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Semenov et Chekhirkin remportent l’or lors du dernier jour des qualificatifs européens pour les JO

By Eric Olanowski

BUDAPEST, Hongrie (20 janvier) – Les lutteurs russes Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS) et Sergey SEMENOV (RUS) ont clôturé la dernière journée des qualificatifs olympiques européens avec une paire de médailles d’or, tandis que Kerem KAMAL (TUR) a remporté son deuxième titre de la saison 2021.

Après avoir pris un point pour inactivité, Semenov a pris le dessus sur le Lithuanien Mantas KNYSTAUTAS (LTU) en deuxième période grâce à deux ceintures à la nuque. Il a remporté la médaille d’or en 130kg par 5-1. Chekhirkin, compatriote de Semenov et également champion du monde en 2018, a aussi décroché l’or dimanche soir. Il a remporté la médaille d’or des 77kg après que son adversaire en finale Bozo STARCEVIC (CRO) a abandonné le combat sur blessure.

Kamal est monté sur le podium pour la deuxième fois de la saison (il a aussi gagné au championnat Henri Deglane) avec une victoire de 4 points sur Etienne KINSINGER (GER) en finales des 60kg. Le match était serré en début de période quand Kamal a emmené son adversaire au bord du tapis pour lui infliger un décalage en rotation et jeter l’allemand sur le dos pour 4 points

Durant la seconde période, Kamal a maintenu un rythme soutenu et a obtenu un point d’inactivité, mettant Kingsinger au sol en par terre. Le lutteur de 21 ans a opté pour une ceinture en pont par la droite mais a été stoppé à mi-parcours et a concédé un renversement. Il est resté posé pendant la minute finale et a terminé le match victorieux 5-1.

Les deux médailles d’or des finales du soir sont revenues à Ramaz ZOIDZE (GEO) et Islam ABBASOV (AZE). Ils ont gagné les médailles d’or respectivement en 67kg et 87kg après que leurs adversaires de finales déclarent forfait sur blessure pour les finales. 

Cela met fin à notre couverture des qualificatifs olympiques européens. Le calendrier des évènements reprend avec les qualificatifs olympiques Afrique et Océanie du 2 au 4 avril à Hammamet, en Tunisie.

*Merci de bien vouloir prendre note que les lutteurs qui ont gagné leurs matchs de demi-finales aux qualificatifs olympiques européens ont obtenu des places pour leur pays respectif aux Jeux Olympiques de Tokyo.

RESULTATS
60kg
OR - Kerem KAMAL (TUR) df. Etienne KINSINGER (GER), 5-1
BRONZE - Ivan LIZATOVIC (CRO) df.
Murad MAMMADOV (AZE), par forfait sur blessure 
BRONZE - Irakli DZIMISTARISHVILI (GEO) df.
Erik TORBA (HUN), par forfait

67kg
OR - Ramaz ZOIDZE (GEO) df. Balint KORPASI (HUN), par forfait sur blessure
BRONZE - Artur POLITAIEV (UKR) df. Slavik GALSTYAN (ARM), par forfait sur blessure
BRONZE - Deyvid Tihomirov DIMITROV (BUL) df. Donior ISLAMOV (MDA), 9-7

77kg
OR - Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS) df. Bozo STARCEVIC (CRO), par forfait sur blessure
BRONZE - Viktor NEMES (SRB) df. Aik MNATSAKANIAN (BUL), par forfait sur blessure
BRONZE - Sanan SULEYMANOV (AZE) df. Oldrich VARGA (CZE), par forfait sur blessure

87kg
OR - Islam ABBASOV (AZE) df. Lasha GOBADZE (GEO), par forfait sur blessure
BRONZE - Daniel ALEKSANDROV (BUL) vs. Ramon BETSCHART (SUI), 5-1
BRONZE -Metehan BASAR (TUR) df. Milad Valerikovitch ALIRZAEV (RUS), par forfait sur blessure

97kg
OR - Arvi Martin SAVOLAINEN (FIN) df. Kiril MILOV (BUL), par forfait sur blessure
BRONZE - Alex Gergo SZOKE (HUN) df. Artur OMAROV (CZE)
BRONZE - Pontus Johan LUND (SWE) df. Nikoloz KAKHELASHVILI (ITA)

130kg
OR - Sergey SEMENOV (RUS) df. Mantas KNYSTAUTAS (LTU), 5-1
BRONZE - Adam VARGA (HUN) df. Radoslav Plamenov GEORGIEV (BUL), 3-1
BRONZE - Rafal Andrzej KRAJEWSKI (POL) df. Marko KOSCEVIC (CRO), 11-5

Mariage, enfant et diplôme de médecine sur la route des JO de Jane Valencias (MEX)

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Switzerland (April 7) – Il aura fallu dix ans, trois pays, un mariage, un enfant et un diplôme de médecine à Jane VALENCIAS pour que le Mexique obtienne sa première qualification olympique en lutte féminine. 

“Ma mère m'a appris que si je travaillais dur, j'arriverai là où je le voudrais," raconte Jane.  “En regardant maintenant mes réussites, je crois qu'elle avait raison.”

Ce qu'elle voulait fut toujours clair : mère, médecin et lutteuse olympique. Mais l'obtenir exigea patience et sacrifice. 

"J'ai commencé mes études en 2009 et les ai terminées en 2019. Il faut normalement six ans du début à la fin, mais il m'a fallu 10 ans parce que je les ai arrêtées deux fois pour lutter."

Jane Valencia a obtenu son diplôme de l'université Guadalajara Lamar au printemps 2019.

Aujourd'hui la combative “Drsse Valencia”, 57kg, cherche à obtenir sa licence pour lutter au Mexique et aux Etats-Unis. Son mari, le vice-champion olympique 2012 Jaime ESPINAL (PUR), est portoricain et obtenir pour Jane sa licence aux USA lui permettrait de lutter au Mexique, aux Etats-Unis et à Porto-Rico, un territoire américain. “Cela me prendra du temps. La procédure durera un an, un an et demi," dit-elle. "Mais après les Jeux, j'espère avoir assez d'argent pour payer la paperasserie et le test pour passer ma licence."  

Après son diplôme, Jane a déménagé du Mexique aux Etats-Unis pour rejoindre son mari et s'entraîner au club de lutte de Nittany Lion sous la tutelle des champions olympiques Cael SANDERSON (USA) et Jake VARNER (USA). Un tout petit peu plus d'un an après être remontée sur les tapis, elle est devenue la première lutteuse mexicaine de l'histoire à atteindre les Jeux Olympiques, grâce à une victoire en 57kg au tournoi panaméricain de qualification olympique d'Ottawa.

Jane VALENCIA'S (MEX) avec sa fille Joy au sommet du podium du tournoi panaméricain de qualification olympique. (Photo : Tony Rotundo)

Après avoir échoué d'un combat pour se qualifier aux Jeux de Rio en 2016, Valencia a fait une pause de trois ans avant de réaliser qu'elle avait quelque chose à se prouver. Au milieu de cette retraite, jalonnée d'expériences marquantes telles que se marier, donner naissance à un enfant et passer son diplôme de médecin, Valencia a pu observer les réussites de Natalia VOROBEVA (RUS) et Sofia Mattsson (SWE) après leurs accouchements.

"J'ai pris Vorobeva et Mattsson comme exemple. Elles ont fait leur retour après avoir eu un enfant et étaient très bonnes. Cela m'a montré que je pouvais être maman et toujours bonne en lutte."

"Je sais que c'est fou, mais quelque chose à l'intérieur de moi me disait que j'avais besoin de revenir. Je révais toutes les nuits de remonter sur le tapis. Vous savez, quand vous luttez, vous n'arrêter jamais vraiment. C'est une part de votre vie."

Valencia, qui a donné naissance à sa fille Joy le 31 mai 2017, est remontée sur le tapis pour la première fois en février 2019 à l'occasion du Cerro Pelado. Elle fut vaincue en finale par Amanda HERNANDEZ (CUB) et dut se contenter de la médaille d'argent. Sa deuxième apparition prit place une année plus tard à Ottawa, au Canada, pour le tournoi panaméricain de qualification olympique, où elle devait atteindre les finales pour composter son ticket pour les JO.

Quelques jours avant cette compétition, elle déclarait : "Tout le monde veut gagner le qualificatif. Je savais que [la championne olympique, ndlr] Helen [Maroulis, ndlr] serait là, alors je me suis entraînée en préparant mon mental pour lutter les meilleurs combat de ma carrière." 

A Ottawa, Valencia a ouvert les feux par deux victoires décisives sur Betzabeth SARCO COLMENAREZ (VEN) et Nes RODRIGUEZ TIRADO (PUR) -- pour atteindre un combat quitte ou double pour la qualification olympique face à la championne du monde en titre canadienne Linda MORIAS (CAN).

La scène était montée et l'enjeu simple : vaincre Morias et aller aux JO ou perdre et rentrer comme en 2016, sans place olympique.

Rejoignant les demi-finales, Jane se disait : "Aie foi en toi-même, ta préparation et lutte. Amuse-toi."  

Lors de ce combat, Jane barra une précoce tentative de double ramassement de jambe de la part de Morais, contre-attaquant en projection en prise de bras par la droite et amené au sol, prenant la tête 4-0. "Je l'avais vue lutter avant, alors je savais parfaitement ce qu'elle tenterait de faire."  

En fin de partie, c'est un ramassement de jambe intérieur que stoppa Jane avant de projeter Morais au sol à nouveau. Mais cette fois, ce fut pour un infliger un tombé à la championne du monde. "A ce moment, je ne pensais pas à ce qui allait advenir. J'ai seulement réagi : je me suis relaxée, et mon corps a réagit."

Grâce à cette victoire sur Morais, Jane Valencia est devenue la première Mexicaine de l'histoire qualifiée pour les Jeux Olympiques.

Elle espère ainsi montrer aux jeunes Mexicaines qu'elles ont un modèle à suivre. "Je n'avais pas de modèle, alors j'ai fabriqué mon propre exemple," dit-elle.

"Maintenant, c'est une chance énorme. Avant, les jeunes filles avaient au Mexique un rêve olympique, mais elles n'avaient pas d'exemple. Elles n'avaient personne à suivre. Maintenant qu'elles ont vu quelqu'un atteindre cet objectif, elle peuvent se dire 'Moi aussi je peux me qualifier'."

Jane continue sa préparation pour les Jeux tout en s'entraînant au Nittany Lion. Elle aspire à devenir médaillée olympique mais dit que remporter une médaille olympique ne la définirait pas en tant que lutteuse, femme ou mère. "Gagner une médaille olympique est mon objectif pour l'instant. Mais nous valons plus qu'une médaille et une médaille ne change pas votre vie. Une médaille n'est pas suffisante pour faire de vous une bonne personne."

Dans un message à destination de la communauté de la lutte, elle déclare :“Ces moments où nous sommes à la maison, ignorant de ce que le futur nous réserve, je vous demande d'être patients et d'avoir la foi. Ayez la foi que ceci arrivera, que nous remonterons sur les tapis pour faire ce qui nous passionne. Gardez votre esprit occupé avec les petites choses du quotidien et vivons un jour à la fois. Restez positifs, en bonne santé et, par-dessus tout, concentrez-vous sur l'objectif qui nous attend.”