L'Hebdo !

L'Hebdo du 26 novembre !

By Eric Olanowski

En revue, le championnat de lutte des États-Unis, la nomination de l'UWW pour le Prix Mohammed Bin Rashid Al Maktoum "MBR Creative Sports Award", les résultats des tournois et coupes Akhmat-Khadzhi Kadyrov, B.Turlykhanov et Dinmukhamed Kunaev.

1. Le championnat américain de lutte commence ce weekend 
Les champions du monde en titre Kyle DAKE (USA) et David TAYLOR (USA) seront ce weekend derrière leurs équipes pour l'ouverture du “Championnat de Lutte des États-Unis I Le Commencement”, prévu au US Cellular Center de Cedar Rapids en Iowa le 30 novembre prochain.

Le premier des dix combats réunira, en 65kg, Jordan OLIVER (USA) et Zain RETHERFORD (USA). Oliver (Team Dake) revient après une suspension d'une année tandis que Retherford (Team Taylor) avait fait, lui, une pause forcée pour suspension la saison 2017. 

Ils se rencontreront probablement à nouveau lors des sélections pour la place de 65kg de l'équipe américaine du championnat du monde 2019. 

Chacun des compétiteurs de Team Dake et Team Taylor récoltera 2'500 USD pour combattre, et 5'000 USD en cas de victoire.

Les fans pourront suivre l'action en direct sur www.trackwrestling.com le 30 novembre.  

AWL I Rencontres
Team Dake vs. Team Taylor
57kg - Frank PERRELLI vs. Nico MEGALUDIS 
61kg - Tony RAMOS vs. Cory CLARK 
65kg - Jordan OLIVER vs. Zain RETHERFORD 
70kg - James GREEN vs. Brandon SORENSEN 
74kg - Richie LEWIS vs. Tommy GANTT 
79kg - Isaiah MARTINEZ vs. Alex DIERINGER 
86kg - Nick HEFLIN vs. Sam BROOKS 
92kg - Deron WINN vs. Mike MACCHIAVELLO 
97kg - Jacob KASPER vs. Kyven GADSON 
125kg - Dom BRADLEY vs. Adam COON 


Le capitaine de l'équipe du Club d'Akhmat Akhmed CHAKAEV (RUS). (Photo par Max Rose-Fyne) 

2. Le Club d'Akhmat remporte la Coupe Akhmat-Khadzhi Kadyrov
La seconde édition de la Coupe annuelle Akhmat-Khadzhi Kadyrov s'est déroulée le weekend dernier à Grozny, capitale de la Tchétchénie. Six équipes avaient originellement été invitées mais le retrait tardif de l'Ouzbékistan n'en a laissé que cinq et forcé un déroulement nordique du tournoi. 

L'équipe d'Akhmat, menée par le double médaillé mondial de bronze (2016 et 2018) Akhmed CHAKAEV (RUS), est restée invaincue tout au long de la compétition et remporte son deuxième titre consécutif, avec notamment trois victoires sans appel 9-1 sur l'Europe, le Kyrgyzstan et la Mongolie et sept rencontres remportées sur dix face à l'Azerbaïdjan. L'exploit de l'équipe d'Akhmat est récompensée par un prix de 75'000 USD.

L'équipe d'Europe, dont les membres se partagent les 45'000 USD de la deuxième place du tournoi, ont remporté 3 victoires et concédé une défaite ce jour, alignant deux 9-1 sur la Mongolie et le Kyrgyzstan. Leur troisième victoire sur l'Azerbaïdjan (6-4) laisse à celle-ci la troisième place et 22'000 USD.

La Mongolie récolte 15'000 USD en quatrième position, et le Kyrgyzstan, cinquième, 7'500.

RÉSULTATS FINAUX 
Club Akhmat df. Azerbaïdjan, 7-3 

57 kg. Muslim SADULAYEV (AKHMAT) df. Islam BAZARGANOV (AZE), 9-1 
61 kg. Mairbek SAIDOV (AZE) df. Ahmednabi GUARZATILOV (AKHMAT), 8-6
65 kg. Akhmed CHAKAEV (AKHMAT) df. Anvarbek DALGATOV (AZE), 10-0 
70 kg. Razambek ZHAMALOV (AKHMAT) df. Murtuzali MUSLIMOV (AZE), par forfait (blessure). 
74 kg. Israil KASUMOV (AKHMAT) - Abubakr ABAKAROV (AZE), 4-4
79 kg. Husey SUYUNCHEV (AKHMAT) df. brahim YUSUPOV (AZE), 10-0
86 kg. Zelimkhan MINKAILOV (AKHMAT) df. Murad SULEYMANOV (AZE), 4-2 
92 kg. Sharip SHARIPOV (AZE) df. Akhmed BATAYEV (AKHMAT), 3-1 
97 kg. Nurmagomed HAJIYEV (AZE) df. Tamerlan RASUEV (AKHMAT), 4-3
125 kg. Anzor HIZRIEV (AKHMAT) df. Aslanbek ALBOROV (AZE), par forfait. 

3. Le Kazakhstan et la Russie décrochent chacun quatre médailles d'or au Tournoi Dinmukhamed Kunaev

Plus de 150 participants se sont réunis pour la 11me édition du Tournoi annuel Dinmukhamed Kunaev de Taraz au Kazakhstan, oú des lutteurs de quatre pays sont montés sur la plus haute marche du podium. Le Kazakhstan, nation-hôte, et la Russie ont chacun remporté quatre médailles d'or, tandis que la Biélorussie et la Mongolie se partagent les deux médailles restantes. Chacun des médaillés d'or du tournoi repart avec 4'000 USD, les deuxièmes et troisièmes places avec 2'000 et 500 USD respectivement.

RÉSULTATS 
57 kg
OR - Zhargal DAMIDINOV (RUS)
ARGENT - Dimchik RINCHINOV (BLR) 
BRONZE - Muhammadsidiq JURAEV (UZB) 
BRONZE - Aryaan TYUTRIN (RUS) 

 

61 kg 
OR - Rasul KALIEV (KAZ) 
ARGENT - Nyurgun ALEXANDROV (RUS) 

BRONZE - Kairat AMIRTAEV (KAZ) 
BRONZE - Semyon VLADIMIROV (RUS) 

 

65 kg 
OR - Ilyas ZHUMAI (KAZ) 

ARGENT -Meyrzhan ASHIROV (KAZ) 
BRONZE -  Daulet NIYAZBEKOV (KAZ)
BRONZE - Njurgun Scriabin (BLR)

70 kg 
OR - Ivan EFREMOV (RUS) 
ARGENT - Nurgorzha KAIPANOV (KAZ) 
BRONZE - Sultan BEISOV (KAZ) 
BRONZE - Ramazan RAMAZANOV (RUS) 


74 kg 
OR - Arsalan BUDAZHAPOV (RUS) 
ARGENT - Murad KURAMAGOMEDOV (RUS) 
BRONZE - German USTINOV (RUS) 
BRONZE - Nurlan BEKZHANOV (KAZ) 

 

79 kg 
OR - Tazhidin AKAYEV (RUS) 
ARGENT - Galymzhan USERBAYEV (KAZ) 
BRONZE - Stanislav KHACHIROV (RUS) 
BRONZE - Aibek NASYROV (KGZ) 

 

86 kg 
OR - Uitumen ORGODOL (MGL) 
ARGENT - Elkhan ASADOV (KAZ) 
BRONZE -  Said ABBAZOV (KAZ) 
BRONZE - Azamat DAULETBEKOV (KAZ)

92 kg 
OR - Abdimanap BAYDENJEEV (KAZ) 
ARGENT - Nurgali NURGAIPULY (KAZ) 
BRONZE - Adilet DAYLUMBAYEV (KAZ) 


97 kg 
OR - Alexander GUSHTYN (BLR) 
ARGENT - Mamed IIBRAGIMOV (KAZ) 
BRONZE - Omar JURMASH (KAZ) 

 

125 kg 
OR - Bakhtiyar ZHANABEK (KAZ) 
ARGENT - Yermukhanbet INKAR (KAZ) 
BRONZE - Yusup BATYMURZAYEV (KAZ)


Hyeonwoo KIM (KOR), 77kg, champion de la Coupe B. Turlykhanov. (Photo par Sachiko Hotaka) 

4. Le champion olympique KIM Hyeon Woo (KOR) remporte la coupe B. Turlykhanov
Le Palais des Sports Baluan Sholak d'Almaty, au Kazakhstan, a accueilli ce weekend la 24me coupe de lutte gréco-romaine B. Turlykhanov. Des six médailles d'or à saisir en catégorie de poids olympique, la Russie et l'Ouzbékistan en empochent deux chacune, le Kazakhstan et la Corée une.

Le plus accompli des lutteurs en compétition fut sans doute le champion olympique de Londres et médaillé de bronze de Rio KIM Hyeon Woo (KOR). En finale des 77kg, Kim, également médaillé de bronze aux mondiaux 2018, a vaincu Dmitry PETAIKIN (RUS), mettant un point final aux ambitions de la Russie.

Plusieurs autres anciens champions olympiques ont honoré le tournoi de leur présence sans toutefois y participer : le triple champion olympique Alexander KARELIN (URS), le triple champion du monde et champion olympique Kamandar MADZHIDOV (BLR) et les doubles champions du monde et champions olympiques Zhaksylyk USHEMPIROV (URS) et Levon JULFALAKYAN (URS). 

RÉSULTATS 
60kg 
OR - Firuz TOKTAEV (UZB) 
ARGENT -  Leri ABULADZE (GEO) 
BRONZE - Ahmadjon MAKHMUDOV (UZB) 
BRONZE - Mingiyan SEMENOV (RUS) 

 

67kg 
OR - Adilkhan SATAEV (KAZ) 

ARGENT -  Zaur KABALOEV (RUS) 
BRONZE - Almat KEBISPAYEV (KAZ) 
BRONZE - Daniyar KALENOV (Kazakhstan) 

 

77kg 
OR -  KIM Hyeon Woo (KOR) 
ARGENT -  Dmitry PETAIKIN (RUS) 
BRONZE - Zhasulan MARATOV (KAZ) 
BRONZE - Irakli KALANDIA (RUS) 

 

87kg 
OR - Gamzat YUSUPOV (RUS) 
ARGENT - Zurab DATUNASHVILI (GEO) 
BRONZE -  Alan OSTAEV (RUS) 
BRONZE - Nikolay STADUB (BEL) 

 

97kg 
OR - Nikita MELNIKOV (RUS) 
ARGENT - Danil SOTNIKOV (RUS) 
BRONZE - Alimkhan SYZDYKOV (KAZ) 
BRONZE - Cantemir MAGOMEDOV (RUS) 


130kg 
OR -  Muminjon ABDULLAEV (UZB) 
ARGENT - Vitaly SHCHUR (RUS) 

BRONZE -  Levan ARABULI (GEO) 
BRONZE - LEE Seung (KOR)


Au camp "More than Medals" de Zagreb (Photo par Theo Lowenstein ) 

5. United World Wrestling nominée pour le Prix "MBR Creative Sports Award"
United World Wrestling a récemment été nominée pour le Prix "Mohammed Bin Rashid Al Maktoum Creative Sports Award" pour son programme de développement des camps More Than Medals
More Than Medals est une initiative d'United World Wrestling dispensant des programmes et techniques de lutte, des compétences essentielles et diverses expériences à des athlètes de nations en voie de développement.

En addition aux entraînements techniques et tactiques des camps MTM, d'autres activités sont réalisées pour apporter aux participants des connaissances sur leur carrière sportive et leur vie en général :
• Planification d'Entraînement

• Valeurs Olympiques
• Antidopage
• Programme de Carrière d'Athlète
• Nutrition
• Jeux de Groupe et d'Intégration

À regarder : Lucha in Guatemala! More than Medals Olympic Wrestling Camp. 
À lire : Zagreb Hosts More Than Medals Camp Prior to Youth Olympic Games

L'Hebdo dans les réseaux ! 

1. Big Move lundi !
2. Incroyable session d'entraînement d'@edge_hoboken avec @frankchamizo92 et @aaronpicousa ! ? Coming Soon
3. Pouvez-vous répéter ça ?? Vous l'avez reconnu ?? Сможете повторить? А супер личность на видео узнали?? #wrestling#cool#awesome#repeat#kids#sport#борьба#дети#борцы
4. Quelques photos des championnats du monde 2018 ?‍♂️ ?‍♀️ .#unitedworldwrestling #uww #wrestling
5. 1 ou 2 ?? 1 или 2 ?? #wrestling#sport#coolpic#борьба#выбери

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.