Japon

La décision est difficile, mais toutes les lutteuses japonaises qualifiées pour les JO comptent participer aux mondiaux de Belgrade

By Ken Marantz

TOKYO -- Mises devant un choix difficile, les cinq lutteuses japonaises déjà qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo expriment leur volonté commune de monter sur les tapis des mondiaux avant les JO.

Par un coup du destin, les dates reprogrammées du championnat du monde de cette année (du 12 au 20 décembre prochain) à Belgrade chevauchent de bout en bout celles du calendrier traditionnel de la Coupe de l'Empereur, le championnat national du Japon (du 17 au 20 décembre).

La Fédération japonaise de lutte, tentant de garder le cap sur une mer démontée par la pandémie, prévoit de donner aux athlètes le choix de la compétition à laquelle elles participeront.

Sara DOSHO_S20E2958.jpg La championne olympique Sara DOSHO (JPN) termine une prise lors du camp d'entraînement de lutte féminine (Photo : Sachiko Hotaka).

Mercredi dernier, jour d'ouverture du camp d'entraînement de l'équipe de lutte féminine au Centre national d'entraînement Ajinomoto de Tokyo, les championnes olympiques en titre Risako KAWAI et Sara DOSHO, ainsi que les trois autres lutteuses, ont toutes déclaré qu'elles se prononceraient bientôt ou que leur préférence va vers leur participation au championnat du monde.

"Je veux participer," dit Kawai, qui a remporté son troisième titre mondial consécutif en septembre 2019 à Noursoultan dans la catégorie des 57kg. "Je réalise le danger que représente le coronavirus mais quand je pense aux Jeux Olympiques, je n'ai pas participé à un tournoi international depuis février alors je veux en faire un avant les JO."

Ceci dépendra en premier lieu, bien sûr, de la tenue ou non du championnat du monde. United World Wrestling est supposé rendre sa décision finale début novembre, une décision prise avec la particularité supplémentaire que les Etats-Unis ont récemment annoncé qu'ils n'enverraient pas d'équipe aux mondiaux.

Pour les lutteurs japonais, cela va plus loin. Le gouvernement requiert de ses citoyens rentrant au pays de l'étranger qu'ils s'isolent d'eux-même pour une durée de 14 jours. Si cette restriction semble être bientôt allégée dans quelques cas pour les hommes d'affaires japonais et étrangers, elle s'appliquera cependant aux athlètes.

"A Narita, ils devront rester à l'hôtel," dit Shigeki NISHIGUCHI, directeur technique de la Fédération japonaise de lutte en se référant à l'aéroport international de Tokyo. "Ou alors ils attendront à la maison. Ils ne pourraient pas s'entraîner."

Nishiguchi dit que tout pourrait être résolu si le gouvernement permettait aux lutteurs de faire leur quarantaine au Centre national d'entraînement. Conçu comme une structure autonome qui opère déjà comme une bulle antivirus, les lutteurs pourraient y rester et s'entraîner comme à un camp d'entraînement élargi.

"En ce moment, cela ne semble pas possible," dit-il. "Nous ne sommes pas sûrs que le gouvernement le permettra."

Les lutteurs eux-mêmes ne se sentent concernés que par ce qu'ils peuvent contrôler. Normalement, la Coupe de l'Empereur, qui clôt l'année, serait le premier des deux tournois qualificatifs de l'équipe du championnat du monde de l'année suivante. Mais avec tous les tournois annulés pour cause de pandémie, les membres de l'équipe 2019 de Noursoultan ont pour premier choix de se rendre à Belgrade.

Les lutteuses japonaises s'étaient emparées à Noursoultan de places olympiques dans cinq des six catégories, obtenant une médaille d'or, deux d'argent, une de bronze et une cinquième place. La seule catégorie de poids dans laquelle le Japon doit encore se qualifier est celle des 50kg. La double championne du monde Yui SUSAKI tentera le tout pour le tout au tournoi de qualification olympique Asie de Xi'an, en Chine, du 26 au 28 mars prochain.

Susaki faisait partie d'un groupe d'étudiants absents du camp d'entraînement - qui a commencé mercredi - pour cause d'engagements scolaires. Comme la situation de Susaki est différente de celle des olympiennes confirmées, sa coach Shoko YOSHIMURA dit qu'elle est indécise quant à quel tournoi elle compte participer.

"Elle n'a pas encore décidé," dit Yoshimura. "Elle n'est pas à une étape où elle connaît toutes les conditions. Lorsque celles-ci seront définies, nous en parlerons et prendrons une décision."

Mayu MUKAIDA_S20E2937.jpg Mayu MUKAIDA (JPN) conclut un double ramassement de jambes (Photo : Sachiko Hotaka).

Pour Mayu MUKAIDA, médaillée mondiale d'argent 2019 en 53kg, il n'y a pas lieu d'hésiter.

"Je prévois d'aller aux mondiaux," dit-elle. "Il n'y a pas de raison de gamberger, je me prépare pour les mondiaux."

Une tâche en suspens l'attend à Belgrade. Elle sent encore la douleur de la seule défaite qu'elle avait encaissée à Noursoultan, lors de sa finale face à PAK Yong-Mi (PRK). "J'ignore si la Nord-Coréenne participera ou non, mais je ferai ce que je peux pour remporter la médaille d'or et garder cet élan jusqu'aux Jeux Olympiques."

Dosho, championne olympique à Rio et championne du monde des 69kg en 2017, déclare qu'elle penche, elle aussi, pour s'inscrire au championnat du monde. Elle avait terminé cinquième des 68kg à Noursoultan, après être revenue d'un congé pour une opération chirurgicale à l'épaule.

A Nur-Sultan, Dosho avait concédé la défaite au troisième tour face à la future championne Tamyra MENSAH-STOCK (USA), mais elle ne cherche pas pour autant à éviter de l'affronter encore une fois avant les JO de Tokyo, déplacés à juillet 2021.

"Si je peux l'affronter, c'est ok pour moi, sinon je me concentrerai sur la préparation nécessaire pour les JO," dit Dosho, qui s'est récemment remise d'une blessure au genou. "Je n'ai pas de blessure grave, mais quelques petits problèmes ici et là. Je garde en tête d'éviter de me blesser à l'entraînement."

Huroe MINAGAWA_S20E3019.jpg Hiroe MINAGAWA (JPN) resserre son étreinte sur une clef à la tête (Photo : Sachiko Hotaka).

Une autre lutteuse japonaise qui puisse bénéficier de l'absence des USA à Belgrade est Hiroe MINAGAWA, médaillée d'argent des 76kg.

"L'Américaine est classée No.1 dans ma catégorie de poids et elle est championne du monde," dit Minagawa, faisant référence à Adeline GRAY (USA), qui l'avait vaincue lors de la finale de Noursoultan. "C'est dommage qu'elle ne soit pas inscrite. Mais il y a beaucoup d'autres lutteuses douées à part elle, alors ce n'est pas une catastrophe si elle est absente et ça veut dire que je pourrai affronter celles des autres pays."

C'est la soif de compétitions internationales qui incite Minagawa, qui avait subi au printemps dernier une opération au genou alors que le sport s'était arrêté, à participer plutôt aux mondiaux qu'à la Coupe de l'Empereur.

"Dans mon cas, je veux me servir du championnat du monde pour trouver des solutions qui me permettent de dominer des lutteuses d'autres pays qui sont plus puissantes, et retrouver le sentiment des combats après une aussi longue pause," dit-elle. "Il y a toujours [le problème] de mon genou. Naturellement, les JO sont ma première priorité. Je dois réfléchir à comment être dans une condition optimale pour les JO."

Sans surprise, Yukako KAWAI, médaillée mondiale de bronze en 62kg, s'engagerait à accompagner sa soeur aînée Risako dans le vol pour Belgrade car toutes les deux cherchent à décrocher de concert l'or olympique à domicile.

"S'il y a un championnat du monde, j'y serai," dit Kawai. "Pas besoin de s'angoisser là-dessus."

Elle vise, bien sûr, la médaille d'or de Belgrade, mais plus comme un moyen qu'une fin en soi. "Ce que je désire plus que tout, c'est l'or olympique. Naturellement je vise le titre au championnat du monde, mais plutôt que de ne penser qu'à ça, je veux des combats pour me permettre de comprendre sur quoi je dois travailler avant les JO."

Il y a de fortes chances que la Coupe de l'Empereur se tienne comme prévu. Plus tôt ce mois, le Japon a organisé avec succès son premier tournoi national, le championnat national des lycéens sur invitation, rapidement suivi par le championnat national de lutte gréco-romaine des collégiens.

Grappling

Le Grappling brille au Kazakhstan

By United World Wrestling Press

NOURSOULTAN, Kazakhstan (les 23 & 24 septembre) --- Des athlètes venus de 18 pays différents se sont retrouvés au Kazakhstan pour disputer, en équipe ou individuellement, le championnat du monde de Grappling GI et NO GI 2019. La compétition s'est déroulée au Barys Arena de Noursoultan et suivait les championnats du monde de lutte libre, de lutte gréco-romaine et de lutte féminine 2019. C'est la deuxième fois que le Kazakhstan accueille les championnats du monde de grappling GI et NO GI, cette fois en vue de l'approche des World Combat Games prévus à Noursoultan en 2021 et dont le grappling fait partie intégrante. 

Grappling Hommes NO GI

Dans la catégorie de poids des 62kg, Anthony Guy DE OLIVEIRA (FRA) a capté l'attention par l'expérience qu'il a démontrée dans ses positions et soumissions. Remportant son premier combat de qualification par 7-0, il a ensuite obtenu des victoires par soumission en quart et demi pour atteindre sa confrontation finale avec Magomedbek TEMEEV (RUS). Après un bref échange sur pieds, DE OLIVEIRA a faibli sur sa garde, donnant à TEMEEV (RUS) l'occasion de prendre la tête 2-0. Repoussant plusieurs changements agressifs de garde du Russe, DE OLIVEIRA a été capable de renverser la situation pour remonter à 2-2. Á l'approche de la cloche et grâce à une tentative de crochet de jambe, DE OLIVEIRA  a marqué un point supplémentaire.

 

Dmytro Baranov (UKR) fut une autre belle surprise des 62kg et repart avec la médaille de bronze. Après avoir échoué au premier tour contre DE OLIVEIRA (FRA) dans un remake de la finale du championnat d'Europe de cette année, Baranov (UKR) inscrit deux belles victoires par soumission et rejoint la troisième place du podium.

Gairbeg IBRAGIMOV (RUS) couronne sa course en tête en grappling NO GI Hommes dans la catégorie des 71kg par une victoire par décision technique à 15-0 en finale, obtenue par différents amenés au sol et changements de garde. Il avait marqué deux victoires par soumission sur ses adversaires géorgien et américain le premier jour de la compétition.

L'équipe de Russie a de nouveau prouvé qu'elle était la meilleure en plaçant un lutteur dans chacune des 8 finales et en repartant avec 7 médailles d'or et une d'argent, ainsi qu'avec le titre par équipe. L'équipe US place, elle, 4 lutteurs en combat de médaille et repart avec une seule médaille, d'argent, remportée par Carlos SOTO en 92kg.

Grappling Femmes NO GI

Zofia Maria SZAWERNOWSKA (POL) a affronté Kateryna SHAKALOVA (UKR) en finale des 58kg. SZAWERNOWSKA a rapidement pris la tête du combat 2-0, lançant une attaque pour contrôler son adversaire en cuillère. SHAKALOVA (UKR) s'est défendue mais s'est retrouvée prise dans un étranglement en triangle et de nouveau forcée en défense. SHAKALOVA a pu se libérer mais la cloche a sonné sur un score de 4-2.

 

 

En 64kg, Meshi ROSENFELD (ISR) complète une victoire par soumission sur Iuliia TORIANSKAIA (RUS) par 4-3. En garde active pendant le tournoi, elle inscrit trois victoires par soumission, 1 aux points et une par forfait. Iuliia TORIANSKAIA a rejoint la finale en faisant frapper le sol à son adversaire italienne lors de la demi-finale.

Rimma ANUFRIEVA TROPINA (RUS) se couronne du titre mondial des 71kg dans une victoire à l'arrachée. Menée par Magdalena Zofia LOSKA (POL) pendant la majeure partie du combat jusqu'à ce que LOSKA lance une clé de cheville. TROPINA s'est bien défendue, s'est extirpée et a enchaîné sur sa propre soumission, forçant son adversaire en hyper-extension du genou à 30 secondes de la cloche.

La Russie était encore en tête des équipes, avec trois lutteuses en finale. L'Ukraine est seconde avec deux athlètes. La France décroche une seconde médaille d'or de NO GI grâce à Claire France THEVENON en +71kg. 

Grappling Hommes GI

Anthony Guy DE OLIVEIRA (FRA) s'est de nouveau assuré la médaille d'or du grappling hommes GI 62kg face à Dmytro Baranov (UKR), qui l'avait précédemment vaincu en finale du championnat d'Europe cette année. À égalité 2-2 à trois minutes de la fin, DE OLIVEIRA a lancé un surpassé arrière et obtient un résultat de 5-2. Travaillant pour contrôler son adversaire en cuillère, il termine sur un étranglement et remporte son deuxième titre de la journée. Également en 62kg, le favori local Vladislav MUKHORTOV (KAZ) est revenu d'une défaite aux points en quart de finale pour soumettre son adversaire en combat pour la médaille de bronze.

Gairbeg IBRAGIMOV (RUS) s'est fait des frayeurs lors de sa finale contre Abdyldabek KEKENOV (KGZ) en 71kg. À égalité 2-2, KEKENOV (KGZ) est passé derrière IBRAGIMOV pour sécuriser une ceinture, forçant IBRAGIMOV à se protéger nuque et dos pour éviter de perdre 4 points. Remontant en position dessus dominante, la star russe a ensuite aligné 14 points et décroche sa seconde médaille d'or de la compétition.

Pour la troisième fois, l'équipe russe a placé le plus grand nombre de compétiteurs en finale, soit 5, suivie par les 3 athlètes de la Pologne. Abdurahmanhaji MURTAZALIEV a tout donné, en finale des 84kg, pour que le Kyrgyzstan se saisisse d'une médaille d'or.

 

 

Grappling Femmes GI

Zofia Maria SZAWERNOWSKA (POL) affrontait Barbara CARIANI (ITA) en finale de la catégorie des 58kg. SZAWERNOWSKA a choisi de retirer sa garde après une minute de travail. Pour éviter de perdre des points, CARIANI l'a forcée en tortue. Après un échange de soumissions par clés de jambe, SZAWERNOWSKA est passée derrière CARIANI débordée, prenant l'avantage 6-2 à 32 secondes de la fin. Une inversion de CARIANI a ramené le score à 6-4 avant la fin, laissant quand même SZAWERNOWSKA s'emparer du titre mondial après une série de 5 victoires.

Meshi ROSENFELD (ISR) a vaincu Irina GROMOVA (RUS) en finale des 64kg, et récolte sa seconde médaille d'or de la journée. ROSENFELD a retiré sa garde au début du combat, donnant 2 points à GROMOVA. Réussissant à ceinturer son adversaire, ROSENFELD a pris la tête 6-4, puis lancé un étranglement ; le combat semblait devoir s'arrêter là, mais GROMOVA a montré ce dont elle était capable en se défaisant de cette prise en ramenant le score à 7-4. Cette belle finale fut interrompue par la cloche.