L'Hebdo !

L'Hebdo du 25 février !

By Eric Olanowski

En revue, le championnat d'Asie, le prochain championnat panaméricain, les débuts de J'den COX (USA) en 97kg...

1. Otoguro domine ses retrouvailles avec Punia pour l'or d'Asie
L'ancien champion du monde Takuto OTOGURO (JPN) est sorti vainqueur de manière plutôt convaincante de ses retrouvailles avec son rival Bajrang PUNIA (IND) dans le pays de celui-ci. S'il peut renouveler cet exploit à domicile - au moment crucial - est une autre histoire.

Otoguro a fait usage d'un ramassement de jambe simple par dessous pour décrocher une victoire par 10-2 sur Bajrang PUNIA (IND) en finale des 65kg du championnat d'Asie 2020, samedi soir à New Delhi.

Cette victoire, obtenue lors du remake très attendu de la finale des mondiaux 2018 dans laquelle Otoguro s'était échiné pour un étonnant 16-9, donne au jeune Japonais un regain de confiance à l'approche des Jeux Olympiques - qui tombe à point après sa décevante cinquième place aux mondiaux de Noursoultan.

"L'année dernière, j'avais l'impression de ne faire que perdre et j'ai traversé différentes étapes,” a déclaré Otoguro. “Mais c'est une année olympique, et je sens que j'ai pris un peu d'élan. Mais il y a toujours de la place pour faire mieux. Quelle force je peux atteindre depuis là où je me trouve, j'ai également hâte de le savoir.”

Punia, médaillé de bronze à Noursoultan l'année dernière, souhaitait défendre le titre qu'il avait remporté l'année dernière au championnat d'Asie de Xi'an, en Chine. Mais il est resté coi devant les attaques et contre-offensives d'Otoguro, et notamment lors des sept points alignés par le Japonais en seconde période du combat.

Interrogé au sujet de son attaque décisive, Otoguro a répondu : “Quand je me suis lancé, sa jambe était en sueur, alors j'ai visé sa chaussure pour ne pas glisser.”

Punia n'était pas immédiatement disponible pour des commentaires mais son entraîneur personnel Shako Bentinidis a déclaré qu'il ne fallait pas trop gloser sur cette défaite.

“Je suis heureux de la médaille d'argent d'aujourd'hui," a-t-il commenté. “Il lui arrive de perdre, mais pas aux Jeux Olympiques. Je ne crois pas que ce soit le problème. Mieux vaut perdre maintenant avant les Jeux.”

Bentinidis a lancé un avertissement aux médias indiens : “Nous devons rester serein, alors pas trop de 'Bajrang, Bajrang'."

C'était le premier championnat continental d'Otoguro, âgé de 21 ans, depuis sa victoire au championnat d'Asie cadet en 2018. Il dit qu'à l'approche des JO de Tokyo, il n'est pas sûr de prendre part à un tournoi à l'étranger, mais pense plutôt à faire un camp d'entraînement à l'extérieur.

Une chose dont il est sûr depuis sa couronne mondiale - il était devenu le plus jeune lutteur japonais de l'histoire champion du monde de lutte libre -, ses rivaux cherchent les failles de son jeux pour les exploiter.

“Bien sûr, j'ai l'impression d'être examiné par les autres,” a-t-il déclaré. “Je l'ai vraiment senti cette année. Depuis, j'ai fait quelques ajustements en vue des Jeux Olympiques.”

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Lutte libre 
57kg - Kumar RAVI (IND) df. Hikmatullo VOHIDOV (TJK), 10-0
61kg - Ulubek ZHOLDOSHBEKOV (KGZ) df. Muhammad IKROMOV (TJK), par tombé
65kg - Takuto OTOGURO (JPN) df. Bajrang PUNIA (IND), 10-2
70kg - Ilyas BEKBULATOV (UZB) df. Amirhossein HOSSEINI (IRI), 10-6
74kg - Daniyar KAISANOV (KAZ) df. Jitender JITENDER (IND), 3-1
79kg - Arsalan BUDAZHAPOV (KGZ) df. Baliyan GOURAV (IND), 7-5
86kg - Shutaro YAMADA (JPN) df. Ahmad BAZRIGHALEH (IRI), 10-10
92kg - Mohammadjavad EBRAHIMIZIVLAEI (IRI) df. Takuma OTSU (JPN), 11-0
97kg - Mojtaba GOLEIJ (IRI) df. Salywart KADIAN (IND), 10-0
125kg - Yusup BATIRMURZAEV (KAZ) df. Khuderbulga DORJKHAND (MGL),10-0


Elmurat TASMURADOV (UZB) arrache SONG Jinseub (KOR) en finale des 63kg au championnat d'Asie. (Photo : Kadir Caliskan)

2. Tasmuradov surmonte sa douleur et son adversaire coréen pour son cinquième titre d'Asie
Le médaillé olympique de bronze Elmurat TASMURADOV (UZB) est-il coriace ? Il vient juste de décrocher l'or d'Asie pour la cinquième fois - deux semaines à peine après s'être fracturé une côte.

“Il est toujours en convalescence,” a déclaré Tasmuradov après avoir démoli SONG Jinseub (KOR) en finale de lutte libre des 63kg mardi, le jour de l'ouverture du tournoi continental tenu cette année à New Delhi. “Je voulais obtenir un tombé pour éviter le par terre.”

Reprenant des mains la couronne qu'il avait remportée pour la dernière fois en 2018, Tasmuradov n'a pas pu obtenir un tombé, mais ce qu'il y avait de mieux dans ces circonstances : une victoire par supériorité technique 9-0 en 1'33, avec un grand arraché comptant pour quatre points - c'est la huitième médaille asiatique de sa carrière.

Tasmuradov était de retour dans sa catégorie de poids habituelle de 63kg, dans laquelle il a déclaré se sentir 'confortable'. Il s'était qualifié pour les JO en 60kg en obtenant la cinquième place des mondiaux de Noursoultan.

Pour le médaillé mondial d'argent 2018, avoir échoué à obtenir une médaille à Noursoultan est hors sujet, puisqu'il avait rempli l'objectif qu'il s'était fixé.

“Je voulais y aller et juste obtenir une place pour Tokyo. Je n'avais pas prévu de remporter une médaille, parce que je ne suis plus tout jeune. Alors j'y suis allé pour la qualification et c'est ce que j'ai fait.”

Au sujet de ses impressions sur sa cinquième médaille d'or d'Asie de New Delhi, lieu de son premier titre en 2013 grâce à une action de dernière seconde sur Abdol PAPI (IRI), il a déclaré, “Je ne ressens rien. Mon esprit est rivé sur les JO.”

Tasmuradov avait échoué l'année dernière, lors du championnat d'Asie de Xi'an, à obtenir ce cinquième titre. En cause, une sérieuse blessure au dos qui le força à déclarer forfait pour sa finale face à TUO Erbatu (CHN). Le fait qu'il continuât à lutter jusqu'à ce que la douleur devînt trop intense et qu'on l'aidât à quitter le tapis est une preuve de la ténacité qui l'a rendu si efficace - et qu'une fracture de côte n'est pas assez pour l'arrêter.

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Lutte gréco-romaine 
55kg - Pouya NASERPOUR (IRI) df. Jasurbek ORTIKBOEV (UZB), 8-0
60kg - Kenichiro FUMITA (JPN) df. Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ), 4-0
63kg - Elmurat TASMURADOV (UZB) df. SONG Jinseub (KOR), 9-0
67kg - RYU Hansu (KOR) df. Makhmud BAKHSHILLOEV (UZB), 4-1
72kg - Almin KAVIYANINEJAD (IRI) df. Ibragim MAGOMADOV (KAZ), 8-0
77kg - Tamerlan SHADUKAYEV (KAZ) df. Pejman POSHTAM (IRI), 10-1
82kg - Mahdi EBRAHIMI (IRI) df. CHOI Junhyeong (KOR), 3-1
87kg - Kumar SUNIL (IND) df. Azat SALIDINOV (KGZ), 5-0
97kg - Mohammadhadi SARAVI (IRI) df. LEE Seyeol (KOR), 5-2
130kg - Amin MIRZAZADEH (IRI) df. KIM Minseok (KOR), 9-0

3. Akhmetova Amanzhol pétrifie Mukaida et obtient le titre des 53kg de justesse
Tatyana AKHMETOVA AMANZHOL (KAZ) tourne sur le circuit depuis assez longtemps pour savoir que tout peut arriver en lutte. Mais la victoire miracle qu'elle a remportée l'a laissée aussi ébahie que n'importe qui.

Tatyana était près de perdre par supériorité technique la finale des 53kg de lutte féminine dans laquelle elle affrontait la médaillée mondiale d'argent Mayu MUKAIDA (JPN) vendredi soir lorsque, sur ce qui aurait dû être une ceinture en pont décisive de la part de Mukaida, elle l'enjamba pour obtenir la victoire par tombé, accompagnée de la médaille d'or du championnat d'Asie.

“Encore maintenant, je n'arrive pas à y croire parce que je perdais 8-0 et j'ai réussi à faire un tombé, donc je suis contente," a-t-elle déclaré pour le quatrième titre d'Asie de sa carrière et le premier depuis les deux qu'elle avait remporté d'affilée en 2013 et 2014.

“C'est la même chose qu'en 2013, la finale se déroulait ici à New Delhi,” a rajouté la lutteuse de 34 ans et mère de deux jeunes garçons. “Dans cette finale je perdais aussi et ai fait usage de la même technique, mais mon adversaire était Chinoise.” 

L'or de Tatyana Akhmetova Amanzhol est l'une des deux médailles dont le Kazakhstan s'est saisi dans les cinq derniers combats décisifs de la lutte féminine.

Pour Mukaida, cette défaite s'ajoute à une série d'opportunités gaspillées dans des événements majeurs. Elle avait concédé la défaite dans les derniers instants de sa finale des mondiaux de Paris en 2017, puis encore l'année dernière lors du championnat d'Asie de Xi'an.

Ce qui rend cette défaite encore plus décevante est que la championne du monde des 55kg 2018 a traversé la compétition de New Delhi comme branchée sur haut voltage. Tout est tombé en miette sur une soudaine défaillance - qu'elle peut regarder comme une leçon à prendre avant de rejoindre les Jeux Olympique de Tokyo cet été.

“Depuis mon premier combat, j'ai gardé mes pieds en mouvement, et j'ai senti que ma mobilité était très bonne dans ce tournoi,” a commenté Mukaida. “Même pendant [la finale], j'ai senti que je bougeais comme je le voulais. Mais finalement, j'ai été négligente en essayant de finir l'arraché et ça s'est terminé en tombé.” 

Jusqu'à ce moment, Tatyana Akhmetova Amanzhol n'avait rien pu dire face au ramassement de jambe simple par dessous de Mukaida, sa marque de fabrique, et l'amené à terre qui a suivi avec une roulade pour 4-0. Une procédure répétée par Mukaida, alors à deux points de la victoire par supériorité technique.

Mukaida touchait la victoire du bout des doigts lorsqu'elle lança une ceinture en pont. Mais à la moitié de l'arraché, Akhmetova Amanzhol réussit à faire relâcher sa prise à son adversaire et enjamber Mukaida, fermement stoppée sur son dos. La Kazakhe n'a eu qu'à appuyer pour mettre fin au combat en 1'48.

“Je ne savais pas quoi faire,” a commenté Akhmetova Amanzhol sur ce à quoi elle pensait à 8-0. “Mais c'est de la lutte. En lutte, tout peut arriver.”

Encore plus étonnant, Tatyana concourrait alors qu'elle est suit encore un traitement pour une blessure au genou. “Je luttais prudemment à cause de mon genou," a-t-elle dit. “C'est peut-être pour ça que le score était de 8-0.”

Le retour d'Akhmetova Amanzhol, qui s'était retirée depuis plusieurs année pour donner naissance à ses enfants et s'en occuper, a été motivé par son désir de retourner aux Jeux Olympiques. Elle était apparue lors des JO de Pékin en 2008, se plaçant cinquième des 48kg, et tentera d'ontenir une place aux JO lors du tournoi de qualification olympique du mois prochain au Kyrgyzstan. 

“Ma motivation est de lutter aux JO parce que j'y suis déjà allée une fois," dit-elle. “Les Jeux de Tokyo motivent mon retour à la lutte pour gagner une médaille d'or pour ma famille et la dédier à mes enfants et à mon pays.”

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Lutte féminine
50kg - Miho IGARASHI (JPN) df. Devi NIRMALA (IND), 3-2
53kg - Tatyana AKHMETOVA AMANZHOL (KAZ) df. Mayu MUKAIDA (JPN), par tombé
55kg - Pinki PINKI (IND) df. Dulguun BOLORMAA (MGL), 2-1
57kg - Risako KAWAI (JPN) df. Davaachimeg ERKHEMBAYAR (MGL), 10-0
59kg - Sarita SARITA (IND) df. Battsetseng ALTANTSETSEG (MGL), 3-2
62kg - Yukako KAWAI (JPN) df. Ayaulym KASSYMOVA (KAZ), 5-1
65kg - Naomi RUIKE (JPN) df. Sakshi MALIK (IND), 2-0
68kg - Divya KAKRAN (IND) df. Naruha MATSUYUKI (JPN), par tombé
72kg - Zhamila BAKBERGENOVA (KAZ) df. Mei SHINDO (JPN), 2-1
76kg - Hiroe MINAGAWA (JPN) df. Aiperi MEDET KYZY (KGZ), 4-1


Jordan BURROUGHS (USA) est l'un des trois tenants du titre inscrits de retour au championnat panaméricain. (Photo : Kadir Caliskan)

4. Le championnat panaméricain clôt la saison des championnats continentaux
Après une ardoise remplie de championnats continentaux en février, le championnat panaméricain ouvrira ses portes du 6 au 9 mars prochain à Ottawa au Canada et accueillera 192 athlètes - dont 16 tenants du titres - venus de 19 pays.

Le champion olympique Ismael BORRERO MOLINA (CUB) est en tête des huit champions de lutte gréco-romaine qui remettront leurs titres en jeu à Ottawa.

Le duo américain des championnes du monde Tamyra MENSAH (USA) et Adeline GRAY (USA) fera partie du quintette de médaillées d'or 2019 au sommet de l'affiche de la compétition de lutte féminine.

Enfin, en lutte libre, Anthony James ASHNAULT (USA), Jordan BURROUGHS (USA) et Kyle Frederick SNYDER (USA) seront en lice pour jouer leurs couronnes à quitte ou double.

PROGRAMME
Jeudi (5 mars) 
17:00 - Tirage GR – Toutes catégories

Vendredi (6 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée GR – 55-60-63-67-72-97-130kg
10:30 - Qualifications & Repêchage GR – 55-60-63-67-72-97-130kg
14:00 - Conférence technique – toutes les équipes UWW
16:00 - Cérémonie d'ouverture 
17:00 - Finales GR – 55-60-63-67-72-97-130kg Remise des prix

Samedi (7 mars) 
8:30 - Examen médical & Pesée GR – 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg 
10:30-13:30 Qualifications & Repêchage GR – 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg page6image407655344 page6image407655760
13:30 - Technical conference – all FS teams
17:00 - Finales - 77-82-87kg & WW – 55-59-65-72kg Remise des prix

Dimanche (8 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg
10:30 - Qualifications & Repêchage WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg
17:00 - Finales WW – 50-53-57-62-68-76kg & FS – 79-92kg Remise des prix

Lundi (9 mars) 
08:30 - Examen médical & Pesée FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg
10:30 - Qualifications & Repêchage FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg
17:00 - Finales FS – 57-61-65-70-74-86-97-125kg Remise des prix

5. Cox se saisit de l'or du Cerro Pelado pour ses débuts en 97kg 
Une semaine après son annonce très médiatisée qu'il passait en 97kg, J’den COX (USA) faisait ses débuts dans cette catégorie olympique à l'occasion du 
Cerro Pelado de la Havane à Cuba. Le double champion du monde a remporté le tournoi nordique de la catégorie par 3-0, se défaisant de deux opposants cubains et d'un compatriote.

La victoire de Cox survient quelques jours après l'annonce de son passage de 92 à 97kg, soit d'une catégorie de poids non olympique pour une olympique. Il tentera d'obtenir en 97kg un meilleur résultat que la médaille olympique de bronze de Rio (2016). “Je dois choisir entre 86 et 97kg. Là où j'en suis dans ma carrière maintenant, j'ai besoin d'en découdre ; il me faut un test," a commenté Cox. "Ce combat que je cherche, ce moteur, ce test dont j'ai besoin est aussi la raison pour laquelle j'ai décidé de passer en 97kg pour les JO de 2020.”

Cox aura donc passé ce premier test dans sa nouvelle catégorie de poids, vainquant Jacob KASPER (USA) et le médaillé mondial de bronze des U23 Yonger BASTIDA (CUB), mais sa plus belle victoire est celle obtenue sur le triple médaillé mondial Reineris SALAS PEREZ (CUB), son opposant lors du combat pour la médaille de bronze des Jeux de Rio, par 5-3.

Cox ne montera pas sur les tapis du championnat panaméricain mais sera présent pour les Essais olympiques des 4 et 5 avril, pour tenter de détrôner le tenant du titre olympique Kyle SNYDER (USA) pour la place des USA aux JO de Tokyo.

L'Hebdo dans les réseaux !
1. Big Move Monday -- Winchester J. @jacarra016(USA) -- Ch/at du Monde Seniors 2019
2. #WrestleNewDelhi Meilleure performance : Kumar RAVI (IND)
3. Jour Jordan Burroughs ! (2/22) 
4. Otoguro (JPN) prend l'OR ! 
5. Fumita (JPN) reçoit l'OR ! 

#WrestleOslo

Geraei l'intrépide ajoute le titre mondial à son titre olympique

By Ken Marantz

OSLO, Norvège (le 10 octobre) -- Mohammadreza GERAEI (IRI) a terminé le championnat du monde comme les Jeux Olympiques de Tokyo il y a deux mois : au sommet du podium.

Geraei, vainqueur de la catégorie de poids des 67kg en lutte gréco-romaine par 5-2 sur Nazir ABDULLAEV (RWF) à la Jordal Amfi Arena d'Oslo, fut l'un des deux champions iraniens de cette dernière nuit de finales.

"Après le confinement, j'ai pu remporter des médailles d'or aux Jeux Olympiques et au championnat du monde, alors 2021 est la plus belle année de ma vie !", a déclaré Gereai.

Meysam DALKHANI (IRI), natif de Shiraz comme Geraei, a précédé son compatriote en obtenant le titre des 63kg, tandis que le médaillé olympique de bronze Zurabi DATUNASHVILI (SRB) a conclu le tournoi sur une majestueuse projection à 5 points pour une victoire en finale des 87kg et un titre depuis longtemps attendu.

La Fédération de lutte de Russie, qui avait remporté plus tôt le titre de lutte libre par équipe, avait déjà obtenu sa cinquième couronne de lutte gréco-romaine d'affilée avant cette dernière soirée. Le résultat final place l'équipe russe en première place avec 152 points, l'Iran deuxième avec 146 et l'Azerbaïdjan troisième avec 107 points.

Geraei, champion du monde 2019 des U23 en 72kg, s'il a eu des moments difficiles lors des combats d'ouverture, n'a jamais tremblé ou perdu ses moyens sur le chemin de sa première finale senior.

Contre le médaillé européen d'argent 2020 Abdullaev, Geraei n'avait pas pu inscrire de point d'une position parterre en première période et avait une petite avance d'un point à l'entrée de la seconde.

Mais il a alors su prendre les choses en main, passant d'un contrôle au corps à une clef de tête et projetant Abdullaev au tapis pour quatre points. Abdullaev, vainqueur de la coupe du monde individuelle 2020, obtint ensuite deux points lors d'un contre sur une tentative de projection en bordure de tapis, mais dut s'en contenter face à un Geraei sur ses gardes.

Mohammadreza GERAEIMohammadreza GERAEI (IRI) inscrit quatre points sur une clef de tête (Photo : UWW / Martin Gabor)

Le triomphe de Geraei survient deux jours après que son grand frère Mohammadali a décroché le bronze en 77kg. "Je souhaite remercier tout le monde dans ma ville natale de Shiraz pour ces médailles," a-t-il déclaré.

Si Mohammadali est surnommé "le faucon", Mohammadreza pourait être appelé "le phénix", car il semble chaque fois renaître des cendres d'une presque défaite.

En combat d'ouverture, il était mené 6-1 par le champion d'Asie Tsuchika SHIMOYAMADA (JPN), avant de réaliser un retour miracle grâce à un tombé - et une grande embrassade. En demi-finale, deux points pour fuite et un challenge perdu dans les dernières secondes lui attibuèrent la victoire par 7-6 sur Ramaz ZOIDZE (GEO).

"Je sais que la plupart de mes victoires se sont faites dans les dernières secondes, mais je croyais en moi et je remercie Dieu d'avoir pu m'en tirer si bien," a-t-il commenté.

Abdullaev, 30 ans, a atteint les finales alors qu'il était arrivé à Oslo sans grands honneurs à son actif. Il avait cependant triomphé lors de la coupe du monde individuelle - à noter que sa victoire en quart de finale sur Davor STEFANEK (SRB), champion olympique à Rio en 2016, fut l'ultime combat de la carrière de ce dernier.

Meysam DALKHANIMeysam DALKHANI (IRI), médaillé d'or des 63kg (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

Dans un combat en dents de scie entre deux jeunes étoiles montantes de la catégorie des 63kg, le champion du monde 2019 des U23 Dalkhani obtint une sortie de tapie décisive à 1'08 de la fin pour se défaire du médaillé de bronze européen Leri ABULADZE (GEO) par 5-4.

"Je suis très heureux et j'étais supposé obtenir cet or," a dit Dalkhani. "Les choses ont été difficiles depuis la pandémie et ça n'a pas été une sinécure d'obtenir ce titre et je suis content de répondre aux attentes de mes coaches et de mon pays. Je suis juste un soldat pour mon pays."

Dalkhani, médaillé d'argent d'Asie cette année, prit la tête 3-1 lors d'une clef en pont depuis une position parterre, en reprise de laquelle Abuladze obtint un renversement. Abduladze prit ensuite la tête 4-3 en seconde période, alignant également une clef en pont depuis une position parterre.

Meysam DALKHANIMeysam DALKHANI (IRI) est l'un des quatre champions iraniens (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

A l'approche de la cloche, Dalkhani maintint la pression et força Abduladze hors du tapis avant que le Géorgien ne le mette au sol ; il passa alors derrière lui, obtenant une avance sur critères.

L'équipe géorgienne demanda un challenge mais la demande fut rejetée, donnant à Dalkhani un cinquième point qu'il sut garder jusqu'à la fin. Abuladze tombait de déception sur le tapis tandis que Dalkhani et son coach célébraient leur victoire à ses côtés.

Aujourd'hui âgé de 24 ans, Dalkhani avait remporté une médaille de bronze lors des mondiaux 2016 et avait terminé cinquième lors de ses débuts en seniors aux mondiaux de Noursoultan en 2019. Abuladze, 22 ans, fut médaillé mondial d'or junior en 2017, de bronze en 2018, d'argent en 2019.

"J'étais à Noursoultan mais n'y ai rien obtenu, mais je remercie Dieu pour l'or d'Oslo," a déclaré Dalkhani.

Zaurabi DATUNASHVILIZaurabi DATUNASHVILI (SRB) remporte la médaille d'or des 87kg sur une projection à cinq points (Photo : UWW / Martin Gabor)

L'ultime combat de la compétition, la finale des 87kg, s'est terminé par un bruit sourd, celui de Kiryl MASKEVICH (BLR) heurtant le tapis après une majestueuse projection à cinq points du quatre fois champion d'Europe Datunashvili.

"Ce fut un combat difficile mais j'avais la stratégie," a commenté Datunashvili. "Moi et mon coach l'avions établie."

Datunashvili a inscrit tous ses points en seconde période, avec pour culmination cette interminable projection à 5 points qui mit le point final d'une supériorité technique 9-1 à 3'46 pour une première médaille d'or en quatre apparitions en championnats du monde.

Mené 1-0 en début de seconde période, le Serbe né Géorgien Datunashvili para une tentative d'amené latérale pour deux points, puis en obtint deux de plus lorsque Maskevich fut pénalisé pour être sorti des limites. Ceci amena Datunashvili en position parterre, et c'est alors qu'il souleva la foule par sa spectaculaire projection.

"Je le connais bien, je connais son style," a commenté Datunashvili. "Il a commis une faute et c'est à ce moment que j'ai gagné."

Zaurabi DATUNASHVILIZaurabi DATUNASHVILI (SRB) est le troisième Serbe champion du monde de lutte gréco-romaine (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

Les deux athlètes se sont rencontrés deux fois depuis 10 mois, avec pour résultat une victoire chacun. Maskevich s'était attribué la première victoire 11-3 en demi-finale de la coupe du monde individuelle, sur sa route pour le titre, et Datunashvili a pris sa revanche 5-1 lors de la finale du championnat d'Europe en avril dernier.

"Il est l'un des meilleurs lutteurs de notre catégorie de poids," a commenté Datunashvili. "Il a gagné, puis j'ai gagné, puis j'ai gagné aujourd'hui. C'était le combat final. Je suis le roi."

L'or européen a donc précédé le bronze olympique de Datunashvili, où il avait concédé la défaite au premier tour face au futur champion Zhan BELINIUK (UKR) mais était revenu grâce au repêchage.

"A Tokyo, j'ai remporté le bronze et mon état psychologique était très bon après," a dit Datunashvili. "Je me suis reposé pendant un mois et me suis préparé pour Oslo pendant le deuxième."

Datunashvili, qui a commencé à concourir pour la Serbie en 2020, s'était qualifié pour ses troisièmes Jeux Olympiques lors du qualificatif de la dernière chance en vainquant le champion olympique 2016 Davit CHAKVETADZE (RUS).

Maskevich s'était aussi qualifié pour Tokyo, mais il a été éliminé dès le premier tour. Le médaillé mondial de bronze U23 2019 espérait devenir le premier champion du monde biélorusse depuis 2011.

Lors des combats pour le bronze, Lasha GOBADZE (GEO), incapable de décrocher un second titre d'affilée, s'en est sorti avec le deuxième bronze de sa carrière en prenant le dessus sur Turpan BISULTANOV (DEN) 5-2 en 87kg.

Gobadze, champion du monde 2019 des 82kg, inscrivit 4 points sur une ingénieuse action depuis une position parterre - revanche d'une défaite concédée 4-3 face aux 20 ans de Bisultanov en finale du championnat d'Europe 2019.

Gobadze souleva Bisultanov dans les airs, mais comprenant qu'il n'aurait pas assez de marge pour une projection, il se contenta de tomber en avant et de le plaquer au sol. Bisultanov essaya de passer derrière lui pour le point d'un renversement, mais n'obtint lui-même aucun point depuis la position parterre.

Bisultanov, tout juste trois ans après avoir obtenu le bronze aux mondiaux cadets, s'était incliné lors des combats pour le bronze du championnat d'Europe cette année face à Milad ALIRZAEV (RWF) -- vaincu en repêchage par Gobadze plus tôt dans la soirée.

Dans l'autre combat des 87kg, Arkadiusz KULYNYCZ (POL) a pris la tête en seconde période avant d'obtenir un tombé à 4:54 lorsqu'il para une tentative latérale désespérée de Istvan TAKACS (HUN).

Kulynycz, jusqu'ici non titré et qui n'avait ontenu qu'une seule victoire lors des deux championnats du monde précédents, était mené 2-0 en seconde période avant de recevoir un point pour passivité. Depuis sa position parterre, il obtint les deux points d'une mise en danger par une ceinture à rebours, passant ainsi en tête à 3-2.

Le duo s'était affronté lors de l'Open de Pologne plus tôt cette année, et Takacs avait vaincu Kulynycz en quart de finale sur la route de sa médaille d'argent.

En 63kg, le champion du monde junior 2017 Kensuke SHIMIZU (JPN) a inscrit six points depuis une position parterre pour finalement obtenir la supériorité technique à 10-1 sur le médaillé européen de bronze 2020 Erik TORBA (HUN).

Après que Torba a marqué en début de combat une sortie de tapis, Shimizu reçut un point de passivité. L'athlète de 22 ans sut profiter de la position parterre, lançant une projection à 4 points, puis une roulade pour 2 points. Il conclut le combat sur un amené au sol à 2:47.

Shimizu vient de l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, où les sports d'hiver sont rois et où le nom de sa famille est associé au patinage de vitesse. Son oncle Hiroyasu SHIMIZU fut trois fois médaillé olympique, dont une médaille d'or obtenue aux 500 mètres des Jeux de Nagano en 1998, et est un ancien détenteur du record du monde.

Shimizu a eu un cheminement quelque peu hors du commun jusqu'à Oslo. Il a remporté le premier des deux championnats du Japon qui servent de qualificatifs nationaux pour le championnat du monde, et aurait été sélectionné de suite s'il avait remporté le second également. Mais il a manqué le tournoi car son inscription fut soumise trop tard ; il fut ensuite forcé de vaincre le champion lors d'un éliminatoire.

Lors du championnat d'Asie cette année, Shimizu était handicapé par une blessure au genou subie deux semaines avant la compétition et fut vaincu en quart de finale, ce qui en fit le seul Japonais des quatre catégories de poids les plus légères à n'avoir pas remporté de médaille.

Ironiquement, Sultan ASSUTULY (KAZ), que Shimizu avait vaincu 4-1 lors du repêchage de dimanche, a décroché l'or d'Asie par tombé sur Dalkhani.

Dans l'autre combat en 63kg, Lenur TEMIROV (UKR) remporte la deuxième médaille mondiale de bronze de sa carrière, se démarquant par un amené au sol sur passade arrière sur le médaillé européen d'argent Taleh MAMMADOV (AZE) 5-4.

Temirov, deux fois médaillé européen de bronze et qui a terminé cinquième des JO de Tokyo, était mené 4-2 en fin de première période, mais passa devant sur critères grâce à l'amené au sol de seconde période, avant de recevoir un point pour passivité qui lui permit de doubler le bronze déjà obtenu en 2018.

Mammodov n'a pas obtenu de médaille pour son quatrième championnat du monde ; sa meilleure place reste la septième, en 2018.

En 67kg, Zoidze a mis l'encore jeune Hasrat JAFAROV (AZE) à l'épreuve, s'imposant en rapides rafales par supériorité technique 8-0 et décrochant sa première médaille mondial en senior après sa cinquième place de Tokyo.

Zoidze usa d'un bras à la volée pour prendre la tête 4-0, puis obtint deux points lorsque Jafarov, champion du monde junior cette année, tenta de fuir au sol. Lors de la position parterre, Zoidze exécuta rapidement une clef en pont pour clore le combat en 1'24.

Zoidze a connu plusieurs succès avec les cadets et les juniors, remportant l'argent des mondiaux U23 et l'or des U23 Europe, deux médailles mondiales d'or en junior et une d'or et une d'argent en mondiaux cadets.

Le vétéran Almat KEBISPAYEV (KAZ) s'est emparé de sa quatrième médaille mondiale de bronze en onze ans en obtenant une victoire par 7-4 sur le médaillé européen de bronze Murat FIRAT (TUR) dans la seconde rencontre des 67kg.

Kebispayev, âgé de 33 ans et qui a décroché cette année sa troisième médaille d'argent d'Asie, était mené de trois points après que Firmat a inscrit une clef en pont en première période sur une position parterre.

Mais lorsque son tour vint en seconde période, Kebispayev, dans l'impossibilité de réaliser une roulade, changea intelligement de direction et opta pour une clef de tête simple et inscrivit une projection à quatre points suivie d'une mise en danger pour deux points.

Kebispayev - deux fois olympien mais absent de Tokyo - et Firat s'étaient affrontés lors des demi-finales de la Takhti Cup en 2018, où le Kazakh était sorti victorieux par 4-2.

Kebispayev affiche à son tableau les médailles mondiales de bronze 2010, 2015 et 2019, ainsi qu'une médaille d'argent obtenue en 2011. Il fut champion d'Asie en 2011 et 2018.

RWFL'équipe russe a remporté le titre de lutte gréco-romaine (Photo : UWW / Martin Gabor)

Résultats

Lutte gréco-romaine

63kg (21 inscriptions)
OR : Meysam DALKHANI (IRI) df. Leri ABULADZE (GEO), 5-4

BRONZE : Kensuke SHIMIZU (JPN) df. Erik TORBA (HUN) ST, 10-1, 2:47
BRONZE : Lenur TEMIROV (UKR) df. Taleh MAMMADOV (AZE), 5-4

67kg (27 inscriptions)
OR : Mohammadreza GERAEI (IRI) df. Nazir ABDULLAEV (RWF), 5-2

BRONZE : Ramaz ZOIDZE (GEO) df. Hasrat JAFAROV (AZE) ST, 8-0, 1:24
BRONZE : Almat KEBISPAYEV (KAZ) df. Murat FIRAT (TUR), 7-4

87kg (25 inscriptions)
OR : Zurabi DATUNASHVILI (SRB) df. Kiryl MASKEVICH (BLR) ST, 9-1, 3:46

BRONZE : Lasha GOBADZE (GEO) df. Turpan BISULTANOV (DEN), 5-2
BRONZE : Arkadiusz KULYNYCZ (POL) df. Istvan TAKACS (HUN) Tombé, 4:54 (5-2)