L'Hebdo !

L'Hebdo du 25 juin !

By Eric Olanowski

En revue, les Jeux Européens, le championnat d'Europe cadets du weekend dernier, les classements mondiaux de lutte féminine, Alili qui écrit l'histoire pour la Macédoine du Nord et l'ouverture de la vente des billets pour le championnat du monde de #WrestleNurSultan.

1. Les Jeux Européens sont en cours à Minsk, en Biélorussie
La seconde édition des Jeux Européens a débuté ce matin à Minsk, en Biélorussie, où Stevan MICIC (SRB) et Ali SHABANAU (BLR) ont créé la surprise. Tous deux ont vaincu leurs opposants, deux lutteurs turcs classés No.1 mondiaux dans leurs catégories respectives.

Micic, premier lutteur serbe de l'histoire médaillé d'Europe (le bronze en 2018), a remporté une victoire à l'arrachée par 6-5 sur le champion d'Europe en titre Suleyman ATLI (TUR). Micic a inscrit tous ses points en seconde période, soit deux amenés au sol et une mise en danger, brisant les espoirs de médaille d'or du No.1 mondial dans la catégorie des 57kg.

Micic fera face à Taras MARKOVYCH (UKR) en demi-finale, et le vainqueur de ce combat tombera ensuite très probablement sur le champion du monde en titre Zavur UGUEV (RUS). 

Ali Shabanau a également contré avec succès un lutteur classé No.1 mondial, le Turc Faith ERDIN, alors qu'il était mené 3-1 à seulement quelques secondes de la cloche. Il a pris la tête 3-3 sur critères par une prise de bras au dernier instant.

Shabanau sera opposé à Ahmed DUDAROV (GER) pour une demi-finale dont le vainqueur rencontrera soit Alexander GOSTIYEV (AZE), soit Dauren KURUGLIEV (RUS), adversaires dans la seconde demi-finale de la catégorie. 

En 74kg, le champion du monde en titre Zaurbek SIDAKOV (RUS) a rejoint les demi-finales grâce à une victoire par 5-3 sur son adversaire de la finale des mondiaux Avtandil KENTCHADZE (GEO). Il y rencontrera Azamat NURYKAU (BLR) pour une place en finale, une finale dans laquelle la partie opposée sera représentée par le vainqueur de la rencontre Soner DEMIRTAS (TUR) vs. Vasyl MYKHAILOV (UKR). 

La dernière catégorie de cette première journée était celle des 125kg, pour des demi-finales dans lesquelles le champion du monde des U23 Givi MATCHARASHVILI (GEO) sera opposé au double médaillé mondial Jammaladdin MAGOMEDOV (AZE) en haut du tableau, tandis qu'Anzor KHIZRIEV (RUS), deux fois cinquième, rencontrera le médaillé européen de bronze Oleksandr KHOTSIANIVSKYI (UKR) dans le bas du tableau.

Les demi-finales du premier jour sont prévues à 18h heure locale.

RÉSULTATS
57kg 
Demi-Finale - Mahir AMIRASLANOV (AZE) vs. Zavur UGUEV (RUS) 
Demi-Finale - Taras MARKOVYCH (UKR) vs. Stevan MICIC (SRB)

74kg 
Demi-Finale - Soner DEMIRTAS (TUR) vs. Vasyl MYKHAILOV (UKR) 
Demi-Finale - Zaurbek SIDAKOV (RUS) vs. Azamat NURYKAU (BLR)

86kg 
SEMIFINAL -Alexander GOSTIYEV (AZE) vs. Dauren KURUGLIEV (RUS) 
SEMIFINAL -Ali SHABANAU (BLR) vs. Ahmed DUDAROV (GER)

125kg
Demi-Finale - Givi MATCHARASHVILI (GEO) vs. Jammaladdin MAGOMEDOV (AZE)
Demi-Finale - Anzor KHIZRIEV (RUS) vs. Oleksandr KHOTSIANIVSKYI (UKR)

lga KOZYREVA (RUS) agite le drapeau russe après sa victoire par 12-2 sur Jennifer ROESLER (GER) en finale des 73kg. (Photo : Kadir Caliskan)

2. Rideau sur le Championnat d'Europe Cadets et rafle de l'équipe russe
Le championnat d'Europe cadets s'est clôt à Faenza, en Italie, ce weekend et pour leur deuxième championnat de type cadet/junior d'affilée, l'équipe de la Fédération de Russie a régné en maître.  Leur équipe junior avait déjà remporté les titres de lutte libre, de lutte féminine et de lutte gréco-romaine il y a deux semaines à Pontevedra en Espagne. Au total et dans les derniers championnats d'Europe cadets, juniors et seniors, la Russie aura remporté huit des neufs titres par équipe - seul celui de la lutte féminine seniors lui a échappé lors du dernier championnat d'Europe.

En lutte libre, sept pays se sont partagé les médailles d'or, dont la Russie, en tête avec quatre médailles et 190 points, 37 d'avance sur l'Azerbaïdjan, deuxième, et 50 sur la Géorgie, troisième de la compétition. 

L'équipe russe gréco-romaine avait ouvert les hostilités en amenant six lutteurs en finale, pour trois médailles d'or. Comme en lutte libre, l'Azerbaïdjan et la Géorgie ont pris la deuxième et troisième place.

La performance la plus impressionnante de la Russie fut celle de l'équipe féminine, avec 10 médailles et 220 points au compteur ; six médailles d'or pour huit finalistes. Les équipes de lutte féminine d'Ukraine (140 points) et de Biélorussie (83 points) terminent respectivement deuxième et troisième. 

Alla CHERKASOVA (UKR) est l'une des cinq lutteuses assurées d'une tête de série No.1 au championnat du monde. (Photo : Max Rose-Fyne) 

3. Les têtes de série des mondiaux de lutte féminine seront déterminées au Yasar Dogu 
Le quatrième et dernier événement de série de classement de l'année, le Yasar Dogu, aura de sérieuses conséquences sur l'établissement des têtes de série des catégories de lutte féminine du championnat du monde de Noursultan de septembre prochain. La date du tournoi d'Istanbul se rapproche à grands pas et 25 des 40 places en tête de série (quatre par catégorie) sont à prendre. Combiné avec le fait que 23 places sont encore indéterminées en lutte libre, le Yasar Dogu définira à lui seul 48 des 80 têtes de série de lutte libre et de lutte féminine.

Si 40 lutteuses et lutteurs seront classés dans le top 4 de leur catégorie pour Noursultan, 15 seulement sont, pour l'instant, certains de leur positionnement. Pour les 25 places restantes, 74 athlètes en route pour Istanbul ont la possibilité de renverser un autre ahlète actuellement dans le top 4 de sa catégorie.

Cliquez ici pour le classement détaillé (en anglais)


Besir ALILI (MKD) devient le premier champion d'Europe, classe des cadets, de la Macédoine du Nord. (Photo : Kadir Caliskan) 

4. Alili remporte l'or d'Europe et écrit l'histoire de la Macédoine du Nord
La Macédoine du Nord avait placé trois athlètes en finale du championnat d'Europe samedi dernier. Jusque-là, aucun luteur de cette contrée n'avait réussi à remporter un titre continental dans quelque style que ce fût. Besir ALILI (MKD) a donc inversé la vapeur, dans une victoire à l'arrachée remportée 7-6 sur Harutyun HOVHANNISYAN (ARM), catégorie des 48kg.

Le début du combat n'aurait pas pu être pire pour Alili, mais celui-ci n'était pas venu pour rien... Son adversaire arménien a tenté une glissade dès le commencement. Alili a relevé le défi, pour subir un enfourchement, se retrouvant le bras coincé, puis projeté magistralement par Hovhannisyan. Les arbitres ont attribué 5 points à Hovhannisyan pour sa projection de grande amplitude, moins de 30 secondes après le début du combat. Finissant l'échange, Alili a tout de même pu récolter un petit point en repassant dessus.

À trente seconde de la fin de la première période cette fois, Alili met la tête d'Hovhannisyan au tapis, enchaîne sur une ceinture de tête frontale et retourne trois fois son adversaire. Six points pour cette attaque donne à Alili la tête du combat 7-5 avant la pause.

Rien d'éblouissant ensuite de la part d'Alili, juste une solide défense et un positionnement parfait, jusqu'à la cloche, et victoire finale.

5. Les billets pour le championnat du monde de Noursultan sont disponibles
United World Wrestling a officiellement annoncé l'ouverture de la vente des billets du championnat du monde de lutte seniors 2019, prévu du 14 au 22 septembre prochain à la salle Barys de Noursultan, la capitale du Kazakhstan.

Le championnat du monde 2019 devrait attirer encore plus de monde, car il s'agit du premier événement qualificatif pour les Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020. Les six meilleurs lutteurs de chacune des catégories olympiques de Noursultan garantiront une qualification olympique à leur pays. Les autres places seront attribuées lors des compétitions continentales et du "qualificatif de la dernière chance" durant l'année 2020.

Les passes pour toute la compétition et les billets à la journée pour le championnat du monde seniors 2019 sont disponibles dès maintenant  sur : https://kassir.kz/category/chempionat-mira-po-borbe.

Programme du Championnat du Monde Seniors 2019

Samedi 14 septembre
GR – 55-63-72-82kg 

Dimanche 15 septembre 
GR – 55-63-72-82kg 
GR – 67-87-97kg 

Lundi 16 septembre
GR – 67-87-97kg 
GR – 60-77-130kg 

Mardi 17 septembre
GR – 60-77-130kg 
WW – 50-53-55-72kg 

Mercredi 18 septembre
WW – 50-53-55-72kg 
WW – 57-59-65-76kg 

Jeudi 19 septembre
WW – 57-59-65-76kg 
WW – 62-68kg 
FS – 57-65kg 

Vendredi 20 septembre
WW – 62-68kg 
FS – 57-65kg 
FS – 70-74-92-125kg 

Samedi 21 septembre
FS – 70-74-92-125kg 
FS – 61-79-86-97kg 

Dimanche 22 septembre
FS – 61-79-86-97kg 

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#JapanWrestling

L'ancienne star japonaise de lycée veut mettre les Samoa sur la carte de la lutte

By Ikuo Higuchi

(Note de la rédaction : le texte suivant est apparu sur le site internet de la Japan Wrestling Federation le 2 novembre. Il a été traduit et publié avec son autorisation.)

TOKYO -- Sur le calendrier japonais de la lutte, l'Open National non étudiant se situe bien en dessous du niveau des tournois majeurs tels que la Coupe de l'Empereur ou la Coupe Meiji, qui servent de qualificatifs pour les équipes mondiales et olympiques.

Il est donc rare de voir un futur membre de l'équipe olympique participer au tournoi. Pourtant, lors de l'évènement de cette année, qui se déroulait pour la première fois en 3 ans en raison de la pandémie, il y en avait un, bien que ce ne soit pas l'équipe japonaise que Gaku AKAZAWA souhaite intégrer pour les Jeux Olympiques Paris 2024.

Ancienne star de lycée, Akazawa a remporté le titre de lutte libre en 70kg en tant que membre d'une équipe de l'île du Pacifique nation de Samoa, qu'il espère représenter à Paris. 

Akazawa, âgé de 32 ans, dont la quête pour la gloire olympique comprenait un congé sabbatique de 4 ans en Russie, luttait dans son pays natal pour la première fois en trois ans à l'Open non étudiant qui s'est tenu du 29 au 30 octobre à Fujimi, Préfecture de Saitama, au nord de Tokyo.

Akazawa, qui n'a pas réussi à obtenir la nationalité samoane à temps pour les Jeux Olympiques de Tokyo, espère obtenir ses papiers à temps pour Paris. "Je n'ai jamais cessé de rêver de participer aux Jeux Olympiques," a-t-il déclaré. "Je ferai tous les efforts possibles pour devenir un olympien de Samoa."

JPNGaku Akazawa célèbre sa victoire en lutte libre 70kg pour l'équipe Samoa. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

La dernière compétition d'Akazawa au Japon remonte aux Championnats All-Japan de la Coupe de l'Empereur 2016. La victoire à Fujimi était sa première où que ce soit depuis qu'il a remporté le titre national inter-lycées en 66kg en 2008, ce qui a fait de lui le tout premier champion national du Lycée Hanasaki Tokuharu dans la Préfecture de Saitama.

Son entraîneur à Hanasaki Tokuharu, Takuya TAKASAKA, était présent pour voir l'ancien prodige montrer son esprit combatif avec des victoires difficiles sur plusieurs adversaires avec des pedigrees. En demi-finale, Akazawa a battu le champion collégiale national 2018 Hayato OGATA 8-2, puis s'est emparé du titre avec une victoire 6-2 sur Kantaro YAMAZAKI, qui avait remporté les titres de printemps et d'automne de la ligue collégiale de l'est du Japon en 2018.

"Cela faisait longtemps que je n'avais pas lutté au Japon, aussi je n'avais aucune idée du niveau auquel j'étais," a déclaré Akazawa. "J'étais nerveux. En remportant le titre, j'ai pu me faire une idée de mon niveau et, honnêtement, je suis réellement très content."

Interrogé sur l'origine de sa ténacité et de son endurance qui lui ont permis de rallier les victoires, il a répondu, "Tous les matins et tous les soirs, parfois trois fois par jour, je m'entraîne intensément. Je pense que cela s'est vu aujourd'hui."

A Samoa, la lutte est encore loin d'être populaire et, avec la pandémie qui a limité les activités, il y a seulement 10 lutteurs âgés de plus de 14 ans dans tout le pays. La majorité des compétiteurs sont encore débutants et  il ne peut pas s'entraîner de manière à aiguiser ses compétences. "Au lieu de cela, je pense que j'ai pu gagner grâce à ma force physique," a-t-il déclaré.

JPN1Akazawa, à droite, pose avec les compétiteurs des championnats nationaux Samoans dans la capitale Apia en août 2021, où il officiait en tant qu'arbitre. (Photo avec l'aimable autorisation de Gaku Akazawa)

Depuis la Russie, avec détermination

L'Open non-étudiant, comme son nom l'indique, s'adresse à tous ceux qui ne sont pas à l'école et attire un large éventail de lutteurs aux parcours variés, des anciens champions du lycée à ceux qui ont commencé ce sport après avoir quitté l'université pour garder la forme et peut-être s'entraîner le week-end dans un club local.

Mais pour Akazawa, cela représente un défi directement lié au fait de se rendre à Paris. "Je n'avais pas lutté au Japon depuis longtemps, donc je pense qu'il y avait des gens qui pensaient que j'avais pris ma retraite," a-t-il déclaré avec un sourire.

Akazawa, qui a remporté le titre national junior de lycée et le titre JOC olympique junior, est venu à l'Université de Nihon University après son succès de Inter-High School, mais n'a pas été en mesure de le réitérer au niveau collègial. Plombé par des blessures, le dossier de Akazawa dans la base de données du site internet de la Fédération japonaise de lutte, qui répertorie tous les résultats, ne comporte aucune entrée pour ses années à Nihon.

Il ne fera sa première apparition à la Coupe de l'Empereur (organisée en décembre) qu'en 2013, l'année où il a obtenu son diplôme de Nihon. Il s'est classé cinquième en 60 kg.

N'abandonnant jamais son rêve olympique, il choisit une voie qui le mène vers l'une des principales puissances du sport, la Russie. Il s'est rendu à Krasnoyarsk, la ville sibérienne bien connue au Japon pour avoir accueilli le prestigieux Grand Prix Ivan Yarygin, pour poursuivre sa carrière.

Il n'avait pas de sponsor. À l'expiration de son visa, il retournait au Japon, faisait quelques petits boulots pour économiser de l'argent, puis retournait à Krasnoïarsk. Il a enduré cette vie instable pendant quatre ans, de 2013 à 2017, tout cela à cause de son amour pour ce sport et de son désir de devenir un champion olympique.

Mais peu importe son entraînement dans un pays de lutte de haut niveau, une telle instabilité dans sa vie quotidienne rendait certainement difficile la concentration sur le sport. Il est retourné au Japon pour participer à la Coupe de l'Empereur et à la Coupe Meiji (les championnats sur invitation du Japon, qui ont lieu au printemps), mais il n'a pas réussi à monter sur le podium.

Les Jeux olympiques semblaient plus éloignés que jamais. Mais son rêve ne s'est jamais évanoui. Ce qui a attiré son attention, c'est qu'un de ses copains lutteurs russes, au lieu de concourir pour l'équipe russe , avait changé de nationalité et s'était rendu aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si une telle démarche est excessivement rare au Japon, elle n'est pas sans précédent. Un comédien mineur nommé Neko HIROSHI (neko signifie chat ; son vrai nom est Kuniaki TAKIZAKI) est devenu citoyen cambodgien pour pouvoir courir le marathon masculin aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si son geste a attiré l'attention en tant que célébrité, il a également dû faire face à des critiques car son meilleur temps n'aurait même pas fait partie de l'équipe féminine japonaise. Il a terminé à la 138e place à Rio, à 37 minutes du vainqueur, avec un temps qui l'aurait placé à la 85e place chez les femmes.

Akazawa, dont le cas est différent dans la mesure où il est déjà au niveau mondial, a commencé à réfléchir à la manière dont il pourrait changer de nationalité. Il s'est mis à penser aux pays où il serait le plus facile de se qualifier et a été attiré par l'Océanie. Un professeur d'anglais de l'époque où il était au collège a été envoyé à Samoa dans le cadre d'un programme de l'Agence japonaise de coopération internationale en tant qu'instructeur de judo, et Akazawa a pris contact avec lui.

C'est à partir de ce moment-là qu'il s'est installé à Samoa en juin 2017.

JPN3Maulo Willie ALOFIPO, ancien joueur de rugby, a accompagné Akazawa au Japon et a terminé second dans les deux styles. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Faire passer le message à Samoa

Jerry WALLWORK, Président de la Fédération de lutte samoane, croit en l'enthousiasme et le dévouement d'Akazawa et lui apporte son soutien. L'année suivante, Akazawa épouse une infirmière locale nommée Sinevalley. Il a demandé un changement de nationalité en vue des Jeux olympiques de Tokyo, mais il n'est pas arrivé à temps. "C'est difficile d'obtenir la nationalité samoane", a déclaré Akazawa.

Akazawa gagne actuellement sa vie en tant que propriétaire d'un salon de massage, et peut poursuivre sa carrière de lutteur grâce au soutien de la fédération. Pour l'Open non-étudiant, Samoa était sorti du confinement et Akazawa a dû rentrer au Japon pour une affaire de famille, il a donc décidé de profiter de l'occasion pour participer au tournoi et voir où il en était.

Il devait être accompagné de deux lutteurs samoans, qui ont participé aux tournois individuels dans les deux styles. Le trio devait également participer à l'épreuve par équipe. Cependant, le père d'un des lutteurs est tombé malade et n'a pas pu faire le voyage, et l'équipe Samoa a dû se retirer.

Le lutteur restant, Maulo Willie ALOFIPO, a tiré le meilleur parti de son voyage, remportant des médailles d'argent dans les deux styles en 97 kg et acquérant une précieuse expérience internationale. Ce jeune homme de 25 ans était à l'origine un joueur de rugby et ne pratique la lutte que depuis deux ans.

"Il y a des points communs entre le rugby et la lutte", a dit Akazawa à Alofipo en le recrutant pour cette dernière. "Tu peux le faire juste une fois par semaine si tu veux, mais pourquoi ne pas essayer ?".

Alofipo a progressivement commencé à consacrer plus de temps à la lutte. Il s'entraîne le matin avant de se rendre à son travail la journée dans une plantation de cacao, puis retourne sur le tapis pour une séance du soir.  Il a fait ses débuts sur la scène internationale en août de cette année, terminant cinquième en lutte libre 97 kg aux Jeux du Commonwealth de Birmingham, en Angleterre.

Quant à sa deuxième place au tournoi du Japon, il a déclaré : "Je suis vraiment heureux. Le Japon est un pays de très haut niveau. C'est un plaisir de pouvoir se battre ici".

Interrogé sur son objectif à partir de maintenant, il a répondu : "Les Jeux olympiques".

Akazawa et Alofipo sont restés au Japon après le tournoi et prévoient d'y rester jusqu'à fin décembre. Akazawa a déclaré qu'ils s'entraîneront dans ses écoles d'origine, la Hanasaki Tokuharu High School et la Nihon University.

Bien que sa victoire lui ait valu une place à la Coupe de l'Empereur en décembre, Akazawa n'y a pas participé. Sa dernière incursion visait à tester son niveau actuel et, se considérant désormais comme un "Samoan", il a déclaré qu'il ne pouvait plus prétendre au titre de numéro un au Japon.

 JPN3Akazawa enregistre un tombé au deuxième tour des Championnats nationaux non-étudiants. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Construire une nouvelle puissance

Lorsqu'il a décidé dans quel lycée il irait, Akazawa a contourné les puissances de l'époque pour Hanasaki Tokuharu, qui était pratiquement inconnu dans le milieu de la lutte. "Plutôt que de me renforcer dans une équipe forte, je voulais aller dans une école sans nom et battre les puissances les unes après les autres", a-t-il déclaré à l'époque.

Et c'est à peu près ce qu'il a fait. Lors de sa troisième année en 2008, il a aidé Hanasaki Tokuharu à mettre fin au règne de 14 ans du lycée Kasumigaura de la préfecture d'Ibaraki lors du championnat des lycées du Kanto (le Kanto est la région du Japon qui comprend Tokyo et ses environs).

Kasumigaura prendra sa revanche plus tard lors de la finale par équipe des championnats inter-lycées, mais dans ce match, Akazawa a battu le champion national en titre (sur la photo du haut). Il s'est fait un nom et a aidé à lancer une nouvelle puissance sur la scène, quatre ans seulement après sa fondation.

L'énergie et l'enthousiasme qu'Akazawa ressent aujourd'hui à Samoa sont incroyablement similaires à "cette époque". Les Samoa bénéficient d'un climat chaud toute l'année, avec des températures moyennes de 23°C et de 31°C. La salle de lutte est une installation en plein air avec un toit, un peu comme dans le Japon d'une autre époque où chaque ville avait un ring de sumo extérieur situé à côté du sanctuaire local.

Alors que les salles de sport au Japon sont désormais climatisées, c'est un monde de différence à Samoa. "Chaque jour, je m'entraîne trempé de sueur", a déclaré Akazawa.

Le rugby est toujours roi à Samoa, et essayer d'augmenter la participation dans d'autres sports n'est pas une tâche facile. Mais des progrès ont été réalisés, puisque les Samoa ont été représentées aux Jeux olympiques en judo. Dans la lutte, la seule participation olympique de l'histoire du pays a eu lieu aux Jeux de Sydney en 2000, lorsque Faafatai IUTANA s'est qualifié dans la catégorie gréco-romaine des 76 kg. Les Samoa ont eu un bon nombre de médaillés d'or aux championnats d'Océanie, mais aucun depuis 2011. Le potentiel est donc là.

La réalisation de son propre rêve olympique sera un lien pour le développement de la lutte à Samoa. Pour l'instant, alors qu'il attend de savoir s'il obtiendra la citoyenneté, Akazawa continuera à concentrer tous ses efforts pour Paris. La plupart de ses coéquipiers du lycée ont depuis longtemps quitté le tapis et ont suivi la voie de l'entraînement. Mais au moins l'un des membres de la "promotion 2008" a toujours une passion brûlante pour les Jeux olympiques.

-- Traduction anglaise par Ken Marantz