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L'or pour Higuchi, Kiyooka, Parris aux Ranking Series de Budapest

By Vinay Siwach

BUDAPEST, Hongrie (6 juin) -- Pour Rei HIGUCHI (JPN), les Ranking Series à Budapest étaient une chance d'évaluer sa préparation pour les Jeux Olympiques. Tout allait bien, mais Higuchi a attrapé de la fièvre le jour où il devait lutter.

Luttant contre une température de 38,2 degrés lors d'une chaude journée à Budapest, Higuchi s'est battu sur le tapis mais a réussi à remporter la médaille d'or en 57 kg à Budapest grâce à une lutte de grande qualité. Il a battu AMAN (IND) 11-1 en finale.

La course pour la médaille d'or a également été marquée par une incroyable remontée en demi-finale contre Aliabbas RZAZADE (AZE). Le lutteur azerbaïdjanais a réussi un takedown et a frappé un haut gut pour mener 8-0. Higuchi a réussi à arrêter le dernier tour et à se donner une chance de rester dans le combat.

Higuchi a utilisé son propre gut wrench et a marqué 18 points pour battre Rzazade 18-8 et entrer en finale. Rzazade s'est ensuite plaint d'une luxation de l'épaule qui pourrait l'empêcher de participer aux Jeux olympiques de Paris en août.

Avec cette victoire, Higuchi est maintenant second dans les classement en dessous de Stevan MICIC (SRB). Aman, pour sa médaille d'argent, a bondi à la sixième place.

Kotaro KIYOOKA (JPN)Kotaro KIYOOKA (JPN) a battu Iszmail MUSZUKAJEV (HUN) dans les phases de groupe de la catégorie des 65 kg. (Photo: United World Wrestling / Kadir Caliskan)

Kotaro KIYOOKA (JPN) est un autre lutteur japonais qui a dû remonter un déficit de 8-0 pour remporter la médaille d'or en 65 kg. Le groupe en 65kg comprenait Haji ALIYEV (AZE), le champion du monde Iszmail MUSZUKAJEV (HUN), Umidjon JALOLOV (UZB) et Austin GOMEZ (MEX) parmi d'autres. Mais c'est Kiyooka qui est sorti vainqueur du round robin et a remporté la médaille d'or face à Abbas EBRAHIMZADEH (IRI), 12-8.

Comme Higuchi, Kiyooka a également été mené 8-0 contre Ebrahimzadeh, mais a arrêté le dernier tour. Kiyooka a ensuite remonté la pente et fatigué Ebrahimzadeh, remportant le combat 12 à 8 en six minutes.

Mason PARRIS (USA)Mason PARRIS (USA) célèbre après l'épinglage de Yusup BATIRMURZAEV (KAZ) en finale des 125kg. (Photo: United World Wrestling / Kadir Caliskan)

En 125kg, le médaillé de bronze mondial Mason PARRIS (USA) a réalisé une campagne époustouflante, remportant facilement la médaille d'or. Alors que l'on s'attendait à un nouveau match entre Geno PETRIASHVILI (GEO) et Parris, le Géorgien s'est fait épingler en demi-finale par Yusup BATIRMURZAEV (KAZ). Parris a épinglé Batirmurzaev en finale.

Petriashvili est revenu pour remporter la médaille de bronze et conserver sa deuxième place au classement des 125 kg, qu'il aurait perdue au profit de Parris s'il n'était pas monté sur le podium.

df

RESULTATS

57kg
OR : Rei HIGUCHI (JPN) a battu AMAN (IND), 11-1

BRONZE : Aryan TSIUTRYN (AIN) a battu Roberti DINGASHVILI (GEO), 10-0
BRONZE : Almaz SMANBEKOV (KGZ) a battu Aliabbas RZAZADE (AZE), sur blessure.

61kg
OR : Arsen HARUTYUNYAN (ARM) a battu Taiyrbek ZHUMASHBEK UULU (KGZ), 4-1

BRONZE : Shahdad KHOSRAVI MARDAKHEH (IRI) a battu Giorgi GONIASHVILI (GEO), 8-0
BRONZE : Nahshon GARRETT (USA) a battu Nika ZAKASHVILI (GEO), 11-3

65kg
OR : Kotaro KIYOOKA (JPN) a battu Abbas EBRAHIMZADEH (IRI), 12-8

BRONZE: Haji ALIYEV (AZE) a battu Austin Klee GOMEZ (MEX), 12-3

70kg
OR : Arman ANDREASYAN (ARM) a battu Vazgen TEVANYAN (ARM), sur blessure

BRONZE : Alibek OSMONOV (KGZ) a battu Edemi BOLKVADZE (GEO), 3-3
BRONZE : Akaki KEMERTELIDZE (GEO) a battu Evan HENDERSON (USA), 14-4

79kg
OR : Otari BAGAURI (GEO) a battu Adel PANAEIAN (IRI), 6-5

BRONZE : Akhsarbek GULAEV (SVK) a battu Chems FETAIRIA (ALG), sur blessure

97kg
OR : Alisher YERGALI (KAZ) a battu Magomedkhan MAGOMEDOV (AZE), sur blessure

BRONZE : Rizabek AITMUKHAN (KAZ) a battu Batyrbek TSAKULOV (SVK), 4-2
BRONZE : Ibrahim CIFTCI (TUR) a battu Abolfazl BABALOO (IRI), 4-3

125kg
OR : Mason PARRIS (USA) a battu Yusup BATIRMURZAEV (KAZ), par tombé

BRONZE : Geno PETRIASHVILI (GEO) a battu Diaaeldin ABDELMOTTALEB (EGY), 10-0
BRONZE : Givi MATCHARASHVILI (GEO) a battu Jonovan SMITH (PUR), 11-0

Mariage, enfant et diplôme de médecine sur la route des JO de Jane Valencias (MEX)

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Switzerland (April 7) – Il aura fallu dix ans, trois pays, un mariage, un enfant et un diplôme de médecine à Jane VALENCIAS pour que le Mexique obtienne sa première qualification olympique en lutte féminine. 

“Ma mère m'a appris que si je travaillais dur, j'arriverai là où je le voudrais," raconte Jane.  “En regardant maintenant mes réussites, je crois qu'elle avait raison.”

Ce qu'elle voulait fut toujours clair : mère, médecin et lutteuse olympique. Mais l'obtenir exigea patience et sacrifice. 

"J'ai commencé mes études en 2009 et les ai terminées en 2019. Il faut normalement six ans du début à la fin, mais il m'a fallu 10 ans parce que je les ai arrêtées deux fois pour lutter."

Jane Valencia a obtenu son diplôme de l'université Guadalajara Lamar au printemps 2019.

Aujourd'hui la combative “Drsse Valencia”, 57kg, cherche à obtenir sa licence pour lutter au Mexique et aux Etats-Unis. Son mari, le vice-champion olympique 2012 Jaime ESPINAL (PUR), est portoricain et obtenir pour Jane sa licence aux USA lui permettrait de lutter au Mexique, aux Etats-Unis et à Porto-Rico, un territoire américain. “Cela me prendra du temps. La procédure durera un an, un an et demi," dit-elle. "Mais après les Jeux, j'espère avoir assez d'argent pour payer la paperasserie et le test pour passer ma licence."  

Après son diplôme, Jane a déménagé du Mexique aux Etats-Unis pour rejoindre son mari et s'entraîner au club de lutte de Nittany Lion sous la tutelle des champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA). Un tout petit peu plus d'un an après être remontée sur les tapis, elle est devenue la première lutteuse mexicaine de l'histoire à atteindre les Jeux Olympiques, grâce à une victoire en 57kg au tournoi panaméricain de qualification olympique d'Ottawa.

Jane VALENCIA'S (MEX) avec sa fille Joy au sommet du podium du tournoi panaméricain de qualification olympique. (Photo : Tony Rotundo)

Après avoir échoué d'un combat pour se qualifier aux Jeux de Rio en 2016, Valencia a fait une pause de trois ans avant de réaliser qu'elle avait quelque chose à se prouver. Au milieu de cette retraite, jalonnée d'expériences marquantes telles que se marier, donner naissance à un enfant et passer son diplôme de médecin, Valencia a pu observer les réussites de Natalia VOROBEVA (RUS) et Sofia Mattsson (SWE) après leurs accouchements.

"J'ai pris Vorobeva et Mattsson comme exemple. Elles ont fait leur retour après avoir eu un enfant et étaient très bonnes. Cela m'a montré que je pouvais être maman et toujours bonne en lutte."

"Je sais que c'est fou, mais quelque chose à l'intérieur de moi me disait que j'avais besoin de revenir. Je révais toutes les nuits de remonter sur le tapis. Vous savez, quand vous luttez, vous n'arrêter jamais vraiment. C'est une part de votre vie."

Valencia, qui a donné naissance à sa fille Joy le 31 mai 2017, est remontée sur le tapis pour la première fois en février 2019 à l'occasion du Cerro Pelado. Elle fut vaincue en finale par Amanda HERNANDEZ (CUB) et dut se contenter de la médaille d'argent. Sa deuxième apparition prit place une année plus tard à Ottawa, au Canada, pour le tournoi panaméricain de qualification olympique, où elle devait atteindre les finales pour composter son ticket pour les JO.

Quelques jours avant cette compétition, elle déclarait : "Tout le monde veut gagner le qualificatif. Je savais que [la championne olympique, ndlr] Helen [Maroulis, ndlr] serait là, alors je me suis entraînée en préparant mon mental pour lutter les meilleurs combat de ma carrière." 

A Ottawa, Valencia a ouvert les feux par deux victoires décisives sur Betzabeth SARCO COLMENAREZ (VEN) et Nes RODRIGUEZ TIRADO (PUR) -- pour atteindre un combat quitte ou double pour la qualification olympique face à la championne du monde en titre canadienne Linda MORIAS (CAN).

La scène était montée et l'enjeu simple : vaincre Morias et aller aux JO ou perdre et rentrer comme en 2016, sans place olympique.

Rejoignant les demi-finales, Jane se disait : "Aie foi en toi-même, ta préparation et lutte. Amuse-toi."  

Lors de ce combat, Jane barra une précoce tentative de double ramassement de jambe de la part de Morais, contre-attaquant en projection en prise de bras par la droite et amené au sol, prenant la tête 4-0. "Je l'avais vue lutter avant, alors je savais parfaitement ce qu'elle tenterait de faire."  

En fin de partie, c'est un ramassement de jambe intérieur que stoppa Jane avant de projeter Morais au sol à nouveau. Mais cette fois, ce fut pour un infliger un tombé à la championne du monde. "A ce moment, je ne pensais pas à ce qui allait advenir. J'ai seulement réagi : je me suis relaxée, et mon corps a réagit."

Grâce à cette victoire sur Morais, Jane Valencia est devenue la première Mexicaine de l'histoire qualifiée pour les Jeux Olympiques.

Elle espère ainsi montrer aux jeunes Mexicaines qu'elles ont un modèle à suivre. "Je n'avais pas de modèle, alors j'ai fabriqué mon propre exemple," dit-elle.

"Maintenant, c'est une chance énorme. Avant, les jeunes filles avaient au Mexique un rêve olympique, mais elles n'avaient pas d'exemple. Elles n'avaient personne à suivre. Maintenant qu'elles ont vu quelqu'un atteindre cet objectif, elle peuvent se dire 'Moi aussi je peux me qualifier'."

Jane continue sa préparation pour les Jeux tout en s'entraînant au Nittany Lion. Elle aspire à devenir médaillée olympique mais dit que remporter une médaille olympique ne la définirait pas en tant que lutteuse, femme ou mère. "Gagner une médaille olympique est mon objectif pour l'instant. Mais nous valons plus qu'une médaille et une médaille ne change pas votre vie. Une médaille n'est pas suffisante pour faire de vous une bonne personne."

Dans un message à destination de la communauté de la lutte, elle déclare :“Ces moments où nous sommes à la maison, ignorant de ce que le futur nous réserve, je vous demande d'être patients et d'avoir la foi. Ayez la foi que ceci arrivera, que nous remonterons sur les tapis pour faire ce qui nous passionne. Gardez votre esprit occupé avec les petites choses du quotidien et vivons un jour à la fois. Restez positifs, en bonne santé et, par-dessus tout, concentrez-vous sur l'objectif qui nous attend.”