale senior, l'Ukraine cherchera à créer la surprise si elle veut atteindre la finale du groupe A..

Avec l'équipe déjà acclimatée aux États-Unis et le retour de ses lutteurs seniors, la victoire de l'Ukraine ne sera pas une surprise.

"Le Japon est l'équipe la plus forte du monde en lutte féminine", a déclaré Tkach. "Je pense que la jeune équipe sera également forte et qu'il sera intéressant pour nous de rivaliser avec elle. Notre équipe est également assez jeune et forte."

"Nous croyons en notre équipe. Nous allons voir un bon combat sur le tapis et cela montrera qui gagne."

Outre la chance de remporter la Coupe du monde, l'équipe est motivée et unie par les moments difficiles que chacun a dû affronter cette année. L'émotion était à son comble lors du championnat d'Europe, qui a vu le sacre de trois championnes à Budapest, malgré l'incertitude de la vie au pays. Le grand soulagement est venu lorsqu'elle s'est qualifiée pour la Coupe du monde en terminant cinquième à Belgrade avec trois médailles.

"Cette année a été vraiment très difficile pour notre équipe. Nos filles se sont vraiment bien comportées", a déclaré Livach. "Je pense que cette saison restera dans l'histoire et dans notre mémoire. La Coupe du monde est le point final de cette année et nous voulons la terminer sur une bonne note. Toutes les équipes sont très fortes et tout le monde peut et a une chance de gagner, tout comme notre équipe."

Cette victoire en Coupe du monde rendra l'année encore plus historique pour le pays, qui n'a jamais terminé sur le podium de la compétition. Mais cela peut changer à Coralville.

"Notre équipe compte de nombreuses jeunes lutteuses qui ont l'occasion de faire leurs preuves", a déclaré Livach. "Attendez-vous à un combat digne de ce nom."